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Analyses Saison 2021-2022

Le plus mauvais PSG de l’ère QSI (2/4) : un jeu collectif insuffisant

Nous poursuivons notre analyse du jeu parisien après un tiers du championnat joué en se penchant cette fois sur les stats relatives au jeu collectif parisien. Comment le PSG de 2021-2022 prépare-t-il ses attaques et amène-t-il le ballon dans la surface adverse par rapport aux saisons antérieures ?

Peu de jeu vers l’avant, beaucoup de dribbles et très peu de centres. Voilà en résumé ce qui ressort des stats du PSG en 2021-2022 par rapport à ses prédécesseurs.

Commençons par les centres : le PSG présente tout simplement les plus mauvaises stats de centres depuis la prise en main du club par QSI.

Alors qu’il avait déjà atteint un point bas en 2018-2019 sous les ordres de Thomas Tuchel avec seulement 3.4 centres réussis par match, le PSG version Mauricio Pochettino réussit l’exploit de faire encore moins bien (3.2 centres réussis). Et ce alors même qu’avec Hakimi et surtout Mendes, le coach argentin dispose d’excellents centreurs.

Pour obtenir ce nombre de centres réussis ridiculement bas, le PSG cumule faible volume de centres tentés (14.4) et taux de réussite médiocre (22 %) :

Jamais dans son histoire récente le PSG n’avait tenté si peu de centres et le taux de réussite actuel figure dans le Top 3 des plus faibles depuis 2011.

A Metz, les Parisiens n’ont même pas réussi le moindre centre (0/13).

Depuis le début de saison (Ligue 1 et Champions League confondues), les latéraux n’ont réussi que 17 centres (6 pour Hakimi, 5 pour Mendes et Diallo, et 1 pour Dagba) sur 66 tentatives. Le Marocain est même sur une série de 12 matches sans centre réussi !

Cette stat de centres parisiens constitue un véritable gâchis compte tenu des latéraux à disposition. Alors, certes, ni Mbappé ni Messi ni Neymar ne sont à proprement parler des spécialistes pour reprendre des centres mais la voie aérienne n’est pas la seule possible et Icardi est lui une cible fiable sur les centres, y compris aériens.

Après les centres, intéressons-nous aux stats de dribbles qui, elles aussi, sont le témoin d’un jeu collectif toujours balbutiant.

En effet, les Parisiens tentent cette saison 23.8 dribbles par match, soit la 3ème plus haute moyenne de l’ère QSI. La moyenne avant cet exercice était inférieure à 20.

Le PSG a déjà à trois reprises (contre Clermont, Lyon et Angers) dépassé la barre des 30 dribbles tentés au cours d’un match.

Avoir Neymar, Mbappé et Messi simultanément dans son effectif tire logiquement cette stat vers le haut. Mais ce recours important à l’arme individuelle n’est pas à proprement parler le signe d’un jeu collectif bien huilé, au contraire.

L’impression qui prédomine au contraire est qu’on compte plus sur les exploits individuels des attaquants pour s’en sortir que sur des circuits de passes bien travaillés.

On peut aussi positiver en se disant qu’avec 13.6 dribbles réussis par match, le PSG nous régale et fait le spectacle. Mais n’y a-t-il pas un juste équilibre à trouver ? Et surtout, faire en sorte que les dribbles des attaquants aient véritablement lieu dans la surface adverse pour créer des occasions de buts et limiter la dangerosité des pertes de balle ?

C’est surtout le cas pour Neymar qui dribble beaucoup (8 par 90 minutes) mais dont seulement 3 dribbles ont été la source directe d’une frappe.

Après les centres et les dribbles, penchons-nous désormais sur la manière dont le PSG progresse avec le ballon.

Avec 4 594 mètres gagnés par match, le PSG affiche cette saison sa plus faible capacité à faire avancer le ballon (sur les 5 dernières saisons) :

Que ce soit par la passe (3045 m) ou la conduite (1552 m), le PSG présente ses plus faibles stats depuis que la stat existe ou presque.

Seulement 29 % de la distance parcourue par la passe est faite en direction du but. En Ligue 1, où la moyenne est de 32 %, il n’y a que Marseille qui fait moins bien que le PSG (28 %). Cela signifie que les Parisiens peinent plus que jamais à jouer vers l’avant.

Un nombre de passes longues toujours aussi dramatiquement faible est notamment responsable de ce phénomène :

On voit sur le graphique ci-dessus que le nombre de passes longues et leur proportion dans le jeu parisien (moins de 6 %) ne cessent de décroître saison après saison !

Les 35 passes longues tentées par match constituent donc un record sous QSI. A titre de comparaison, le 1er PSG de Blanc en tentait 20 de plus par match !

D’ailleurs ce PSG de 2013-2014 (Thiago Silva, Thiago Motta, Cabaye…) réussissait plus de passes longues (41/match) que le PSG n’en tente (35) ! Cette saison là Verratti effectuait deux fois plus de passes longues que la saison en cours : 8 contre 3.8 par match.

Le jeu long ne représente plus que 4.7 % des passes tentées par l’Italien, contre plus de 10 % au début de sa carrière. Et pourtant, en 2021-2022, il en réussit en moyenne 3 sur 4 donc le problème n’est évidemment pas technique. Il faut qu’il y ait des appels, des automatismes et une coordination qui, visiblement, ne sont pas là…

Bon d’accord, mais est-ce si problématique de moins centrer, de plus dribbler et de moins jouer vers l’avant ? Plusieurs indicateurs nous incitent à dire que oui, c’est embêtant. On a vu précédemment que le PSG se procurait moins d’occasions franches que les saisons précédentes.

On perçoit aussi le manque d’impact du jeu parisien à travers le nombre de ballons joués dans la surface.

Pour la 1ère fois depuis que la stat est disponible (5ème saison), le PSG enregistre moins de 30 ballons touchés dans la surface adverse. On tient là un indicateur robuste témoignant bien des difficultés dans le jeu du PSG de Pochettino.

Et si le PSG domine la Ligue 1 avec cette data, il y a pas moins de 11 équipes parmi les cinq principaux championnats européens qui font mieux que le PSG :

Le Bayern joue 10 ballons dans la surface de plus que le PSG en moyenne, et City près de 15 !

Le PSG multiplie les passes (627 à 90 % de réussite, plus haut taux de réussite d’Europe), a largement la possession (61.9 %, 3ème plus haut taux sous QSI), mais, comparativement aux autres cadors européens, peine à porter le danger dans la surface adverse.

La faute notamment à un jeu sur les côtés quasi inexistant, un abus de dribbles et un jeu long rangé aux oubliettes. Un comble compte tenu des joueurs à disposition…

Bref, en résumé de cette partie concernant le jeu collectif parisien, on a constaté :

  • un nombre de centres famélique
  • un abus de dribbles
  • des difficultés à jouer vers l’avant
  • une présence dans la surface insuffisante

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