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Analyses Saison 2021-2022

Bilan de la phase de poules de Champions League (volet 3) : une défense du PSG plus sollicitée que jamais

Après l’étude du jeu avec ballon, nous abordons, dans cette troisième partie du bilan de la phase de poules du PSG, les aspects défensifs. Là aussi, le constat est limpide : jamais l’arrière-garde parisienne n’avait été aussi sollicitée en poule dans son histoire récente. Démonstration.

Les expected goals constituent l’indicateur le plus parlant pour montrer combien la défense parisienne a été sollicitée. Et les10.7 expected goals against (c’est-à-dire les buts qu’auraient du marquer les adversaires du PSG lors de la phase de poules compte tenu de leurs positions de tirs) sont bien supérieurs à ce que le PSG avait l’habitude de subir jusqu’à présent.

Il faut bien sûr prendre en compte la qualité des oppositions adverses (plus relevée cette saison) mais l’écart avec les saisons précédentes est très important. On est même sur un rapport du simple au double entre la saison 2017-2018 (face au Bayern, Anderlecht et le Celtic) et celle en cours (contre Manchester City, Leipzig et Bruges).

Avec un tel volume d’occasions concédés, le PSG fait partie des équipes les plus perméables de cette phase de poules :

Les favoris de la compétition affichent des niveaux d’expected goals against largement inférieurs : 3.4 pour le Bayern, 4.7 pour Chelsea, 5.5 pour City, 5.8 pour Liverpool et 5.9 pour le Real.

C’est Leipzig (10ème de Bundesliga) qui, au cumul des deux confrontations, a posé le plus de problème aux Parisiens avec 4.7 xGa (pour 4 buts inscrits), devant City (3.5 pour 2 buts) et Bruges (2.6 pour 2 buts).

Au final, le PSG n’a néanmoins pas encaissé un nombre de buts affolant : 8 en six matches, ce n’est évidemment pas un bon ratio, mais cela reste correct.

En 2018-2019 (face à Liverpool, Naples et Belgrade), le PSG en avait encaissé 9. Les 8 buts pris restent néanmoins au-dessus de la moyenne des cinq saisons précédentes (5.6). Et les Parisiens ont encaissé au moins un but à tous les matches, sauf l’aller face à City (2-0).

Mais si le PSG n’a pris « que » 8 buts avec 10.7 xGA, c’est que ses gardiens ont réalisé des prouesses. On le voit, de manière basique, avec le nombre d’arrêts réalisés :

Les 25 arrêts recensés par le site fbref.com placent le PSG au 4ème rang de la phase de poules, entre Bruges et le Shakhtar. L’Ajax, City, le Bayern,, Liverpool et Chelsea occupent 5 des 7 premières places (avec entre 6 et 12 arrêts seulement).

La stat avancée des Post-Shot Expected Goals (c’est-à-dire les buts réellement évités par les gardiens compte tenu de la qualité des tirs adverses) vient confirmer la performance des portiers du PSG :

L’écart positif de 2.3 signifie que les gardiens parisiens ont sauvé 2.3 buts. Il n’y a que trois équipes qui affichent un différentiel plus important, dont le Real Madrid de Courtois, a priori en grande forme lui aussi.

Parmi les deux gardiens utilisés par le PSG, Gianluigi Donnarumma et Keylor Navas, lequel a été le plus efficace ?

Les stats nous indiquent que c’est Donnarumma qui a été le plus décisif lors de cette phase de poules avec 1.5 buts évités, contre 0.8 pour Navas. Les deux gardiens ont affronté les mêmes équipes, mais l’Italien a arrêté 14 tirs sur les 16 cadrés qu’il a eus à négocier, contre 11 (sur 16 aussi) pour Navas.

Si l’on voit le verre à moitié plein, on se félicitera d’avoir deux excellents gardiens, capables de vous faire gagner des matches. Le verre à moitié vide s’inquiète quant à lui que les portiers d’une équipe avec un tel effectif soient contraints de réaliser des exploits dignes d’une équipe de faible niveau.

Les stats de tirs viennent confirmer que le PSG a subi plus que jamais des vagues dans sa propre surface :

Les 16.7 tirs subis cette saison constituent un point très haut comparé aux années précédentes. La progression de cette data depuis 2016-2017 est d’ailleurs assez inquiétante. Plus les saisons passent et plus le PSG subit des tirs de ses adversaires en phase de poules.

Le nombre de tirs cadrés (6/match) est lui aussi à son apogée. Bruges, en deux matches, a tiré 31 fois et cadré à 13 reprises, Leipzig 35 et 10, City 34 et 13 !

Excepté lors de la dernière rencontre face à Bruges, sans enjeu côté parisien, le PSG a toujours moins tiré au but que son adversaire lors de la phase de poules.

Ces 16.7 tirs concédés par rencontre positionnent une nouvelle fois le PSG en queue de classement de cette phase de poules, entre Malmö et le Shakhtar :

On retrouve encore, à l’inverse, les cadors de la compétition en tête du classement des équipes qui concèdent le moins de tirs : 7 pour le Bayern, 7.2 pour City et Liverpool, 7.3 pour Chelsea… Le Real est en milieu de tableau avec 11.8.

Une dernière stat vient confirmer combien la défense parisienne a été mise sous pression lors de cette phase de poules : les dégagements défensifs. Parmi les 32 équipes de la compétition, il n’y a que les Moldaves du FC Sheriff qui ont eu davantage recours à ce type d’interventions défensives que le PSG !

Multiplier les dégagements comme le PSG a dû le faire si souvent lors de cette première partie de saison est à la fois le signe d’une défense un peu laissée à l’abandon et d’une mise sous pression importante par l’adversaire. Face aux vagues adverses, l’heure n’est plus aux relances propres et il faut au contraire parer au plus pressé.

Dans tous les matches disputés, le PSG a plus réalisé de dégagements que son adversaire du soir :

Par adversaire, les totaux sont les suivants :

  • 36 dégagements à 21 contre Bruges
  • 51 dégagements à 3 contre City
  • 48 dégagements à 22 contre Leipzig

Le total fait froid dans le dos : le PSG a réalisé 135 dégagements en 6 matches, contre seulement 46 pour ses adversaires !

Cette stat des dégagements symbolise « à merveille » la double problématique qu’a rencontrée le PSG lors de cette phase de poules : il fut à la fois souvent mis en danger jusque dans sa propre surface, sans pour autant être en mesure de mettre une pression équivalente de l’autre côté.

Après avoir vu, dans le second volet de cette série d’articles, combien les attaquants du PSG avaient su faire beaucoup avec peu, puis ici quelle chandelle il doit aux prouesses de ses gardiens, on peut dire en conclusion que, schématiquement, le PSG, à défaut d’imposer sa loi dans l’entrejeu, a été dominant dans les deux surfaces.

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