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Analyses Saison 2019-2020

Di Maria meilleur quand Neymar n’est pas là

On l’a souvent constaté cette saison alors on a voulu voir si les chiffres le confirmaient : Di Maria est-il réellement meilleur quand Neymar ne joue pas ? La réponse est positive, sans contestation. Décryptage en chiffres et en graphiques sur les performances de l’Argentin selon que son compère brésilien est à ses côtés ou pas. 

Avant de rentrer dans le détail des performances chiffrées de Di Maria, décrivons le périmètre étudié. L’analyse porte sur les matches joués par l’Argentin depuis l’arrivée de Neymar au Paris SG, c’est-à-dire depuis la saison 2017-2018. Les statistiques, qui ne concernent que les matches de Ligue 1 et de Champions League, sont issues du site Whoscored.

Depuis l’arrivée de Neymar, ils n’ont été alignés ensemble que dans 46 % des matches possibles

Premier constat : ils n’ont pas pu être alignés ensemble aussi souvent que leurs coaches l’auraient forcément souhaité.

Depuis le début de la saison 2017-18, Di Maria a joué 106 matches avec le PSG (Ligue 1 et Champions League) : 58 avec Neymar et 48 sans Neymar. Cette saison, il a quasiment autant joué avec lui (17 fois) que sans (16). Sur les 20 matches de Champions League disputés par Di Maria sous les couleurs « Rouge et Bleu » depuis 3 ans, il a pu être associé seulement 12 fois avec son compère brésilien.  

Sur cette même période, le PSG a joué 127 matches (dont 24 de Ligue des Champions). Neymar en a disputé 69, soit un peu plus d’un sur deux, contre 84 % pour Di Maria (106 matches). La différence entre les deux joueurs est colossale et traduit bien à la fois la fragilité du numéro 10 brésilien que la solidité de l’ancien mancunien.

Au cours des 3 dernières années, le duo Di Maria-Neymar a donc été aligné 58 fois sur les 127 rencontres possibles de championnat et coupe d’Europe, soit 46 % des cas. Les blessures à répétition de l’ancien Blaugrana n’ont donc pas permis au duo sud-américain d’être régulièrement titularisé. C’est bien dommage car leur association est souvent synonyme de victoire. Les défaites avec les deux artistes sur le terrain se comptent sur les doigts d’une main. 5 défaites en 3 ans quand ils ont pu être alignés ensemble (soit 9 % des matches) : à Strasbourg en 2017-18, à Liverpool et Montpellier en 2018-19, face à Reims en septembre dernier et à Dortmund le 18 février 2020.

Mais les absences de Neymar se payent cher : 8 défaites en 48 matches quand Di Maria doit se débrouiller « seul », soit 17 % de défaites, c’est plus que le taux de défaites du PSG sur la période (13 % : 17/127).

Il y a notamment dans le paysage 2 défaites à Lyon, 2 contre Rennes ou encore la défaite à Madrid en mars 2018 ou face à MU un an plus tard. Lors des 8 défaites sans Neymar, l’Argentin a globalement failli puisqu’il est, en tout, l’auteur d’1 but (lors de la défaite à Lyon de février 2019) et d’une passe décisive (défaite au Parc cette saison contre Dijon).

Deuxième constat donc : Di Maria, sans Neymar, n’est pas parvenu à faire franchir un cap au PSG et a le plus souvent peiné à se montrer décisif dans les rendez-vous cruciaux (comprendre les 1/8èmes de finale de Champions League). Meilleur sans Neymar oui (on en aura la confirmation plus bas) mais pas au point de qualifier le PSG pour les quarts-de-finale de Champions League.

Bien mieux noté quand Neymar n’est pas là

La note moyenne de Di Maria selon l’algorithme du site spécialisé Whoscored sur les trois dernières saisons est de 7.48. Mais cette évaluation moyenne cache de profondes disparités : entre les saisons d’une part puisqu’il est évalué à 7.26 en 2017-18, 7.49 la saison suivante et 7.71 pour l’exercice en cours.

Mais c’est surtout l’écart d’évaluation selon la présence ou non de Neymar qui nous intéresse ici : et là aussi il n’y a pas photo. Tous les ans, l’écart est flagrant et la moyenne est de 7.25 quand Neymar est là et de 7.77 quand il est absent.

Troisième constat : Di Maria est bien meilleur quand Neymar n’est pas là

On a notamment en tête quelques Masterclass de l’Argentin capable de brillamment porter le PSG sur ses épaules en l’absence du Roi : face à Madrid pour l’ouverture des hostilités en Champions League cette saison, ou contre l’OM l’an passé pour ne citer que deux exemples où il fut double buteur. Whoscored lui a également attribué la note maximale de 10 lors de la victoire à Nice en octobre où il a encore marqué deux fois et distribué 8 passes clés (son record).

Difficile de trouver l’équivalent en présence de Neymar. D’ailleurs, Whoscored ne recense que 2 matches avec un rating supérieur à 9 : lors de la victoire 8-0 face à Dijon de janvier 2018, et lors de la démonstration face à l’Etoile Rouge l’an passé (6-1).

Beaucoup plus décisif quand Neymar n’est pas là

Leader dans l’âme, Di Maria prend ses responsabilités quand Neymar n’est pas là et se comporte en leader offensif. Il est en revanche beaucoup plus en retrait quand « Le Roi » est là. Ses statistiques de buts et de passes décisives sont sans commune mesure : 22 buts et 23 passes décisives en 48 matches quand Neymar est absent contre 14 buts et 16 passes décisives en 58 matches avec le Brésilien à ses côtés. En moyenne par match, c’est encore plus flagrant et l’écart est quasiment du simple au double selon que le duo est constitué ou non : 0.46 but/match sans Neymar contre 0.24 avec lui, et 0.48 passe décisive sans lui contre 0.28 avec.

Il est l’auteur d’un seul doublé face à Dijon en 2017-2018 associé au Brésilien, contre quatre sans son compère, le dernier en date à Nice en octobre 2019.  Une seule fois avec Neymar il a réussi un doublé de passes décisives, très récemment face à Bordeaux, alors que cela lui est arrivé 5 fois en l’absence de son coéquipier brésilien. Il a même réussi un triplé d’assists face à Bruges cette saison.

Il faut pondérer ce constat en mettant en avant qu’en l’absence de Neymar, lors des matches à enjeu de Champions League, l’Argentin n’a pas su se montrer décisif : muet au retour face à Man U, comme il l’avait été un an auparavant face au Real. A l’inverse, associé au Brésilien, il s’est montré décisif au retour face à Dortmund (1 passe décisive).

Il prend plus ses responsabilités quand Neymar n’est pas là

En l’absence du patron, l’équipe est quand même entre de bonnes mains. Privé de Neymar, Di Maria se sent en effet investi d’une mission et prend les rênes de la formation. Ses stats en témoignent. Tous les indicateurs offensifs sont en hausse dès qu’il joue sans Neymar : son nombre de ballons joués passe de 55 à 63, celui des tirs de 2.6 à 3.3 ou encore celui des passes clés de 1.7 à 2.6.

Le différentiel le plus important concerne les dribbles. Il en tente quasiment deux fois plus par rencontre en l’absence du Brésilien (4.3 contre 2.4). Comprenant que son équipe manque de créativité, El Fideo cherche plus qu’à l’accoutumée à déstabiliser l’adversaire par le dribble.

Il défend plus quand Neymar est là

Autre différence dans le jeu de l’ancien de Rosario selon la présence du numéro 10 parisien : l’implication défensive. Certainement conscient que le Brésilien ne fera pas toujours les efforts nécessaires, et/ou à la demande de son entraîneur, Di Maria est plus présent défensivement quand Neymar est aligné en même temps que lui. C’est en tous les cas ce que ses stats de tacles, de dégagements et d’interceptions, toutes orientées à la hausse quand ils jouent ensemble, nous indiquent.

Quatrième constat : Di Maria s’adapte aux besoins de l’équipe

Peut-il briller à côté de Neymar ?

Les chiffres sont parlants. L’écart est réel. Le comportement et les performances de Di Maria diffèrent sensiblement selon que Neymar évolue à ses côtés ou non. Bien sûr, d’autres paramètres peuvent également influer sur les stats de l’Argentin (le système de jeu, le niveau de l’adversité, les coéquipiers alignés…). Mais le changement de Di Maria semble bien réel. Il s’adapte. Il prend le costume de leader quand c’est nécessaire. Pour reprendre ses habits de simple lieutenant une fois le boss revenu.

La question que l’on se pose est la suivante : ne s’adapte-t-il pas trop ? S’il est évidemment crucial pour le PSG qu’un leader aussi indiscutable que lui émerge quand Neymar est absent, surtout compte tenu des nombreuses blessures du Brésilien, l’écart de performance une fois Neymar revenu est trop important. Il rentre trop dans le rang quand Neymar est là. La faute à qui ? A Neymar qui cannibalise le jeu du PSG ? Au coach qui n’est pas capable de mieux répartir le jeu entre ses leaders d’attaque ? Ou à l’Argentin qui s’efface trop derrière le génie de son coéquipier ? 

Quoi qu’il en soit, le PSG a forcément besoin d’un Neymar sur le terrain pour voyager loin en Europe. Mais à condition que cela ne se fasse pas au détriment de Di Maria. Au Brésilien d’être suffisamment intelligent pour faire un peu de place à son coéquipier argentin. Et à Di Maria de moins respecter le génial brésilien pour s’imposer un peu plus tout en le déchargeant d’une partie du poids du jeu parisien. Un deal gagnant-gagnant. Dont le PSG profitera aussi. Vivement que la saison reprenne !

Article par sur Culture PSG en mars 2020

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