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Analyses Saison 2021-2022

Le plus mauvais PSG de l’ère QSI (1/4) : un réalisme offensif en trompe-l’œil

Chiffres à l’appui, nous allons mettre en évidence, avec quatre articles se rapportant à quatre thématiques, que le PSG actuel est, après un tiers de championnat disputé, le moins bon de l’ère QSI. Nous débutons cette série avec l’analyse de l’attaque parisienne, où le réalisme face au but adverse vient cacher la faiblesse de la production offensive.

Après 13 journées de championnat (et 4 de Champions League), il est possible de tirer un premier bilan de la qualité du jeu proposée par le PSG de Pochettino en 2021-2022. Et le tableau n’est guère réjouissant. Dans ce premier article, nous allons nous intéresser aux données relatives à l’attaque parisienne où le maître mot est « réalisme ».

Les expected goals constituent l’indicateur le plus fiable pour évaluer la production offensive d’une équipe. Plus que les buts (qui peuvent provenir d’une série de réussite importante) ou les tirs (qui ne disent rien de la qualité de la position de frappe), les xG sont le reflet de la capacité d’une équipe à se procurer des occasions dangereuses.

Or, après un tiers de compétition, le PSG affiche en 2021-2022 le plus mauvais niveau d’expected goals depuis que la stat est disponible (c’est-à-dire 2014 sur le site understat.com) :

Le PSG a produit en effet à 25.7 expected goals après 13 journées, soit même pas 2 xG/match. C’est la première fois depuis que la stat existe que le PSG n’affiche pas un ratio d’xG par match supérieur à 2. Il est même monté à 2.8 en 2019-2020 (saison de 27 matches).

En Ligue 1, le PSG est devancé après 13 journées par le Nice de Galtier (26.6 xG).

Il existe différents modèles pour évaluer les expected goals. Dans celui produit par StatsBomb et diffusé sur fbref.com, le PSG n’est que 4ème de Ligue 1.

En termes de buts inscrits par rencontre pourtant, la moyenne de cette saison, sans être flamboyante, n’est pas catastrophique :

Les 2.23 buts marqués par match constituent la 6ème moyenne sur les 11 disputées depuis que les Qataris ont pris les rênes du club.

Il y a donc un écart important entre les buts marqués et la qualité des occasions que le PSG s’est créées.

Si l’on voit le verre à moitié plein, on se réjouit de ce réalisme retrouvé des joueurs parisiens. Mais si l’on voit le verre à moitié vide, on s’inquiète de cette surperformance car l’histoire montre qu’il est hasardeux de croire que ce phénomène va durer toute une saison.

Comme on le voit ci-dessus, il y a des contre-exemples : en 2015-2016 notamment, le PSG a marqué bien plus que ce que le modèle prévoyait. Mais on rappellera que lors de cette saison-là Ibrahimovic avait à lui seul inscrit 10 buts de plus que la prévision des expected goals !

Qui sont les joueurs responsables de cet écart entre buts et expected goals ?

Aussi surprenant que cela puisse paraître compte tenu des talents hors normes dont dispose l’attaque parisienne, ce n’est pas grâce à ses attaquants que le PSG marque plus de buts qu’attendu. Au contraire.

Les stars de l’attaque sous-performent nettement : à eux quatre, Mbappé (-2), Messi (-1.8), Neymar (-0.2) et Icardi (-0.2) affichent un retard de 4.2 buts par rapport aux « buts attendus » !

C’était même encore pire avant la dernière journée où Neymar a marqué 2 buts avec seulement 0.28 xG.

Ce sont donc les milieux et les défenseurs qui compensent ce manque de réalisme des attaquants stars ! C’est le monde à l’envers ! Ce n’est, à l’inverse, pas demain la veille que l’on verra les attaquants venir faire le boulot défensif des milieux et défenseurs…

Et cela confirme bien que la tendance ne devrait pas durer car difficile d’imaginer Gueye et Herrera continuer à surperformer comme cela. D’ailleurs, les principaux concernés ont surtout marqué en début de saison : Gueye (+2.5), Hakimi (+2.2), Herrera (+2.1) ont marqué en août et septembre mais pas depuis. A eux trois, ils ont quand même marqué 9 buts pour seulement 2.2 expected goals. Une sacrée performance.

Pour en revenir aux données collectives, les stats de tirs viennent confirmer que le PSG connaît vraiment une saison compliquée, malgré la présence des plus grands talents de son histoire.

A une exception près (2014-2015), le PSG présente sa plus mauvaise moyenne de tirs par match en Ligue 1 (13.2) depuis 2011. Compte tenu de l’effectif en présence en attaque, cette stat est assez surréaliste.

Parmi les 98 équipes composant les cinq principaux championnats européens, le PSG n’est que 32ème, classé entre Marseille et Stuttgart (le 15ème de Bundesliga) ! Liverpool et le Bayern, avec plus de 19 tirs par match (soit 45 % de plus que Paris) dominent ce classement.

Pire même, le nombre de tirs cadrés par match (4.5) est tout simplement le plus faible de l’ère qatarie ! Il faut dire que le taux de tirs cadrés (34 %) connaît un point historiquement bas :

Messi n’est qu’à 27 % (4/15) et Mbappé qui tournait à plus de 50 % ces trois dernières saisons n’est qu’à 35 %.

La légère hausse du nombre de tirs de loin (36 % des tirs contre 32 % en 2020-2021) ne peut pas être jugée responsable de cette baisse du taux de tirs cadrés.

En Ligue 1, il y a trois équipes qui tirent plus au but que Paris :

Le PSG vient de connaître face à Lille son record de tirs (17) puis face à Bordeaux son point bas (9), signe que l’équipe manque cruellement de continuité dans ses productions offensives.

Bref, en résumé de cette première partie consacrée à l’attaque parisienne :

  • Le PSG se procure un nombre d’occasions franches historiquement bas
  • Il parvient à conserver la meilleure attaque de Ligue 1 grâce à son réalisme devant le but
  • Les attaquants se montrant maladroits face au but, ce sont les milieux et les défenseurs qui sont les plus efficaces

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