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Matches Saison 2021-2022

Marseille-PSG (0-0) : « Les 4 pas trop Fantastiques » en chiffres

Comme à chaque fois qu’ils ont été tous disponibles, Pochettino a aligné à Marseille dimanche les « 4 Fantastiques » de l’attaque parisienne, Neymar-Di Maria-Messi-Mbappé. Pourtant, le quatuor a une nouvelle fois déçu. Analyse en chiffres et en graphiques.

Marseille-PSG : Les défaillances des « 4 Fantastiques »
Le manque de réalisme offensif
Le manque d’impact dans les duels
Les ballons perdus

Les deux seuls matches sans but inscrit par le PSG cette saison, à Rennes et Marseille, correspondent à deux des trois compositions de départ comprenant le fameux « quatuor de rêve ».

Les « 4 Fantastiques » ne le sont pour le moment que sur le papier. Car entre la victoire à l’arrachée face à Lyon (1er match où ils ont été alignés d’entrée), la défaite à Rennes et le nul à Marseille, on ne peut pas dire que leurs débuts soient réussis. Que ce soit au plan du jeu, ou au niveau comptable (4 points sur 9).

Il faut d’ailleurs remonter au 20 décembre 2020 et une rencontre face à Lille pour trouver trace d’un précédent 0-0 impliquant un match du PSG. Assez paradoxal quand on imagine la puissance de feu de cette attaque, et les largesses défensives qu’elle offre en contrepartie.

On en est d’ailleurs presque à se réjouir de la suspension de Di Maria en Champions League qui a « contraint » Pochettino à faire sans le numéro 11 du PSG. Qui sait ce qu’il se serait passé si Di Maria avait été disponible et titularisé…

Globalement, les quatre attaquants sont passés à côté de leur match dimanche à Marseille. Sans même aborder la partie défensive du job (hum hum…), on a identifié trois secteurs dans lesquels ils ont été défaillants : le réalisme offensif, le manque d’impact dans les duels et les ballons perdus.

Le manque de réalisme offensif

A eux quatre dimanche soir, Di Maria, Mbappé, Neymar et Messi ont tiré 9 fois au but. Ils sont les auteurs de 90 % des tirs de l’équipe :

Mis à part les attaquants, seul Kimpembe, de la tête, a réussi à placer une frappe.

Ces 10 tirs dans le Classique constituent la plus faible performance parisienne de la saison en Ligue 1 :

Sacré paradoxe quand même d’aligner sa meilleure attaque possible, face à une équipe réputée pour laisser beaucoup d’espace d’expression aux joueurs offensifs, et d’en ressortir avec le plus faible volume de tirs de la saison !

Certes, l’expulsion d’Hakimi (57ème) a fait baisser les prétentions offensives du PSG et c’est la seconde mi-temps (2 tirs) qui plombe le total. Mais quand même. D’autant que lors de leur précédente sortie, à Rennes, les « 4 Fantastiques » n’avaient pas réussi à cadrer un seul tir !

Même s’ils ont cette fois cadré leurs tentatives (4 sur 9), ils n’ont pour autant pas fait preuve d’un grand réalisme. Au contraire. Le site understat les crédite en effet de 2.23 expected goals : 0.87 pour Mbappé, 0.72 pour Messi et 0.64 pour Neymar.

Cela signifie que les deux plus grosses contre-performances devant le but cette saison ont été réalisées à Rennes (écart de 1.4 entre les xG et les buts) et Marseille, avec en point commun, la présence des quatre attaquants stars. Il faut d’ailleurs remonter à septembre 2020 et une défaite face à… Marseille pour trouver un précédent écart supérieur à 2 buts entre les expected goals et les buts inscrits (-2.22).

On ne reviendra pas sur les déboires de Neymar face au but qui durent maintenant depuis de longs mois. En revanche, la maladresse de Mbappé face au but est plus inédite. Le graphique ci-dessous nous montre que lors de six des sept derniers matches, le génie Français a moins marqué que ce que le modèle prévoyait.

Depuis le match face à Lyon (inclus), il a marqué un but contre 3.4 attendus. En cumulé sur toute la saison, il est à 5 buts inscrits pour 7.2 expected goals. Un retard par rapport au modèle qui ne lui ressemble pas :

Ce qui « choque » dans le graphique ci-dessus, c’est à la fois la courbe descendante, saison après saison, des buts et des xG par 90 minutes; mais aussi et surtout l’écart de la saison en cours entre les buts et les xG. Alors qu’il restait sur exercices « positifs », il est nettement négatif cette saison. En cause, à la fois le plus faible nombre d’occasions qu’il se créée (0.7 xG contre 1 en moyenne lors des trois précédentes saisons) et son inédit manque de réalisme.

Le manque d’impact dans les duels

Non, on ne demande pas aux quatre attaquants de se transformer en gladiateurs et de dominer physiquement leurs adversaires. Il y a de multiples façons de gagner des duels. par le dribble notamment.

Et, dans ce domaine où on avait assisté à une (non moins dangereuse) inflation face à Leipzig quatre jours plus tôt (39 dribbles tentés pour se défaire du pressing allemand, record de la saison), c’est l’inverse qui s’est produit dimanche au stade Vélodrome : seulement 12 dribbles tentés et 6 réussis !

Il s’agit, cette fois encore, des records de la saison, mais cette fois en partant du bas. Cette équipe serait-elle schizophrène et aurait-elle quelques difficultés à affirmer son identité de jeu ?

A Marseille, la totalité des dribbles tentés est l’œuvre de notre quatuor :

Ce sont évidemment les stats de dribbles de Neymar qui interpellent (0/2). C’est seulement la 2ème fois depuis qu’il joue au PSG qu’il dispute plus de 30 minutes d’un match sans dribble réussi. La fois précédente date de son premier match de la saison à Reims (0/3).

Et comme pour Mbappé en matière de réalisme offensif, on est sur une saison très atypique pour le Brésilien concernant les dribbles :

Neymar tente et réussit beaucoup moins de dribbles que lors de ses quatre saisons précédentes. Surtout, son taux de réussite, qui s’établissait en moyenne à 62 % depuis son, arrivée en France, est maintenant inférieur à 50 %…

Au-delà des dribbles, c’est plus globalement dans le duel que nos quatre offensifs ont été inexistants face aux hommes de Sampaoli :

A eux quatre, ils ont disputé 34 duels, soit la moitié des duels totaux du PSG. Mais ils n’en ont remporté que 9 ! Soit un taux de 26 % pour le moins catastrophique. De quoi expliquer l’écrasante domination des Marseillais dans ce secteur (41 à 28). C’est d’ailleurs la première fois que le PSG est autant dominé dans ce secteur cette saison en Ligue 1 :

Les Parisiens se sont globalement fait manger dans les duels. Ils n’ont pas pour autant récolté de coups de sifflets favorables puisqu’ils n’ont subi que 7 fautes. Il s’agit du deuxième plus faible total de la saison en championnat.

A eux quatre, les attaquants n’ont d’ailleurs provoqué que deux de ces 7 fautes :

Les ballons perdus

On termine cet article sur les défaillances des quatre attaquants du PSG à Marseille par les ballons perdus. Il ne s’agit évidemment pas du point majeur mais, dans ce domaine là aussi, ils n’ont pas vraiment répondu présent.

A eux quatre, ils ont perdu 60 ballons avec un joli tir groupé : Messi 17, Neymar 16, Di Maria 14 et Mbappé 13. Cela représente 57 % des ballons perdus de l’équipe (106 en tout). Seul Mendes a « rivalisé » dans ce domaine avec 16 ballons rendus à l’adversaire.

Di Maria et Mbappé ont les plus faibles totaux des quatre attaquants mais, rapportés à leur volume de ballons joués, ce sont eux qui présentent les taux de ballons perdus les plus importants (32 % et 30 %).

Depuis le début de saison ce sont les « performances » de Di Maria dans ce domaine qui inquiètent. Sa moyenne de ballons perdus tourne toujours aux alentours de 22 ballons perdus par 90 minutes, mais en comparaison de son volume de jeu, il perd vraiment une proportion de ballons joués importante :

Cette saison, lors de cinq des six matches qu’il a disputés, El Fideo a perdu au moins 30 % des ballons joués. Avec un pic à 46 % à Metz : 12 ballons perdus sur 26 joués en 25 minutes !

Depuis le début de saison, en Ligue 1, il est le joueur du PSG qui perd, en proportion du nombre de ballons joués, le plus le cuir. Et Dieu sait qu’il y a de la concurrence…

Au global, les Parisiens ont perdu à Marseille 16 % des ballons qu’ils ont joué, plus mauvais ratio de la saison. C’est même la 1ère fois de la saison en Ligue 1 qu’ils affichent un taux de ballons perdus supérieur à celui de leur adversaire (14%).

Voilà pour ce tour d’horizon de la « performance » des quatre attaquants censés porter le PSG à Marseille.

Pour le moment, entre le positionnement de Messi esseulé à droite, les difficultés dans le un-contre-un de Neymar, les loupés face au but de Mbappé et les limites techniques passagères de Di Maria, leur association est tout sauf une réussite. Et encore, on n’a pas parlé de leur « investissement » défensif…

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