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Matches Saison 2021-2022

Troyes-PSG (1-2) : Le débrief complet

Pour débriefer cette première rencontre de Ligue 1 de la saison, conclue par une difficile victoire 2-1 chez le promu troyen, nous vous proposons un petit « J’aime-J’aime pas », c’est-à-dire la présentation, chiffres à l’appui, des aspects positifs et négatifs du match.

J’aimeJ’aime pas
Les 10 minutes folles d’HerreraLes changements permanents d’organisation
Les grosses stats de Diallo Le rôle de Wijnaldum
La réussite dans le jeu longQue l’arrière-garde parisienne soit à ce point sollicitée
L’absence de pressing adverseLe manque d’association du duo Mbappé-Icardi

On a aimé

Les 10 minutes folles d’Herrera

Pour commencer ce debrief, une performance inhabituelle et un peu folle est à mettre en avant : celle d’Ander Herrera. La totalité de son match n’est pas de ce niveau mais ce qu’il a réalisé entre la 14ème et la 24ème minute est assez exceptionnel.

On peut même dire que ses caviars distribués en première mi-temps ont ôté une belle épine du pied des hommes de Pochettino, menés après dix minutes de jeu à Troyes.

Le festival Herrera commence à la 14ème minute avec une grosse frappe du gauche qui ne passe pas loin du tout du but de Gallon.

Il enchaîne ensuite surtout avec deux magnifiques ouvertures qui vont remettre le PSG devant au score : la première adressée à Hakimi à la 19ème minute pour l’égalisation du Marocain :

Il voit parfaitement le départ d’Hakimi dans le dos de Koné et lui met le ballon dans sa course. La vitesse, le talent et la finition de l’ancien de l’Inter feront le reste. Il s’agit de sa cinquième passe décisive en 40 matches de Ligue 1.

Bis repetita deux minutes plus tard avec cette fois Mbappé dans le rôle du sprinter. De sa position reculée, Herrera voit l’appel du Français et dose parfaitement sa passe par-dessus la défense.

Mbappé échappe au gardien et centre en retrait pour Icardi qui conclut.

Ce n’est pas fini puisque le duo franco-espagnol a failli remettre ça quatre minutes plus tard :

Encore lancé en profondeur par Herrera, Mbappé élimine le gardien venu à sa rencontre mais voit son tir repoussé sur sa ligne par Giraudon d’une tête un peu miraculeuse.

En 10 minutes, il est donc l’auteur d’une belle frappe et de trois magnifiques lancements générant deux buts et une grosse occasion. Merci Monsieur Herrera !

Cette connexion Herrera-Mbappé n’est pas nouvelle et déjà la saison dernière, notamment en fin d’exercice (passes décisives face à St Etienne et à Metz), elle avait bien fonctionné. Cette qualité pourrait d’ailleurs garantir à l’Espagnol un certain temps de jeu cette saison malgré la concurrence féroce qui va régner notamment au milieu de terrain.

On voit sur les images arrêtées à quel point les ouvertures se ressemblent. Le timing est idéal entre le passeur et le receveur. Et alors qu’il n’y avait que Mbappé pour faire ce genre d’appels les saisons passées, l’apport d’Hakimi devrait se révéler important cette saison. Il faut aussi doser parfaitement sa passe, chose assez délicate contre les blocs (plus) regroupés (que celui de Troyes).

En tout sur le match, il a réussi 6 passes longues sur 9, une jolie performance. C’est d’ailleurs encore sur l’une d’entre elles qu’il sert Mbappé dans la course à la 52ème avant que celui-ci ne centre pour Icardi qui verra sa tête sauvée sur la ligne. Le numéro 21 parisien est donc à l’origine de toutes les meilleures occasions parisiennes.

Le site fbref.com comptabilise en tout cinq actions amenant un tir, le plus haut total pour un Parisien à égalité avec Mbappé.

D’autres stats témoignent de son match complet : il a joué 97 ballons, 2ème total du match ; il est l’auteur de 2 passes en profondeur réussies (record du match) et de 8 passes progressives (2ème).

Son apport dans les attaques parisiennes se mesure aussi avec les expected goal chain, c’est-à-dire la contribution de chaque joueur à une action se terminant par un tir. Avec 1.25 xG Chain, il est le meilleur Parisien :

Les seuls petit bémols de son match : il n’a remporté qu’un seul des cinq duels disputés et a un peu baissé de pied en deuxième mi-temps.

Les grosses stats de Diallo

Des deux côtés du terrain, Abdou Diallo a disputé un match solide. Pourtant, en face de lui, Kaboré notamment était très actif, mais il s’en est parfaitement sorti. Son placement hybride en seconde mi-temps (mi-central gauche, mi-latéral) l’a un peu perturbé mais il termine la partie avec des stats très replètes.

Avec le ballon, cela donne 109 ballons joués, record du match :

Ce n’est pas son maximum avec le PSG (127 contre Nîmes et Reims il y a deux saisons), mais il s’agit de son 4ème total sous les couleurs parisiennes. C’est en tous les cas nettement au-dessus de sa moyenne des saisons passées au PSG (90 et 82 ballons joués par 90 minutes).

Naturellement, ses stats de passes sont également très élevées : 73 réussies sur 75 (95 % de réussite). Mais ce qui est intéressant, c’est ce qu’il a réussi à faire avec le ballon. Comme à son habitude, Diallo a cherché à jouer vers l’avant et à minimiser les passes neutres. Il est notamment l’auteur de 3 passes longues (sur 4 tentées) et, surtout de 13 passes progressives (record du match).

Il a ainsi gagné à lui seul 576 mètres par ses passes, plus haut total du match.

Chose rare, il est non seulement le joueur qui a le plus fait avancer le ballon par la passe, mais aussi par la conduite de balle. Ses 373 mètres ainsi gagnés sont aussi le record de la partie. Evidemment, en cumulé, c’est lui qui a fait progresser le plus le ballon (798 mètres, son 7ème total sous le maillot rouge et bleu).

Pour gagner des mètres balle au pied, il a parfois dû se débarrasser de son adversaire direct. Et il s’en est très bien sorti avec 3 dribbles réussis sur 4. Il n’y a d’ailleurs que Mbappé qui a tenté et réussi plus de dribbles que lui lors de la rencontre.

Cette capacité à faire progresser le ballon de la part de Diallo n’est pas une nouveauté et l’on avait eu l’occasion de la pointer du doigt déjà la saison passée.

Pendant d’Hakimi sur le côté gauche en première mi-temps, il n’a pas eu la même activité que lui dans le dernier tiers mais il a quand même touché 35 ballons en zone offensive (dernier tiers), soit le 3ème total d’un Parisien derrière les 53 d’Hakimi et 36 de Mbappé. Il en a profité pour centrer trois fois (un réussi).

Défensivement, il s’est également très bien comporté : il termine la partie avec 4 tacles réussis sur 5 (plus haut total d’un Parisien), 3 dégagements et 2 interceptions. Il est le Parisien avec la plus grosse activité défensive :

De par sa position, et signe de sa bonne condition physique suite à une préparation complète, il n’a pas non plus hésité à aller presser. Il est l’auteur de 20 actions de pressing, son record depuis son arrivée au PSG, le 2ème total d’un Parisien samedi soir.

La confirmation de son bon état de forme physique vient de sa réussite dans les duels : il a gagné 9 des 11 duels qu’il a eus à disputer. Il est le Parisien qui en a remporté le plus au stade de l’Aube :

La réussite dans le jeu long et le jeu vers l’avant des défenseurs

L’apport d’Hakimi est visible à travers des choses flagrantes comme son but, ses centres et plus globalement son activité. Mais il pourrait aussi avoir une incidence sur le style de jeu de l’équipe.

Alors que le PSG était la saison écoulée l’équipe de Ligue 1 qui tentait et réussissait le moins de passes longues, il se pourrait bien qu’il en soit différemment cette saison et que l’on pallie enfin l’une des faiblesses récurrentes du jeu parisien.

Non pas que les chiffres du match à Troyes soient particulièrement élevés (35 passes longues tentées contre 36 en moyenne la saison écoulée en Ligue 1), mais le taux de réussite incite à plus d’optimisme pour l’exercice à venir.

En effet, à Troyes, les Parisiens ont réussi 28 des 35 transversales qu’ils ont tentées. Un taux de succès de 80 %, bien supérieur à la moyenne des saisons écoulées :

Bien sûr, impossible de tirer des conclusions après un seul match. Mais la disponibilité d’Hakimi change quelque peu la donne et, pour peu que ces débuts réussis leur donnent confiance pour la suite, les défenseurs parisiens pourraient répéter dans la saison ce schéma de jeu où le Marocain est trouvé très haut sur le terrain à partir d’une longue transversale.

C’est Danilo, qui venait souvent s’intercaler entre ses centraux, qui en a réussi le plus (6). La charnière Kimpembe-Kehrer a établi pour sa part un parfait 6/6.

Espérons que cela leur donne confiance et que Paris puisse plus rapidement que les saisons antérieures basculer le jeu d’un côté à l’autre pour déstabiliser les blocs adverses. La disponibilité d’Hakimi, la fixation représentée par Mbappé et Icardi, la nécessité de renverser vite le ballon et la qualité de pied des défenseurs (Marquinhos notamment) et milieux (Paredes), tout est réuni pour aller dans ce sens.

Cette efficacité retrouvée dans le jeu long par les joueurs à vocation défensive, associée à la passivité des Troyens dans le pressing, a aussi permis aux défenseurs parisiens de battre des records en matière de jeu vers l’avant : avec respectivement 21, 18 et 14, Kehrer, Kimpembe et Danilo ont en effet battu leur record en carrière en termes de passes réussies vers le dernier tiers.

L’écart avec leurs stats de la saison dernière est pour le moins impressionnant. Kehrer, en un match, a réussi la moitié de son total de passes vers le dernier tiers de l’ensemble de sa saison 2020-2021 (21 contre 42) !

L’Allemand a aussi réussi 8 passes progressives, soit le 3ème total du match, et son record depuis qu’il joue au PSG. Pourvu que ça dure…

L’absence de pressing adverse

Une partie des bonnes stats vues ci-dessus sont quand même dues au style de jeu proposé par l’équipe de Batlles. Sur la lancée de ce qu’il proposait en Ligue 2, le promu cherche à relancer proprement de derrière et propose un football ouvert et attractif. C’est plaisant à regarder mais face à des équipes comme le PSG, c’est à quitte ou double : si les Parisiens font un minimum les efforts défensifs et sont dans un bon jour offensivement, cela peut se retourner contre elle. C’est un peu ce qu’il s’est passé samedi soir.

Outre son côté joueur, l’équipe troyenne a aussi donné un peu le bâton pour se faire battre en étant aussi peu agressive sans ballon. Deux stats en témoignent particulièrement : le nombre de fautes et celui de pressings.

Les Troyens n’ont en effet commis que trois fautes sur l’ensemble du match, dont une seule en 2ème mi-temps (contre quinze aux Parisiens). Deux sur Mbappé et une sur Danilo. C’est vraiment très peu et témoigne du manque d’agressivité des Troyens. On ne va pas s’en plaindre mais cela a aussi facilité la tâche des Parisiens.

La saison dernière, les adversaires du PSG commettaient en moyenne 11.3 fautes et aucune équipe n’avait commis aussi peu de fautes contre Paris (record de 4 pour Reims en toute fin de saison).

Ce manque d’agressivité des locaux transparaît aussi nettement dans leurs stats de pressing : Troyes affiche un PPDA de 67 (c’est-à-dire le nombre de passes effectuées par le PSG dans son camp avant une intervention défensive d’un Troyen). Plus l’indicateur est bas, plus une équipe est active et intense défensivement dans le camp adverse.

Jamais dans son histoire récente, le PSG n’avait été confronté à une telle passivité dans son camp. Le plus haut niveau de PPDA sur un match du PSG en 2020-2021 est par exemple de 41 (toujours Reims lors de la 37ème journée). La moyenne des adversaires parisiens la saison écoulée était de 21.

Ce faible impact est confirmé par les données brutes de pressing troyen : ils n’ont effectué que 99 actions de pressing, contre 165 pour le PSG, alors que les hommes de Pochettino ont eu la balle 57 % du temps !

La saison dernière, les adversaires du PSG réalisaient en moyenne 158 actions de pressing par match.

L’écart par rapport aux saisons précédentes est très important. Ces 99 actions de pressing égalent le plus bas niveau d’un adversaire du PSG la saison dernière (Strasbourg).

Sur ces 99 pressions, 9 seulement furent réalisées dans le camp parisien. Cela permet d’expliquer le niveau de PPDA très élevé. Et confirme l’impression visuelle de Troyens qui ne commençaient à presser que dans leur propre camp.

Du coup, leur taux de succès est élevé (37 %) puisque généralement les pressions réalisées dans le camp adverse sont celles qui ont le moins de chances d’aboutir. Mais globalement, les Parisiens n’ont pas eu à se plaindre d’un pressing étouffant, comme en témoignent le temps laissé à Herrera à l’origine des deux buts (surtout sur le 2ème).

On n’a pas aimé :

Les changements permanents d’organisation

On sait bien que la mode est aux schémas hybrides et asymétriques, mais on n’a pas trop compris ce que voulait faire Pochettino en terme de dispositif tactique.

Le maître tacticien Julien Momont a essayé de nous résumer tout ça dans un tweet et il a bien du mérite tant les choses nous ont paru confuses.

Au final, les modifications ont surtout eu l’air de perturber les Parisiens. Le 4-4-2 de la première mi-temps, qui pouvait basculer en 3-5-2 quand Danilo s’intercalait, n’avait pas été flamboyant mais il semblait tenir la route. Les problèmes rencontrés à gauche pour contenir Kaboré et Chambost ont semble-t-il incité le coach argentin à modifier les choses à la pause.

La relative facilité avec laquelle les Troyens se sont insérés sur le flanc gauche parisien en 2ème mi-temps confirme que le changement n’était pas forcément opportun. Les incompréhensions répétées entre Wijnaldum et Diallo sur les joueurs à marquer traduisant bien le désarroi des joueurs de la capitale (comme ci-dessous où Tardieu est « étrangement seul ») :

En tous les cas, après le 4-2-3-1 quasi exclusif de la saison dernière, Pochettino montre qu’il a décidé de brouiller les pistes cette saison. On avait déjà eu un drôle de 4-4-2 losange en préparation, un 4-3-3 pour le Trophée des Champions et donc ce 4-4-2 à évolution permanente à Troyes. A suivre…

Le rôle de Wijnaldum

Les doutes que l’on avait pu avoir en étudiant le profil de Georginio Wijnaldum semblent malheureusement se confirmer. L’heure n’est évidemment pas au bilan et aux jugements définitifs après un seul match mais certaines craintes anticipées ont été étalées au grand jour lors de ce match à Troyes.

De quoi parle-t-on ? Principalement de la compatibilité de Wijnaldum avec le style de jeu parisien. Joueur d’intensité, contre-attaquant, le Néerlandais est plus en difficulté dans une équipe qui doit faire le jeu face à des blocs bas.

Les stats de sa rencontre de samedi sont très pauvres. Ses 45 ballons touchés sont déjà faibles en soi, mais quand on les met en parallèle avec les moyennes habituelles des milieux parisiens, cela en dit long sur les difficultés qu’il a rencontrées.

Au-delà de son faible volume de jeu, c’est l’utilisation du ballon qui laisse aussi pantois : il a perdu 9 des 45 ballons qu’il a joués (20 %), sans pour autant donner l’impression de tenter des choses difficiles. Il n’a par exemple osé qu’un seul dribble (raté). Son jeu vers l’avant a été totalement inexistant :

C’est sûrement la stat la plus inquiétante de son match : il a gagné 77 mètres en tout (29 par la passe, 48 par la conduite). C’est à peine plus qu’Icardi, dans un rôle complètement différent. On n’a pas souvenir d’indicateurs aussi faibles pour un milieu parisien, ayant disputé un match entier qui plus est.

Ses stats sont encore inférieures à ses moyennes de la saison passée (166 mètres gagnés par la passe, et 124 par la conduite) qui étaient elles-mêmes déjà nettement en retrait par rapport aux milieux parisiens. Même Draxler, guère à son avantage non plus, a gagné près de trois fois plus de mètres que lui (218).

La « Passmap », c’est-à-dire la représentation graphique des schémas de passes les plus utilisés, du PSG à Troyes illustre bien la difficulté à le trouver et son isolement dans le jeu parisien (source : BetweenThePosts).

Il a néanmoins tenté deux tirs, contrés tous les deux.

Défensivement, son apport est également anecdotique avec 3 ballons récupérés, aucun tacle réussi (1 raté) ni dégagement et une interception.

Sa stat de duels résume en quelque sorte son match : seulement 4 duels disputés, et aucun remporté. Autant l’intégration d’Hakimi semble parfaitement lancée, autant celle de Wijnaldum paraît plus problématique.

Que l’arrière-garde parisienne soit à ce point sollicitée

Si l’on nous avait dit que Paris perdrait le Trophée des Champions et tirerait moins au but que son adversaire promu lors de la première journée de Ligue 1, on ne l’aurait pas cru.

C’est pourtant ce qui s’est passé de plus important au PSG cette semaine (quoi ? Leo qui ?).

Troyes a donc tiré 15 fois au but, contre 12 pour le PSG. Certes, en 15 frappes, les troyens ont généré moins d’expected goals que le PSG (0.62 contre 1.49), signe que leurs positions de frappes étaient moins claires que celles des Parisiens. Mais quand même, ça fait mauvais genre.

Ça fait peut-être mauvais genre, mais ce n’est finalement pas si rare que ça. A 11 reprises déjà la saison dernière en Ligue 1, l’adversaire du PSG a plus frappé au but que lui. Cela commence à ressembler à de mauvaises habitudes. A noter qu’en 2019-2020, on avait assisté à ce scénario cinq fois seulement.

Les Troyens ne se sont pas contentés de tirer, ils ont aussi cadré : 7 fois, contre 3 simplement pour Paris. On notera au passage l’écart entre les expected goals troyens (0.62) et leurs Post Shot Expected Goals (1.6) qui traduisent la qualité des frappes.

Tout ceci a donc mis fortement à contribution Navas (qui n’attend en outre peut-être que ça pour montrer à la concurrence à quel point il sera difficile à déloger). Battu et impuissant sur la tête de El Hajjam, il a pour le reste dégouté les attaquants troyens qui avaient pourtant sorti leurs plus beaux costumes d’attaquants, Ripart en tête. Navas est en tout crédité de six arrêts dont au moins deux très compliqués sur des frappes de l’ancien Nîmois (90ème).

6 arrêts, c’est quand même deux fois plus que sa moyenne de la saison écoulée et cela témoigne bien des difficultés défensives parisiennes, face à un promu. C’est confirmé par le nombre d’interventions qu’ont dû réaliser les défenseurs parisiens : on recense pas moins de 18 dégagements (dont 4 par Kehrer) contre seulement 14 pour la défense troyenne.

En cause, la belle mécanique troyenne certes, mais aussi la désorganisation parisienne évoquée plus haut avec les changements incessants. On peut également pointer du doigt, même si aucune occasion franche n’en a résulté, les pertes de balle d’Hakimi. Le Marocain a livré une excellente partie ponctuée d’un magnifique but, mais il est aussi l’auteur de 19 pertes de balle (0 sur 4 aux dribbles notamment), record du match.

Le problème n’est pas tant qu’il perde des ballons. Il est évident que compte tenu de son apport offensif, le rapport bénéfices-risques est largement favorable. Le souci est l’organisation à la perte. Il est évident que le staff technique doit anticiper ces situations de match où un Hakimi très avancé va perdre un ballon dont les adversaires vont essayer de profiter en s’engouffrant dans le couloir laissé vacant. Il est primordial que les montées du Marocain fassent l’objet d’une couverture. Cela n’a pas sauté aux yeux samedi soir mais nul doute que Pochettino y travaille.

Enfin, dans le prolongement d’un phénomène déjà mis en évidence la saison dernière, on ne peut pas fermer les yeux sur la nouvelle grosse erreur de Kimpembe : à la 9ème minute, il se fait chiper le ballon à l’angle de sa surface par Touzghar et il faut un sauvetage acrobatique de Kehrer pour éviter le but. Sur le corner qui s’en suit, les Troyens ouvriront néanmoins le score.

Le reste de son match fut bon mais le lien déjà fait la saison dernière entre le port du brassard de capitaine et certaines erreurs de concentration générant des buts peut de nouveau être fait. Simple coïncidence ?

Le manque d’association du duo Mbappé-Icardi

On est sûrement un peu sévère sur cette association puisque Mbappé a donné la passe amenant le but décisif d’Icardi (ci-dessous).

Mais cette passe est en fait un trompe l’œil. Hormis elle, ils ne se sont échangés que deux autres ballons (un dans chaque sens). C’est quand même très pauvre dans une équipe qui a eu la possession 57 % du temps et pour un duo qui évolue ensemble depuis deux saisons.

Aligné à la pointe de l’attaque parisienne, le duo Mbappé-Icardi n’a pas vraiment brillé par sa complémentarité. N’a pas brillé du tout pourraient même dire les détracteurs.

Ce n’est pas vraiment le cas pour le Français, auteur d’un bon match. Outre sa passe décisive, il a réalisé 3 autres passes clés et a réussi 5 dribbles (sur 8). Soient les meilleurs totaux de son équipe pour ces deux indicateurs.

Il a aussi frappé deux fois au but. Mais phénomène rare, ses deux frappes l’ont été de l’extérieur de la surface (dont une magnifique tentative à l’angle de la surface après s’être débarrassé du gardien).

100 % de ses tirs pris de loin : ce n’est que la troisième fois que cela lui arrive depuis son arrivée au PSG et il faut remonter à la saison 2018-2019 (à Lille) pour trouver trace du cas précédent.

La partie d’Icardi est beaucoup plus fade. Il a certes marqué (what else ?), mais fut assez transparent le reste du temps. Avec 25 ballons joués, il est dans sa moyenne de la saison dernière (24). On peut néanmoins noter deux nouveautés :

  • Il a tenté deux dribbles. Ratés tous les deux mais l’information est qu’il a ainsi égalé son record sur un match avec le PSG. S’il continue sur cette folle lancée il devrait largement battre son total de la saison écoulée où il avait tenté 5 dribbles en tout en Ligue 1 (2 réussis), voire de la saison précédente (6 réussis sur 12)
  • Il a beaucoup pressé. Selon le site fbref.com, il a réalisé 37 actions de pressing ! Record du match, et de loin :

L’écart avec ses coéquipiers est particulièrement impressionnant puisque le second est Diallo avec 20.

Malheureusement seules 3 de ses 37 pressions furent gagnantes. On en a notamment une en tête à l’heure de jeu que Mbappé exploitera mal. Comme un symbole d’une association qui a eu du mal à combiner samedi soir. Dans l’autre sens, on peut aussi citer l’action individuelle de Mbappé en fin de première mi-temps : il élimine plusieurs Troyens mais sa passe vers Icardi est interceptée par Giraudon.

Avec les retours de Di Maria et Neymar, et l’arrivée probable de Messi, pas sûr qu’on revoit très souvent cette saison ce binôme qui ne respire pas la complicité.

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