En complément de l’article sur les impressionnantes statistiques offensives du PSG face à Angers, voici quelques autres stats marquantes de cette rencontre, à la fois collectives (jeu long, contre-pressing) et individuelles (Bakker et Verratti).
Dans la continuité du match à Reims, et malgré un système différent (4-4-2 au Parc, 4-1-4-1 à Delaune), les Parisiens ont de nouveau concentré leurs attaques sur l’axe de la défense adverse. Le site spécialisé Whoscored nous indique que 43 % des offensives parisiennes ont eu lieu par le centre, ce qui constitue un record sous Thomas Tuchel.
Le côté droit a été complètement délaissé puisqu’il ne représente que 16 % des attaques du PSG. Chaque fois pourtant que ce côté a été utilisé, ce fut dangereux (buts de Florenzi et le second de Neymar, occasion d’Icardi sur débordement de Dagba en fin de match…). Florenzi n’a touché que 40 ballons, contre 63 à Bakker par exemple.
Le positionnement de Draxler, très axial comme le montre sa « heatmap » ci-dessous, a renforcé cette concentration des attaques par le centre et cet abandon au seul Florenzi à droite.
L’absence de jeu long côté parisien est une autre des données marquantes de cette partie : seulement 19 passes longues tentées, pour 8 réussies. Jamais le PSG sous Tuchel n’avait tenté aussi peu de passes longues sur un match (minimum 21 en 2019-2020, 20 en 2018-2019) !
L’écart avec la moyenne de ces derniers exercices est impressionnant :
Alors que cette saison 2020-2021 partait sur des bases plus hautes que les précédentes (41 passes longues tentées contre 38 et 36 précédemment), le PSG n’en a délivré que 19 vendredi soir face aux hommes de Stéphane Moulin.
Pourtant toutes les conditions semblaient réunies avec notamment les présences simultanées des habituels pourvoyeurs de transversales (Marquinhos, Verratti, Paredes). En outre, la concentration des attaques axe gauche devrait au contraire inciter les Parisiens à changer le jeu vers la droite pour trouver Florenzi une fois la défense adverse fixée.
Curieusement, au contraire, c’est justement Florenzi qui en a tenté et réussi le plus (4/5) tandis que les rampes de lancement traditionnels ont joué uniquement court (1/3 en cumulé pour Paredes, Marquinhos et Verratti). Neymar a bien essayé de varier le jeu parisien mais avec beaucoup de déchet (0/6).
Dernière tendance collective marquante de ce PSG-Angers mise en avant par les data : l’activité défensive parisienne. Cela peut paraître surprenant dans une rencontre où les Parisiens ont possédé le ballon 57 % du temps, mais cela illustre surtout le contre-pressing plutôt efficace face au SCO.
Deux indicateurs témoignent de cette volonté des coéquipiers de Neymar de récupérer rapidement le ballon : le nombre d’actions de pressing réalisés et le nombre de tacles produits.
Les 166 pressings réalisés vendredi constituent en effet un record cette saison pour le PSG.
Le PSG n’avait jamais déclenché plus de 156 actions de pressing jusque-là sur une rencontre (à Nice).
Le taux de réussite dans l’exercice (31 %) est lui dans la moyenne du début de saison.
Les principaux contributeurs de ce pressing sont Verratti (25), Marquinhos (20) et Paredes (14).
Le nombre de tacles tentés (32) vient lui aussi confirmer que les Parisiens n’ont pas laissé respirer les Angevins et ont mis la pression sur la relance adverse. Là aussi, ce total constitue un record depuis le début de saison (moyenne de 26 tentés). La moyenne la saison passée était de 28.
La lecture des principaux tacleurs a de quoi surprendre une fois encore puisqu’on retrouve notamment Draxler (4), Paredes et Neymar (2), pas vraiment des spécialistes des tâches défensives. L’Allemand n’avait par exemple pas signé une telle « performance » défensive depuis janvier 2019. Signe, une fois encore, que les Parisiens ont été plutôt disciplinés dans le contre-pressing.
Au rayon des individualités, outre l’extra-terrestre Neymar, deux joueurs ont marqué leur empreinte de ce match d’un point de vue statistique : Mitchel Bakker et Marco Verratti.
Cela commence à devenir une habitude pour le latéral néerlandais. Et la montée en puissance offensive réclamée est certes timide mais bien présente puisqu’il a signé sa première passe décisive (pour Draxler) sous les couleurs Rouge et Bleu.
Défensivement, l’ancien de l’Ajax a encore fait le boulot : il a récupéré 10 ballons (plus haut total du match avec Verratti), a réussi les 4 tacles tentés et a réalisé 15 sprints (record du match à égalité avec Neymar).
Marco Verratti a disputé quant à lui une partie ultra-complète. Offensivement, il a aimanté tous les ballons de l’attaque parisienne. Il était à 102 ballons joués à la mi-temps et termine la rencontre avec 162. S’il était resté sur le terrain tout le match (il est sorti à la 81ème minute), il aurait probablement battu son record de 168 ballons joués à Lens.
Du classique pour le génial Italien qui banalise, semaine après semaine, l’exceptionnel : 23 passes réussies dans le dernier tiers, 992 mètres gagnés avec le ballon, 7 passes ratées sur 146 tentées. Il a aussi délivré 2 passes clés et réussi ses deux dribbles.
Phénomène nouveau : il tente sa chance. Face au SCO, il a frappé au but pour la 4ème fois en 5 matches. C’est déjà deux fois plus que sur toute la saison dernière (2). Battra-t-il cette saison son record de 12 tirs sur une saison de Ligue 1 ? C’est bien parti.
Côté défensif, il fut aussi très actif : 10 ballons récupérés (record du match à égalité avec Bakker) et 25 actions de pressing réalisés et 10 réussis (records du match).
Bref, un match complet comme toujours pour le « Hibou ». Seul petit bémol : il n’a pas réussi de passe longue pour la première fois depuis 10 rencontres de championnat. Il faut bien trouver quelque chose à lui reprocher s’il se met à tirer au but désormais…
Article paru sur Culture PSG en octobre 2020