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Analyses Saison 2021-2022

Bilan de la phase de poules de Champions League (volet 4) : un PSG qui n’aime pas (se) faire mal

On a vu lors des trois premiers volets de notre bilan de la phase de poules de Champions League 2021-2022 que le PSG avait certes été efficace dans les deux surfaces, mais qu’il avait aussi et surtout affiché de nombreuses limites, inédites pour certaines. Nous allons pointer du doigt, dans ce quatrième et dernier article, le manque d’agressivité des coéquipiers de Marquinhos à travers toute une série d’indicateurs concernant principalement le jeu sans ballon.

A travers les datas disponibles, nous allons essayer, dans ce dernier volet, d’évaluer l’engagement et l’agressivité mise par le PSG lors de cette phase de poules de Champions League. Car s’il est clair que le PSG possède sur le papier un des plus beaux effectifs du vieux continent, si la détermination et l’envie de viennent pas en complément, tout le talent du monde sera insuffisant.

La stat à laquelle on pense en premier pour mesurer la détermination des joueurs est celle des kilomètres parcourus. Elle est fournie par le site de l’UEFA et est sans appel pour le PSG :

Lors de cette phase de poules, il n’y a que deux équipes qui ont parcouru moins de distance que le PSG (Villareal et le Zenith).

Les formations qui courent le plus (Ajax, Porto et Salzburg) parcourent environ 11 kilomètres de plus que le PSG par rencontre. Soit plus d’un kilomètre en moyenne par joueur. C’est colossal.

Et l’explication de la possession (il est de coutume de dire qu’une équipe qui a le ballon court moins) ne tient pas vraiment puisque non seulement le coefficient de corrélation entre distance parcourue et taux de possession est très faible (0.05) mais en outre on retrouve parmi les équipes qui courent le plus des formations qui monopolisent le ballon (Ajax 59 %, Bayern 57 %, City 58 %).

On notera en passant que le Real court moins de deux kilomètres de plus que le PSG.

Le détail par joueur est pour le moins intéressant :

C’est le décrié Herrera qui produit le plus d’efforts (12 kms/90 minutes) devant Verratti et le surprenant Di Maria (deux matches seulement néanmoins). On constate aussi qu’Hakimi n’a pas peur de faire des aller-retour dans son couloir (10.6 kms contre 9.6 pour Mendes) et que Neymar court autant que Gueye (10.5). Mbappé (8.5) et Messi (8.3) clôturent sans surprise le tableau.

Pour continuer d’essayer d’évaluer l’implication, notamment défensive des joueurs de la capitale, nous nous sommes penchés sur trois autres indicateurs du jeu sans ballon : le pressing, les ballons récupérés et les fautes commises.

En matière de pressing, le PSG ne fait pas mauvaise figure :

Avec 139 actions de pressing, pour 40 réussies (soit 29 % de succès), le PSG n’a pas à rougir de sa performance. Surtout si l’on pondère cette stat par le taux de possession puisqu’une équipe détentrice du ballon sera moins encline à presser, toutes choses égales par ailleurs.

Le niveau de pressing du PSG reste néanmoins très éloigné des saisons 2018-19 et 2019-2020 :

Au niveau des individualités, c’est Gueye qui est le plus actif au pressing devant le surprenant duo Di Maria-Neymar :

Si le tableau n’est pas complètement noir en matière de pressing, on ne peut pas en dire autant avec les deux derniers indicateurs retenus pour étudier l’investissement sans ballon.

Le nombre de fautes commises est tout d’abord extrêmement faible. Il y a bien sûr plusieurs facteurs qui influent sur le nombre de fois où une équipe va être sanctionnée par l’arbitre. Mais une équipe très investie défensivement est assez mécaniquement amenée à faire plus de fautes.

Or le PSG est l’une des formations qui commet le moins de fautes de la compétition :

Les matches face au Real devraient être très propres puisque l’équipe espagnole est l’équipe qui a commis le moins de fautes lors de la phase de poules.

Alors qu’il a été bousculé comme jamais, le PSG a atteint son niveau bas de son histoire récente en phase de poules :

Notre propos n’est pas de dire qu’il faut multiplier les fautes ou les actions d’anti-jeu. Mais ce PSG manque parfois de vice et gagnerait sûrement parfois à être moins respectueux de son adversaire.

Ce peu de fautes commises est à mettre en corrélation avec le nombre de ballons récupérés. Cette dernière data illustre bien le manque d’implication défensive du PSG.

Avec seulement 33 ballons récupérés par match, le PSG est l’équipe la moins performante dans ce secteur lors de la phase de poules (source : uefa.com).

Là aussi, le fait d’avoir la possession réduit mécaniquement les chances de prendre le ballon dans les pieds adverses. Néanmoins, retrouver le PSG à la dernière place de ce classement (à égalité avec l’Inter) en dit quand même long sur les efforts défensifs et l’investissement sans ballon des uns et des autres.

On aurait aimé terminer sur une note positive mais les datas à notre disposition témoignent clairement d’un manque de détermination des coéquipiers de Neymar dans le jeu sans ballon. Si l’on ajoute à cela les limites vues dans les articles précédents, à savoir une défense sollicitée comme jamais et des difficultés à produire du jeu, le bilan global de cette phase de poules de Champions League est inquiétant.

On se rassurera comme on peut en mettant en avant la qualité du PSG dans les deux surfaces et en rappelant que la vérité de l’hiver est rarement celle du printemps…

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