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Analyses Saison 2022-2023

La meilleure attaque de l’histoire du PSG ?

On profite de la coupure provoquée par la Coupe du Monde pour faire le bilan de cette première partie de saison du PSG. Et on début ces bilans par une question basique : l’attaque parisienne, forte de ses 43 buts en Ligue 1 après 15 journées, n’est-elle pas tout simplement la meilleure de l’histoire du club ?

Le PSG de Galtier a inscrit 43 buts en 15 matches de championnat de France. Cela représente une moyenne de 2.9 buts par rencontre et c’est tout simplement du jamais vu dans l’histoire du club. Du moins sur une saison complète comme le montre le graphique ci-dessous :

Et à tous ceux qui font la fine bouche sur l’efficacité actuelle, on rappellera que la moyenne des années 90 était de 1.4 buts par match. C’est d’ailleurs avec cette moyenne que le PSG d’Artur Jorge a été champion de France en 1994. Cette saison-là, le meilleur buteur du club, David Ginola, avait inscrit 13 buts. En 2022-2023, Mbappé est déjà à 12 après 15 matches !

Pour revenir à l’époque qatarie du PSG, c’est surtout l’écart avec la saison dernière qui marque. Le graphique ci-dessous détaille le nombre de buts pour chacune des 15 premières journées de chaque saison depuis 2011 :

La saison passé en effet, le PSG avait inscrit 35 buts en 15 journées, soit 8 de moins que cette saison. Une moyenne de 2.3 buts par match bien éloignée des 2.9 de cette saison, avec la même ligne d’attaque.

Le graphique ci-dessus nous apprend aussi qu’à deux reprises sous QSI la moyenne était plus élevée après 15 journées (avant de faiblir un peu lors de la 2ème partie de saison) : en 2017-2018 et 2018-2019.

Toujours au jeu des comparaisons, notons que le PSG est resté muet une seule fois cette saison (à Reims, lors de la 10ème journée) alors que cela s’est produit 5 et 6 fois lors des deux derniers exercices (complets). Enfin, le PSG a inscrit 7 buts lors d’un match de Ligue 1 (à Lille) pour la 1ère fois depuis 2019-2019.

A cette allure là, le PSG finirait la saison à 109 buts, ce qui constituerait son record sur une campagne de Ligue 1 (record actuel : 108 en 2017-2018), mais n’égalerait pas le record historique du championnat qui est détenu par le Racing Club de Paris (118 buts en 1959-1960).

Ces 43 buts ont été marqués par 11 joueurs différents (+ 1 csc) mais le trio de stars Mbappé (12), Neymar (11), Messi (7) pèse pour 70 % de ceux-ci.

Si l’on cartographie un peu ces 43 buts, on constate que :

  • la majorité (24) ont été marqués à l’extérieur (mais le PSG y a joué un match de plus)
  • c’est en fin de match que l’attaque est la plus prolifique : 12 buts dans le dernier quart d’heure, soit le double de la moyenne des autres tranches de 15 minutes :
  • 38 des 43 buts ont été inscrits dans la surface (88 %). Seulement 5 donc d’en dehors de la surface. Le constat est différent en Champions League où le PSG a marqué 4 fois de loin (25 % des buts)
  • Seulement 4 buts de la tête, contre 14 sur l’ensemble de la saison dernière
  • Déjà 7 buts inscrits sur contre-attaque (selon la classification du site Whoscored), soit autant que sur phase arrêtée. Cela représente 16 % des buts inscrits par le PSG en Ligue 1 cette saison, et c’est une proportion bien plus importante que les saisons précédentes (7%)

Si le PSG a clairement une grosse marge de progression sur les phases arrêtées (le club de la capitale est tout juste dans la moyenne des équipes de Ligue 1 avec 4 buts inscrits sur CPA), il se montre en revanche très performant en contre.

Les 7 buts inscrits en contre en 15 matches (4 de Mbappé, 2 d’Hakimi et 1 de Messi) sont d’ores-et-déjà supérieurs au total de la saison dernière en intégralité. D’ailleurs, ce total de 7 buts en contre n’a pas été atteint lors de 7 des 11 saisons de QSI :

Elle ne serait pas là la « touche Galtier » ?

D’ailleurs, selon le site whoscored.com, aucune équipe en Europe n’a inscrit plus de buts en contre-attaque que le PSG cette saison (Manchester United, la Juventus et l’Inter sont 2nds avec 5).

Plus globalement, au niveau européen, il n’y a que le Bayern qui affiche une moyenne de buts plus forte que le PSG :

En termes de buts marqués, ce qui est bien le plus important on vous l’accorde, l’attaque du PSG version Galtier est bien la meilleure de l’histoire du club. Mais à quoi est-ce dû ? Une capacité hors du commun à se créer des occasions ? Un réalisme inédit face au but ? Un peu de tout ça. Explications :

Alors, le PSG de Galtier se crée-t-il plus d’occasions que ses prédécesseurs ? Oui, en grande partie, si l’on se fie à l’indicateurs des expected goals (disponible depuis 2014 sur le site understat.com). Mais on voit sur le graphique ci-dessous que lors de la 2ème saison de Tuchel (2019-2020), le PSG était encore plus dangereux :

En xG/match, cela donne : 2.8 en 2019-2020 contre 2.7 en 2022-2023, et une moyenne depuis 2014 de 2.4.

L’axe des ordonnées ci-dessus nous montre aussi que le PSG de Galtier ne se démarque pas de celui de Tuchel en termes de « qualité des occasions ». En effet, l’indicateur des expected goals par tir, qui mesure la probabilité d’une position de frappe de faire mouche, est identique (17 %).

1ère conclusion issue de ce premier graphique : le PSG de Galtier se procure plus d’occasions que la majorité des équipes parisiennes sous QSI mais moins que le PSG de Tuchel en 2019-2020.

On a donc besoin d’indicateurs complémentaires pour comprendre pourquoi le PSG marque autant cette saison.

Le graphique suivant va nous permettre d’y voir plus clair. On y apprend que, cette saison, le PSG tire moins qu’en 2019-2020 (et même qu’en 2017-2018) tout en réalisant pourtant plus de tirs cadrés :

Jamais dans son histoire en effet le PSG n’avait cadré autant de tirs par rencontre : 7.5, soit près de deux de plus que lors des deux saisons précédentes (5.7)

Les Parisiens ont cadré 13 tirs à Toulouse (victoire 3-0), ce qui n’était plus arrivé depuis la saison 2017-2018.

Ce fort total de tirs cadrés résulte bien sûr du grand nombre de tirs de cette saison, mais aussi du taux de tirs cadrés (47 %) qui n’a jamais été aussi élevé depuis le début de l’ère qatarie (moyenne à 40 % jusque-là) :

Ce taux de 47 % de tirs cadrés est même le 2ème plus haut d’Europe derrière Monaco. Il permet au PSG qui n’est que la 8ème attaque d’Europe en nombre de tirs, d’être second en termes de tirs cadrés (derrière le Bayern) et de buts inscrits.

L’écart avec la saison passée (39 %) est en grande partie dû aux stats des trois attaquants stars, Mbappé, Messi et Neymar. Alors qu’ils plafonnaient pour leur première saison ensemble à 43 %, ils atteignent 52 % cette saison :

C’est surtout Messi qui a corrigé le tir en passant de 33 % à 55 % ! Il est ainsi passé de 1.2 tirs cadrés par 90 minutes à 2.5 !

Si les Parisiens cadrent autant, ils le doivent bien sûr en premier lieu à leur talent. On voit avec le graphe ci-dessous que le manque de réalisme de Messi (en retard par rapport à ses expected goals) est largement compensé par l’adresse face au but de Mbappé et Neymar :

Selon le site fbref.com, le PSG a même inscrit 7 buts de plus qu’attendu compte tenu de ses positions de tir, ce qui en fait la 5ème équipe d’Europe avec le meilleur différentiel buts-expected goals.

L’autre facteur qui explique ce taux de tirs cadrés jamais vu tient aux positions de tirs des Parisiens. En basket, on parlerait d’une excellente « sélection de tirs » tant les joueurs de Galtier ont l’art et la manière pour privilégier les bonnes situations de frappe et ne se risquent peu à tirer dans des positions peu avantageuses.

On peut certes regretter le faible total de tirs de loin, mais ce phénomène est cohérent avec cette volonté d’être dans une situation idéale au moment d’armer.

En stats, cela donne :

  • un ratio d’expected goal par tir de 17 % qui est le plus haut du PSG sous QSI (à égalité avec 2018-2019 et 2019-2020). Neymar notamment est très haut avec 26 % (22 % en 2021-2022 et 20 % en carrière en Ligue 1)
  • une distance de tirs moyenne de 15.5 mètres, soit la 2ème plus basse d’Europe derrière Barcelone
  • 28 % de tirs de loin, soit le 2ème taux le plus bas du PSG sous QSI (après les 27 % de 2019-2020) :

On voit d’ailleurs avec le graphique ci-dessus combien le PSG de Galtier se distingue de ses prédécesseurs : un taux de tirs cadrés nettement supérieur et un taux de tirs cadrés parmi les plus bas

En conclusion, oui, à ce stade le PSG présente une efficacité offensive jamais vue jusque-là. Il le doit au talent individuel de ses attaquants et à leur réalisme face au but. Pourront-ils tenir sur la durée ? En maintenant ce type de stats après la coupe du Monde, ils montreront que ce début de saison de Ligue 1 ne servait pas qu’à préparer l’événement mondial. Sinon…

Autres bilans de la première partie de saison 2022-2023 :

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