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Matches Saison 2021-2022

Nantes-PSG (3-1) : attaquants stars recherchent réalisme offensif désespérément

Cela commence à devenir une rengaine cette saison : le PSG a cruellement souffert de manque de réalisme samedi soir à Nantes. A tel point que, cette fois, la défaite (3-1) fut au rendez-vous. Analyse de cette incroyable inefficacité face au but de joueurs qui font pourtant partie des meilleurs attaquants de la planète.

Quel paradoxe ! A Nantes, le PSG a certes perdu mais il s’est probablement créé son plus important volume d’occasions sur un match de Ligue 1 cette saison. C’est en tous les cas ce que nous disent les expected goals, évalués à 3.65 (par le site understat.com), soit le total le plus élevé du PSG lors de l’exercice 2021-2022 :

Mais la réalité des buts vraiment inscrits est bien moins flatteuse puisque seul Neymar a trompé la vigilance de l’excellent Lafont.

En remontant jusqu’à la saison 2016-2017, on ne trouve pas trace d’un tel différentiel négatif (-2.65) sur un match du PSG entre les buts inscrits (1) et les expected goals (3.65). Cette saison, c’est nettement le match où le réalisme a le plus fait défaut :

La faute à qui ? En partie à Alban Lafont, le gardien nantais, auteur de 8 arrêts, soit le plus grand total pour un gardien face au PSG cette saison. Selon le site fbref.com, un gardien lambda aurait encaissé 2.8 buts (selon la stat des Post Shot Expected Goals), il a donc évité 1.8 buts par ses exploits.

Mais les coupables sont aussi (et surtout) à chercher dans les rangs parisiens. Dans le détail, cela donne les données suivantes par joueur :

Neymar a certes marqué mais il a manqué la principale opportunité de but avec ce pénalty de la 59ème minute complètement raté.

On voit d’ailleurs avec l’image arrêtée ci-dessous que le Nantais a attendu le dernier moment pour partir d’un côté et remporter son jeu du chat et de la souris avec le Brésilien :

Plus tôt dans le match, Neymar avait déjà manqué une énorme opportunité en ne concluant pas cette action où les attaquants parisiens se présentaient pourtant à 3 contre 1 :

Mais le numéro 10 parisien n’est pas le seul à avoir pas mal vendangé. C’est aussi le cas de Messi qui a notamment perdu son duel face à Lafont à la 8ème minute :

Et pour compléter le trio, Mbappé, a lui aussi connu plusieurs situations plus qu’intéressantes. En première mi-temps, pourtant positionné dans sa zone préférentielle côté gauche, il ne se montre pas plus réaliste que ses coéquipiers :

Il aura le même type d’occasion côté droit, avec un angle certes plus fermé. Mais c’est surtout son incroyable loupé de la 73ème qui interpelle. Il récupère un ballon de Draxler et à bout portant, envoie un missile nettement au-dessus :

Cette position de tir est évaluée à 0.5 xG par le site understat. Ce raté est en tous les cas indigne du talent de l’attaquant parisien et constitue, avec le pénalty de Neymar, les deux occasions les plus franches côté parisien. D’ailleurs, Mbappé lui-même n’en revient pas et se prend la tête à deux mains après son loupé :

Même s’ils ne sont pas les seuls fautifs (on pense en particulier aux échecs de Bernat et de Gueye face à Lafont), les trois attaquants stars ont clairement « mangé la feuille » à la Beaujoire samedi soir.

Le problème, c’est que cela devient un mal récurrent et pour le moins paradoxal compte tenu de leur statut et des investissements financiers faits dans ce secteur de jeu.

A Nantes, à eux trois, ils affichent un différentiel négatif de 1.8 entre les expected goals et les buts :

En cumulé depuis le début du championnat, le nombre de buts « manquants » des attaquants parisiens est de plus de 10 :

Avec le détail par joueur suivant :

  • Messi : -3.9 buts
  • Icardi : -2.7 buts
  • Mbappé – 2 buts
  • Neymar : – 1.3 buts
  • Di Maria : – 0.8 buts
  • Draxler : +0.3 but

Seul Draxler, mais avec un volume très faible de tirs, affiche un total de but supérieur à ce que le modèle des expected goals prévoit. Pour des attaquants lambda, on serait en droit d’être critiques, alors vis-à-vis des tous meilleurs joueurs de la planète, il y a de quoi être pour le moins choqué.

La question que l’on se pose alors est de savoir combien de temps cela va durer. En théorie, pour des joueurs de ce niveau, on retrouve des standards habituels assez rapidement.

On en a la confirmation en regardant leurs stats des années passées.

Messi, pour prendre l’exemple le plus caricatural, n’a été qu’une seule saison en négatif entre ses buts et ses expected goals depuis que la stat est disponible :

Avant de signer au PSG, il avait connu cinq saisons consécutives avec un nombre de buts plus important que ses expected goals. Entre 2014 et 2021, il présentait un différentiel positif de 39 buts !

Le constat est globalement le même pour Mbappé et Icardi :

Mbappé restait sur trois saisons avec une balance de buts supérieure aux expected goals (+8.7). Quant à Icardi, lors de 4 des 5 saisons pour lesquelles la stat est disponible à l’Inter, il était aussi nettement « excédentaire ».

Le bilan est moins favorable pour Neymar :

Lors de ses trois dernières campagnes en Catalogne, Neymar avait globalement sous-performé par rapport au modèle (- 6 buts). Et avec le PSG, il n’a connu que deux saisons positives (les deux premières).

Quant à Di Maria, s’il est globalement dans le vert depuis son arrivée au PSG, ses trois dernières saisons sont plutôt négatives :

Il y a donc quelques motifs d’espoir de voir la courbe des buts reprendre le dessus pour les attaquants parisiens.

On a ensuite cherché à savoir si d’autres top clubs européens partageaient ce constat d’un déchet devant le but des attaquants parisiens. Le constat est très intéressant :

On voit que si Paris n’est pas une exception dans notre panel des deux premières équipes de chaque grand championnat européen, il présente quand même le différentiel le plus négatif pour ses attaquants (ont été retenus les 5 premiers attaquants de chaque club)

On ne s’attendait par exemple pas à ce que le Liverpool soit concerné mais le trio Salah-Jota-Mané sous-performe de 5.4 buts (dont 3.2 pour Mané). Le Bayern est quant à lui un peu plombé par les -3.3 buts de Sané.

A l’inverse, au Real, le trio Benzema-Vinicius-Asensio surperforme de 5.1 buts. A Dortmund, c’est Haaland qui explique à lui seul les trois quarts de l’écart favorable (4.6 buts).

Bref, tout ça pour dire que si le phénomène enregistré au PSG d’un manque de réalisme des attaquants n’est pas si rare que ça, c’est plutôt son ampleur (et sa durée) qui est elle exceptionnelle.

En tous les cas, au PSG, jusqu’à présent, ce sont les seconds couteaux qui assurent et compensent la maladresse des attaquants stars. En effet, au global, le PSG affiche un différentiel légèrement positif de buts par rapport aux expected goals (+0.3). Cela signifie que les milieux et les défenseurs ont marqué quasiment 9 buts de plus qu’attendu… et compensent ainsi le manque d’efficacité des superstars offensives !

On attend donc désormais que les joueurs offensifs leur rendent la pareille et viennent les aider en défense !

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