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Analyses Saison 2020-2021

Ander Herrera, fiable en rotation

Après Gueye, Verratti et Paredes, Ander Herrera est le quatrième milieu de terrain étudié dans notre série d’articles en forme de bilans basés sur les statistiques. Beaucoup moins blessé que la saison précédente, l’Espagnol de 31 ans est le joueur de l’effectif qui a disputé le plus de matches (à égalité avec Kylian Mbappé). Cela donne de la matière pour évaluer ses performances.

On a aiméOn a moins aimé
Sa fiabilitéLe manque d’impact dans les duels
Sa constanceSa malchance devant les buts

On a aimé

Sa fiabilité

Premier constat : Herrera n’a été que très rarement blessé et a manqué peu de matches. En Ligue 1, il a été indisponible seulement à six reprises : à Monaco en novembre pour un problème au mollet, puis quatre matches d’affilée en janvier et février en raison d’une élongation à la cuisse et enfin face à Nantes mi-mars pour une blessure au tendon.

Il a donc figuré 32 fois sur 38 dans le groupe parisien en championnat de France. Sur ces 32 présences, il n’a été titulaire que 18 fois mais il est entré en cours de jeu à 13 reprises. Il est donc resté tout le match sur le banc une seule fois, face à Lille au Parc. Ses 13 apparitions en cours de partie font de lui le deuxième joueur le plus utilisé en cours de match, derrière Sarabia :

Si l’on prend en compte les matches européens, il devance même son compatriote avec 18 apparitions le match déjà entamé.

Et il ne s’agit que rarement de rentrées en toute fin de match pour casser le rythme : lors de sept de ses treize entrées, il a joué au moins 25 minutes, et seulement trois fois moins de dix minutes. D’ailleurs ses apparitions sont souvent bonnes, comme ce fut le cas à Reims ou face à Angers (où il lance Neymar pour le but du 3-0) ou à Bordeaux plus tard dans la saison.

Cela tranche singulièrement avec la saison dernière où il n’avait disputé que 8 des 27 matches de Ligue 1 (soit 30 % des matches joués). Cette saison, au contraire, il fut l’un des joueurs les plus fiables physiquement sur la durée (82 % des matches joués).

On est même tenté de dire que sa fiabilité ne fut pas que physique mais bien plus large que ça puisqu’il est tout simplement le joueur de l’effectif avec le plus de victoires au compteur (23).

Blessé à Monaco et Lorient et face à Nantes, non utilisé face à Lille : il n’a pas participé à quatre des huit défaites du PSG cette saison. Son total « individuel » de points est donc le plus fort de tout l’effectif (73) et sa moyenne de points par rencontre (2.35) est la seconde derrière Marquinhos (2.4). Sur ces deux indicateurs, Il se distingue assez nettement des autres milieux parisiens.

Herrera qui rapporte plus de points que Verratti (2.35 contre 2), qui l’eût cru ?

Sa constance

Ce qui est bien avec Ander Herrera, c’est que l’on sait à quoi s’attendre. On peut compter sur ses courses, sa volonté de bien faire, son activité pour harceler l’adversaire, et dans les très bons jours quelques passes vers l’avant bien senties.

Ses évaluations du site Whoscored, basées sur les stats, traduisent bien sa régularité. Il ne monte que rarement très haut (une seule fois au-dessus de 8/10) mais ne descend que rarement très bas non plus (un seul match inférieur à 6).

La courbe de tendance, en jaune dans le graphique ci-dessus, est très plate, confirmant ainsi sa régularité.

Mise à part sa boulette face à Monaco (où il se fait contrer en voulant relancer, permettant à Maripan de doubler la mise), difficile de trouver des matches où il fut vraiment mauvais. On peut peut-être citer son match à Montpellier, où il est plus neutre que réellement en difficulté.

A l’inverse, il est compliqué de mettre en avant beaucoup de parties où il a réellement impressionné. Il obtient sa meilleure évaluation statistique face à Brest contre qui il est bon mais pas exceptionnel. En revanche, il fut vraiment bon face à Rennes (10ème journée) où il signe d’ailleurs sa première passe décisive de la saison d’une magnifique offrande dans l’espace pour Di Maria.

Même scénario beaucoup plus tard dans la saison face aux Verts : il délivre une solide prestation assortie d’une splendide passe dé pour Mbappé (longue diagonale par-dessus la défense pour servir Mbappé lancé). Il reproduira le même combo lors du match suivant à Metz avec un bon match couronné d’une nouvelle belle ouverture en profondeur pour l’attaquant français qui conclut.

Au final, quelques rares fulgurances plus qu’intéressantes et très peu de mauvais matches, au milieu d’un ensemble de copies correctes. C’est un peu comme si, en titularisant Herrera, ou en le faisant entrer en cours de match, le staff sait très bien ce que l’Espagnol pourra produire. Mais aussi ce qu’il ne saura pas faire.

D’ailleurs, à la lecture des stats des milieux parisiens, il n’est jamais ni le meilleur, ni le moins bon. Un joueur sans point fort et sans point faible en quelque sorte. Il termine la saison avec l’évaluation moyenne de 6.82 (source : whoscored.com), au 14ème rang de l’effectif parisien. Dans le ventre mou en quelque sorte, traduisant bien le niveau général de ses prestations.

On a moins aimé

Le manque d’impact dans les duels

Il n’y a que trois joueurs de l’effectif qui gagnent moins de duels qu’Ander Herrera (en proportion du nombre de duels disputés). Il s’agit des joueurs situés plus bas que lui sur le graphique ci-dessous, à savoir Mbappé, Sarabia et Kean.

Par rapport aux autres milieux de terrain (en vert), le nombre de duels (moins de 10 en moyenne) et surtout le taux de succès (à peine 45 %) d’Herrera sont bien insuffisants. Lors de 19 des 31 matches disputés, il a perdu plus de duels qu’il n’en a gagnés.

Cette faiblesse dans les duels trouve son origine, offensivement parlant, dans ses difficultés dans les dribbles, et, côté défensif, dans ses tacles manqués.

Avec 52 % de dribbles réussis, l’Espagnol est le milieu le moins efficace dans ce secteur. Et très largement puisque la moyenne des cinq autres milieux est de 75 %.

Parmi les 41 matches qu’il a disputés (Ligue 1 et Champions League), on en recense 29 sans le moindre dribble réussi. Et sur les 12 autres, il en a réussi un seul 11 fois. Unique petit moment de folie « brésilienne » pour Herrera : face à Lens en fin de saison avec 4 dribbles réussis (sur 5).

S’il n’a jamais été un dribbleur très prolifique, il en tentait quand même beaucoup plus par le passé, particulièrement lors de ses années espagnoles où il évoluait, c’est vrai, plus haut sur le terrain :

Plus inquiétant, son taux de réussite (en rouge) est en diminution pour la 4ème saison de suite.

Le constat est similaire pour les tacles : sa moyenne de tacles réussis et son taux de succès sont les plus bas de sa carrière.

Avec 5 tacles ratés au cours d’un même match, il co-détient le record sur un match pour un Parisien cette saison (face à Metz le concernant 5 tacles réussis sur 10).

Sa malchance devant les buts

Non, il ne s’agit pas ici de revenir sur sa perte de balle plus qu’embêtante dans sa propre surface face à Monaco et du but de Maripan qui s’en est suivi. Il sera question plutôt de sa malchance face au but adverse.

Avec trois tirs ayant heurté un montant, il est le joueur parisien, en Ligue 1, le plus malchanceux de l’effectif (à égalité avec Kean).

Sa série a commencé face à Lorient (15ème journée), où suite à une bonne remise de Mbappé, il frappe sur la barre. Nouvelle transversale en fin de saison à Metz quand, suite à un corner mal dégagé, il se retrouve en position idéale, proche du point de pénalty, mais ne parvient pas à marquer. Enfin, il touchera le poteau pour l’avant-dernier match de la saison face à Reims d’une belle frappe aux 20 mètres.

Puisque les tirs sur les montants ne sont pas comptabilisés comme des tirs cadrés, il présente une moyenne de tirs cadrés faible (19%) :

Avec 4 tirs cadrés sur 21, l’Espagnol a l’un des taux de cadrage les plus bas de l’effectif (la moyenne est à 38 % en Ligue 1 pour le PSG).

Alors, est-ce de la malchance ou de la maladresse ? Selon le modèle des expected goals, compte tenu de ses positions de frappe sur l’ensemble de la saison de Ligue 1, Herrera aurait dû faire mieux. Il est en effet crédité de 1.4 xG et n’a marqué qu’un but (à Nantes, d’un joli tir du gauche suite à une passe de Mbappé).

Sur l’ensemble de carrière (du moins depuis que la donnée des xG est disponible), il est en revanche plutôt adroit devant le but puisqu’il cumule plus de buts que ce que le modèle prévoit :

Sur les sept saisons analysées, il a marqué 14 buts, pour 10.1 xG, signe de son efficacité. Il fut notamment très prolifique lors de sa première saison à Manchester puisqu’il a marqué à six reprises pour 2 xG.

Si l’on regarde ses données sur l’ensemble de sa carrière, en intégrant donc ses cinq saisons en Espagne, son taux de tirs cadrés est quand même bas (21 % avant cette saison).

Il n’a dépassé les 30 % sur une saison qu’à deux reprises (2018-2019 et 2019-2020). Avant d’arriver au PSG, il tentait par ailleurs plus souvent sa chance (1.6 tirs/90 min, contre 1 au PSG).

Bilan : 5.5/10

Dans une saison où le PSG a compté six absents en moyenne par match et jusqu’à dix pour une rencontre, la disponibilité d’Herrera a été d’un précieux secours. Il est même, à égalité avec Mbappé, le joueur de champ qui a joué le plus de matches (41 en Ligue 1 et Champions League confondus).

Constant, il le fut aussi dans ses performances. Le parfait « joueur de club » en quelque sorte. Qui répond toujours présent, ne râle pas de débuter les rencontres sur le banc, et exécute ce qu’il sait faire.

Est-ce suffisant ? Doit-on se contenter de si peu ? Evidemment non pour un joueur qui fait partie des dix joueurs les mieux payés de Ligue 1. Mais au moins cette saison, il n’a quasiment pas été blessé.

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