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Analyses Saison 2019-2020

Analyse de la qualification du PSG contre Dortmund par les stats

Retour sur la double confrontation victorieuse (1-2, 2-0) face au Borussia Dortmund en huitièmes de finale de Ligue des Champions en quelques stats marquantes.

  1. 11 tirs à 8 pour Dortmund : une domination en trompe l’œil

Même s’ils n’ont au final guère inquiété Keylor Navas, ce sont bien les joueurs du Borussia Dortmund qui ont le plus tiré au but mercredi dernier : 11 frappes contre 8 pour le PSG. Mais derrière ces chiffres bruts en faveur des Allemands, la réalité est bien différente. Explications.

Premier élément de pondération de cette « domination » allemande : la localisation des tirs. 9 des 11 tirs du Borussia ont été pris d’en-dehors de la surface. Un ratio anormalement élevé pour l’équipe allemande qui utilise relativement peu cette arme habituellement (4 tirs de loin par match en moyenne) et qui n’a marqué que 6 de ses 78 buts de cette distance cette saison. Le signe que les coéquipiers de Sancho ont eu du mal à déséquilibrer la défense parisienne et à s’approcher du but de Navas.

Les Parisiens, eux, ont très peu tiré au but. D’ailleurs ce maigre total de 8 frappes constitue le record négatif de la saison, toutes compétitions confondues. La moins bonne performance était jusque-là de 9 : à Rennes pour la Ligue 1 et face à Madrid pour les débuts dans l’épreuve européenne. On est très loin en tous cas des 17 tirs de moyenne en championnat.

Un match pauvre en occasions de buts

Le deuxième élément qui vient relativiser la supériorité allemande sur la rencontre est la dangerosité de ces tirs. Avec leurs 11 frappes, les joueurs de Lucien Favre n’ont généré que 0.4 expected goal, soit 0.036 but par tir. Cela signifie que chaque tir de Dortmund n’avait que 4 % de chances de se transformer en but. C’est dire si les occasions des « Jaunes » manquaient d’impact. On peut encore, et surtout, saluer la performance défensive parisienne qui a su contrecarrer les plans du Borussia et réduire à néant ou presque leurs velléités offensives.

Les expected goals du PSG s’élèvent eux à 1.1. Il s’agit de la plus mauvaise réalisation parisienne de la saison en Champions League. Néanmoins, en 8 tirs seulement, la performance reste honorable (0.14 but par tir). On a néanmoins la confirmation que les coéquipiers de Neymar n’ont pas livré une partition offensive particulièrement flamboyante…

Enfin, le dernier indicateur qui vient pondérer l’ascendant allemand en terme de frappes est le taux de tirs cadrés : les coéquipiers de Zagadou n’ont cadré que 2 frappes (aucune en 2ère mi-temps), soit 18 % de précision, alors qu’ils tournent à 43 % en Bundesliga. Les Parisiens, eux, ont cadré la moitié de leurs tentatives (4/8). 

0 Tir pour Haaland !

Au niveau des individualités, une particularité saute aux yeux à la lecture du graphique ci-dessous : la différence entre l’aller et le retour.

En effet, les joueurs dangereux lors de la première manche, Haaland en tête (4 tirs), mais aussi Hakimi (3) ou Guerreiro (2) ont été totalement muets au Parc des Princes. Signe de l’adaptation parisienne aux forces de Dortmund. C’est même la première fois qu’Haaland ne frappe pas au but depuis qu’il porte le maillot du Borussia ! Le géant Norvégien tourne pourtant à 2.4 tirs par match en Bundesliga et 2.3 en Champions League (aucun match sans tir jusque-là).

Les statistiques sont parfois trompeuses. En tous les cas, il faut savoir les décortiquer pour « les faire parler ». La preuve avec cette apparente domination de Dortmund face au PSG si l’on s’arrête au nombre de tirs bruts. On a vu qu’en creusant un peu, en intégrant les données dans un contexte, la réalité et l’analyse s’avéraient différentes.

2. Paris apprend à gagner en défendant

Posséder n’est pas gagner. Lors de la double confrontation franco-germanique, cet adage s’est une nouvelle fois révélé vrai. Retour en chiffres sur la possession du 1/8ème de finale PSG-Dortmund.

Avec deux équipes ayant fait de la possession du ballon un véritable leitmotiv (PSG est leader de Ligue 1 avec 61.58 % de possession, Dortmund 3ème de Bundesliga avec 58.5 %), on aurait pu s’attendre à ce que cette maîtrise du ballon constitue la clé du succès : l’équipe qui aurait le ballon pourrait imposer son jeu et au final empocher la qualification. Que nenni ! C’est l’inverse qui s’est produit. Paris a eu la possession à l’aller et a perdu. A contrario, Dortmund a davantage eu le ballon au retour et a perdu. 

Au Signal Iduna Park, les Parisiens ont même eu jusqu’à 57 % de possession en 1ère mi-temps, pour seulement 48 % après la pause, soit une moyenne sur le match de 53.1 %. Verratti étant responsable à lui seul de 10 % de la tenue de balle parisienne, pour un incroyable total de 138 ballons touchés. En face, aucun joueur de Dortmund n’atteint la barre des 100 puisque c’est Witsel qui domine avec 91 ballons joués.

67 % de possession pour les Allemands en 2ème mi-temps au Parc

Changement de décor au retour, en l’absence de Verratti, avec une possession majoritairement allemande (53 %) mais avec deux mi-temps très contrastées : la possession est en effet rouge et bleue lors des 45 premières minutes (58 %) avant de très nettement basculer côté allemand en 2ème période (67 %). C’est d’ailleurs la mi-temps où l’écart de possession a été le plus fort entre les deux formations. Sans que cela ne se traduise par des occasions nettes puisque les joueurs de Lucien Favre n’ont cadré aucun tir lors de cette période au Parc des Princes.

A l’inverse du match aller, on retrouve majoritairement des joueurs de Dortmund au classement des joueurs avec le plus de ballons joués, même si c’est Juan Bernat qui trône tout en haut du podium.

Paredes, le suppléant de Verratti, n’a touché « que » 78 ballons au retour. Un maigre total comparé à celui de l’Italien à l’aller, comme un symbole de la mainmise allemande sur le ballon.

Deux fois moins de ballons pour Haaland au retour par rapport à l’aller

Mais posséder la balle pour en faire quoi ? A Paris, le plan de jeu allemand n’a pas paru spécialement clair et les joueurs pas spécialement à l’aise avec le ballon. Pour preuve, ce sont plutôt les défenseurs qui ont monopolisé la sphère : 246 des 751 ballons joués, soit 33 % du total (contre 178 des 722 à l’aller, soit 25 %).

A contrario, le géant Erling Haaland, si dominant à l’aller, et omniprésent dans le jeu allemand avec 50 ballons joués, n’a touché que 23 maigres ballons au retour !

Le PSG a donc gagné le match retour sans avoir la possession, démontrant au passage pour la première fois de la saison qu’il était capable de s’imposer sans pour autant monopoliser le ballon. En effet, la seule fois jusque-là où les Parisiens n’avaient pas eu le cuir la majorité du temps (46.6 %), ce fut à Madrid pour un match nul arraché par miracle (2-2). Une nouvelle arme dans le jeu parisien, inutile en championnat mais indispensable pour voyager en Ligue des Champions…

3. Dortmund victime des balles perdues

Nous poursuivons notre tour d’horizon des stats insolites du dernier match joué par le PSG, à savoir le 1/8ème de finale retour de Champions League face à Dortmund. Après les tirs et la possession du ballon, intéressons-nous maintenant aux balles perdues.

De par la présence de joueurs à haute prise de risque dans ses rangs, le PSG a souvent tendance à finir les matches avec plus de ballons perdus que son adversaire. Ce qui ne l’empêche pas, la plupart du temps de l’emporter. La preuve lors de la première phase de Champions League où le PSG n’a perdu moins de ballons que son adversaire qu’à trois reprises, ce qui ne l’a pas empêché de l’emporter 5 fois sur 6. Pourtant, en 1/8ème de finale, aussi bien à l’aller qu’au retour, le PSG a été plus précautionneux avec le cuir que Dortmund. C’est peut-être une des explications de la qualification.

A l’aller, malgré leur domination, les Allemands n’ont pas totalement su concrétiser leur avantage au score et leurs 120 ballons perdus y sont sûrement pour quelque chose. Ce sont surtout les 107 ballons « égarés » par les Parisiens qui ont retenu notre attention : il s’agit du faible total en Ligue des Champions cette saison pour l’équipe de Thomas Tuchel. On a là une des confirmations chiffrées de la volonté du tacticien allemand de jouer un match à faible intensité, sans trop de prise de risque, comme sa composition prudente en 3-4-3 l’a montré. Ça n’a pas empêché Neymar, à court de forme, de perdre 31 ballons. Mais les joueurs autour de lui (Mbappé 10 balles perdues, Di Maria 7) ont rendu des copies plutôt propres, comme si la consigne était de réduire la prise de risques pour ne pas alimenter en cartouches superflues les lévriers allemands.

Au retour, les coéquipiers de Jadon Sancho ont perdu la bagatelle de 132 ballons, contre seulement 106 pour le PSG. L’écart, +26, est colossal, et témoigne à la fois des problèmes posés par le système défensif parisien et de la bonne maîtrise des joueurs de la capitale avec le ballon.

Le détail ci-dessus par joueur nous montre que 7 joueurs ont perdu au moins 10 ballons chacun. C’est beaucoup. On constate aussi et surtout qu’à eux 3, les défenseurs centraux (Piszczek 14, Hummels 13 et Zagadou 7) sont coupables de 34 « turnovers », soit plus d’un quart du total de leur équipe. Si l’on ajoute les 28 ballons perdus par le duo de pistons Hakimi-Guerreiro, on arrive à presque 50 % des ballons perdus de l’équipe par les 5 « défenseurs » de Dortmund. On peut y voir le reflet des difficultés du Borussia dans la construction, mais aussi la récompense des efforts du pressing et contre-pressing des attaquants parisiens.

Symbole des efforts défensifs des attaquants du PSG, Di Maria, est le Parisien avec le plus de ballons récupérés du match (7), à égalité avec Gueye. Neymar, pour sa part, en a récupéré 4 et Mbappé 2 (en moins de 30 minutes). Les multiples efforts et courses défensives de Cavani, bien réels, ne se sont pas traduits directement par des ballons récupérés (1 seul comptabilisé) mais ont est bel et bien joué un rôle majeur dans les pertes de balles allemandes en « facilitant » le travail pour ses coéquipiers.  

Perdre moins de ballons que l’adversaire n’arrive pas souvent au PSG en Ligue 1. D’une part parce qu’il le monopolise tellement que ses opposants ont moins l’occasion de le perdre ; d’autre part parce que les efforts défensifs de Neymar and Co y sont moindres. Pourtant, en Champions League, cela peut être une des clés d’un bon parcours (si la saison reprend) pour le PSG.

4. De l’importance de bien répartir ses attaques

Complètement délaissé à l’aller, le côté droit parisien a été beaucoup plus influent au retour du 1/8ème de finale de Champions League. Retour en chiffres et en graphiques sur cette répartition des attaques du PSG lors de la double confrontation face aux Allemands du Borussia Dortmund.

Nous l’avons mis en évidence à plusieurs reprises depuis le début de saison : les attaques du PSG sont très déséquilibrées et penchent quasi systématiquement à gauche (41 %, 2ème taux de Ligue 1). La préparation des offensives se faisant aussi souvent par le centre (29 %, 1er de Ligue 1), le côté droit est délaissé et le PSG présente le taux d’attaque par le côté droit le plus faible de tout le championnat national (30 %).

17 % des attaques par la droite à l’aller

La première manche au Signal Iduna Park n’a pas dérogé à la règle avec une aile droite inexistante : 17 % des attaques seulement, soit le 2ème ratio le plus bas de la saison après le 12 % à Madrid !

Au match aller, non seulement les Parisiens ont délaissé le côté droit dans des proportions exceptionnelles, mais ils ont en outre concentré leurs attaques par le centre (41 %). Le positionnement en 3-4-3 a en effet rapproché Neymar et Di Maria de Mbappé et a engendré une forte concentration de joueurs dans l’axe. Pour la performance que l’on connaît…

Une attaque beaucoup mieux répartie et donc plus dangereuse au retour

Changement de décor au Parc des Princes avec le retour du 4-4-2. Premier constat : la répartition des attaques est beaucoup plus équilibrée :

Les attaques par la gauche sont toujours majoritaires et sensiblement égales à l’aller (41 %) mais on assiste à une bascule des offensives du centre vers la droite. Ces dernières, qui ne représentaient que 17 % des attaques le 18 février sont passées à 30 % près d’un mois plus tard dans la capitale française. La première grosse occasion (frappe de Cavani servi par Di Maria) et surtout le deuxième but (centre de Sarabia pour Bernat) sont d’ailleurs venus de ce côté.

Cela génère une « heatmap » bien plus équilibrée également, surtout comparé à celle du match aller où la chaleur se concentrait sur l’axe.

Cela se traduit au niveau individuel par des différences importantes entre les deux rencontres. La plus importante concerne l’écart de ballons joués par les deux créateurs d’occasions que sont Neymar et Di Maria.

Alors qu’il a complètement cannibalisé le jeu parisien à l’aller avec 90 ballons (soit plus que Mbappé et Di Maria réunis, 78), le meneur de jeu brésilien a réduit son influence sur le jeu au retour (70 ballons), sans perdre pour autant en efficacité (1 but, comme à Dortmund).

Le PSG plus dangereux quand Di Maria n’est pas éclipsé par Neymar

A l’inverse, El Fideo a vu son impact grandir en augmentant de 50 % son nombre de ballons joués (de 41 à 61) et en étant ultra décisif (passeur décisif sur le 1er but, avant dernier passeur sur le second but, passeur sur la grosse occasion de Cavani). L’écart avec Neymar n’est que de 9 unités au retour alors que l’Argentin est sorti à un quart d’heure de la fin. En répartissant mieux ses offensives au retour, le PSG s’est montré bien plus dangereux pour l’arrière-garde allemande, qui ne savait plus où donner de la tête, en particulier en première mi-temps.

Di Maria n’est d’ailleurs pas le seul, sur le flanc droit, à s’être montré plus disponible, ou davantage servi au retour. L’arrière droit parisien, Meunier à l’aller, Kehrer au retour, a également eu un volume de jeu beaucoup plus consistant au Parc des Princes puisque l’Allemand a touché 65 ballons contre 36 pour le Belge.

Neymar est un joueur hors normes, et il est légitime qu’il soit le dépositaire du jeu parisien, mais trop vouloir le surresponsabiliser (ou s’il se surresponsabilise lui-même) est contre-productif. Car les attaques parisiennes se concentrent sur un côté et rendent les offensives de l’équipe trop prévisibles, les défenses adverses renforçant leur système défensif de ce côté. Or, le PSG a la chance de posséder, en Di Maria, un autre joueur au talent hors normes capable d’énormes différences sur le côté opposé à celui de Neymar. Il est donc primordial pour l’équipe de Thomas de Tuchel de mieux équilibrer ses attaques entre les deux côtés pour rendre encore plus folles les défenses adverses. C’est un peu l’histoire de cette double confrontation face à Dortmund.  

5. Un Kimpembe taille patron

On l’a dit et répété, la performance défensive de l’ensemble de l’équipe fut l’une des raisons du succès parisien face à Dortmund en 1/8ème de finale de Champions League. Mais comment ne pas mettre en évidence celle du pilier de la défense centrale, Presnel Kimpembe ? Retour en chiffres sur la performance XXL du joueur formé au club.

Si l’on ne devait retenir qu’une seule image de la fin de match sous pression qu’ont vécue les Parisiens face à Dortmund (pas tant à cause des rares occasions allemandes, qu’en raison du passif historique en la matière), ce sont les dégagements dans sa surface de Kimpembe. Solide, le défenseur central français ne flanche pas et repousse, parfois même du pied droit, les centres et autres assauts désordonnés de Sancho et consorts. Comme un symbole pour celui par qui le malheur est arrivé il y a un an pile, au même endroit, face à Manchester United avec ce maudit pénalty sifflé en toute fin de rencontre le 6 mars 2019.

Record de dégagements sur un match cette saison

Au final, ce sont pas moins de 7 dégagements que le site spécialisé Whoscored a comptabilisé pour Presko. Un record pour lui, et même pour n’importe quel joueur du PSG, cette saison, toutes compétitions confondues ! Pour se faire une idée de la performance, il tourne en moyenne à 2 par match en Ligue 1. Le contraste avec le match aller où il n’en a pas réalisé un seul, est saisissant. Il est d’ailleurs, et de loin, celui qui en a réalisé le plus sur cette rencontre.

Paris a pu compter sur ses guerriers

Autre catégorie statistique dominée par Kimpembe dans ce match : les duels. Le champion du monde 2018 a remporté 9 de ses 11 duels (dont 3 sur 4 de la tête), soit 82 %, plus haut ratio de la partie. Côté parisien, il devance Gueye (9/12) et Kehrer (6/9). Les guerriers ont répondu présent. La différence avec l’aller, pour ces 3 postes est flagrante : Kimpembe avait gagné 5 duels sur 8, mais Gueye 5 sur 11 et Meunier 2 sur 6.

Pour conclure sur le match complet de Kimpembe, il faut également rajouter 5 ballons récupérés, 2 interceptions, 3 tacles réussis sur 3, et 1 seule faute commise pour 3 subies. Bref, un vrai match de défenseur de très haut niveau. De quoi effacer, en partie au moins, le douloureux souvenir du 6 mars 2019. 

6. Bernat, homme du match ?

Qui fut le meilleur Parisien lors du 1/8ème de finale retour de Champions League face à Dortmund ? Di Maria, de tous les bons coups ? Neymar, décisif et pas avare d’efforts ? Kimpembe, solide comme un roc en défense ? Non, pour l’UEFA qui l’a désigné « homme du match », comme pour le site spécialisé Whoscored dont l’algorithme lui a décerné la meilleure évaluation, c’est l’Espagnol Juan Bernat. Tentative d’explication avec les stats du match de l’arrière gauche du PSG.  

A regarder de près ses statistiques face à Dortmund, Bernat doit surtout son titre d’homme du match, à deux indicateurs : son but bien sûr et son nombre de ballons joués. Il est vrai qu’il est peu banal de retrouver un arrière latéral aussi régulièrement buteur dans les rencontres décisives. Les supporters parisiens ont bien entendu encore en mémoire les précédents buts inscrits par Bernat en Ligue des Champions sous les couleurs « Rouge et Bleu ». La légende débute à Naples un soir de novembre 2018 pour l’ouverture du score du pied droit, dans les arrêts de jeu de la 1ère mi-temps (déjà…) ; elle se poursuit trois semaines plus tard avec un nouveau but du pied droit face au futur champion d’Europe Liverpool ; elle se conclut dans la douleur en mars 2019 avec un but finalement inutile contre Man U sur un centre de Mbappé.

L’homme qui marquait plus de buts en coupe d’Europe qu’en championnat

Pour sa première saison avec le PSG, il avait donc mis 3 buts en Ligue des Champions, et 1 autre en Ligue 1. Il n’en était pas à son coup d’essai puisque déjà avec le Bayern, en 2016-2017, il avait inscrit deux buts dans l’épreuve reine en à peine 4 rencontres disputées. D’ailleurs sur les 12 buts qu’il a inscrits en carrière (championnat et coupes européennes), 7 le sont lors des joutes continentales (4 avec le PSG, 2 avec le Bayern et 1 en 2013-2014 avec Valence) !

7 buts en 53 matches de coupe d’Europe, le ratio est excellent pour un latéral, et bien meilleur qu’en championnat où il a marqué 5 fois en 170 matches. A titre de comparaison, Marcelo en est à 9 réalisations en 97 rencontres européennes avec le Real Madrid…

Face à Dortmund, après une récupération au milieu de terrain, Bernat a donc poursuivi son effort jusqu’à la surface et s’est retrouvé à point nommé pour dévier le centre de Sarabia dans le but de Bürki (46ème). La connexion espagnole avait frappé et les Allemands ne s’en remettront pas.

En plus de son but, ce qui frappe à la lecture de ses statistiques, c’est son nombre de ballons joués. Avec 100 pile, il est le joueur qui a le plus touché le cuir ! Dont 2 seulement dans la surface adverse…

C’est d’ailleurs la première fois depuis qu’il joue à Paris qu’il est le joueur avec le plus de ballons joués. Il reste néanmoins sur deux gros matches en terme de volume de jeu : 95 touches face à Bordeaux puis 115 contre Dijon, son record sous les couleurs parisiennes. C’est bien au-dessus de sa moyenne depuis qu’il joue au PSG (66).

Il n’y a pas grand-chose d’autre à retenir de son match : il a fait preuve de sa maîtrise technique habituelle (92 % de passes réussies) et a eu un peu de mal dans les duels (5/11). Du classique pour lui.

Alors, Bernat homme du match ? Peu importe. L’Espagnol s’est encore montré décisif dans une rencontre capitale. C’est exactement ce dont ce club a besoin.

7. 9 cartons jaunes en 2 matches

Nous poursuivons notre tour d’horizon des stats issues du 1/8ème de finale de Champions League face à Dortmund, en s’attardant cette fois sur les nombreux cartons jaunes reçus par les joueurs du PSG.

9 cartons jaunes en 2 matches : 4 à l’aller (Gueye, Neymar, Meunier et Verratti) et 5 au retour (Neymar encore, Di Maria, Bernat, Marquinhos, Mbappé). Le PSG s’est certes qualifié pour les quarts de finale, mais ne risque-t-il pas de le payer au prix fort pour la suite de la compétition (si suite il y a) ?

Di Maria : 3 cartons jaunes pour 3 fautes

Le premier effet à court terme c’est bien sûr la suspension d’Angel Di Maria pour le quart de finale aller. L’Argentin, qui devait connaître le risque en cas de carton, était parvenu à l’éviter tant qu’il était sur le terrain. Il n’avait en effet commis aucune faute. Il a donc réussi l’exploit de se faire suspendre sans commettre la moindre faute, mais pour s’être levé du banc durant l’échauffourée de fin de match… C’est donc son 3ème carton jaune de la saison en Champions League alors qu’il a commis… 3 fautes ! Déjà contre le Real à l’aller, il avait été averti pour contestation, sans jamais avoir commis de faute pendant le match.

Il faut signaler qu’El Fideo n’est pas coutumier du fait de cette indiscipline : en Ligue 1 cette saison, il n’a reçu cette saison que 2 cartons jaunes en 26 matches, pour 12 fautes commises. Et dans sa carrière en Ligue des Champions, il n’a reçu que 5 avertissements en 76 matches.

Beaucoup de cartons pour contestation

Il n’y a d’ailleurs pas que Di Maria qui a reçu un carton jaune sans commettre de faute durant cette double confrontation : ce fut également le cas de Verratti à l’aller, et cela lui valut de ne pas disputer le match retour. L’Italien n’a commis que 6 fautes en 7 matches de Ligue des Champions mais a quand même récolté 3 jaunes… Heureusement qu’il n’est pas sur le même ratio en Ligue 1, sinon il en serait à 13 carton jaunes (6 en réalité) !

Peut-être plus embêtant pour l’avenir (car la suspension de Verratti est désormais passée), les deux attaquants stars ont eux aussi été sanctionnés de cartons jaunes. Sans commettre de faute proprement dite : Neymar pour l’accrochage avec Can, et Mbappé pour gain de temps en fin de partie (Opta ne lui comptabilise aucune faute sur l’action). Neymar, déjà sanctionné à l’aller d’un carton jaune, aura donc reçu deux cartons jaunes en deux matches en commettant une seule faute…Mbappé l’a donc imité avec 1 jaune reçu en ayant commis 1 seule faute en 2 matches. L’attaquant champion du monde a donc reçu un carton jaune (5 en tout) dans toutes les compétitions disputées cette saison (Trophée des champions, Coupe de France, Coupe de la Ligue, Champions League, Equipe de France) sauf en Ligue 1. 

Gana Gueye, l’exemple à suivre

Le détail ci-dessous par joueur nous rappelle, à l’inverse, ô combien Gueye sait y faire pour éviter les cartons jaunes (1 seul pour 14 fautes en Champions League, 2 pour 37 fautes en Ligue 1…). A signaler également que Kimpembe n’a pas encore reçu d’avertissement malgré ses 7 fautes, alors qu’en championnat il en est à 6 en seulement 16 fautes commises.

Au global, face au Borussia, les Parisiens auront donc reçu 9 cartons jaunes pour 24 fautes commises. Dortmund de son côté en a récolté 3 pour 30 fautes. Le PSG est désormais l’équipe qui a reçu le plus d’avertissements de toute la compétition (21) ! Il va falloir apprendre à maîtriser ses nerfs, même dans des contextes à haute charge émotionnelle. Et peut-être, pour être vraiment zen, faire réellement du yoga et ne pas se contenter d’imiter les célébrations des adversaires…

Série d’articles parus sur Culture PSG en mars 2020

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