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PSG-Monaco (2-0) : Le plus mauvais match de la saison ?

Après deux nuls en Ligue 1, Paris a renoué avec la victoire à l’occasion de la 18ème journée face à Monaco (2-0). Pourtant, une fois de plus, on reste sur notre faim en terme de qualité de jeu. Et l’impression qui prédomine à l’issue du match, c’est un PSG qui cafouille toujours son football. A rebours des progrès annoncés par Pochettino, l’équipe de la capitale semble au contraire stagner, voire régresser. En tous les cas, face aux hommes de Niko Kovač, le PSG a, en plus d’un jeu collectif toujours aussi incertain, fait étalage d’erreurs techniques assez inhabituelles. De quoi faire de cette partie le plus mauvais match d’une saison qui n’en manquent pourtant pas ? La réponse en stats.

Chez Paris Stats Germain, quand on sort d’un match du PSG avec aussi peu de maîtrise collective, on jette un œil aux stats pour voir si elles vont confirmer notre impression de pauvreté dans le jeu. Et, après ce PSG-Monaco, on est gâtés : toutes les stats collectives ou presque traduisent ce manque de maîtrise et confirment l’image visuelle d’un PSG poussif.

En outre, cerise sur le gâteau, le manque d’application et de sérénité que l’on a pu ressentir à l’écran chez les coéquipiers de Marquinhos est confirmée dans les stats qui mettent clairement en évidence un déchet technique pour le moins inhabituel côté PSG.

En résumé, pas mal d’erreurs, pas de fonds de jeu et peu d’occasions. Mais les trois points sont là, alors les stats… Pourtant, les stats, encore plus que d’habitude, traduisent bien les limites parisiennes, y compris dans ce qui d’habitude sa force, à savoir les erreurs techniques.

Alors, le cocktail « expression collective minimaliste + erreurs techniques individuelles » nous conduit-il vers le plus mauvais match de la saison ? Plusieurs datas l’indiquent clairement, à commencer par les ballons touchés dans la surface.

Alors que le PSG tourne cette saison à 31 ballons joués dans la surface adverse en moyenne par match (ce qui est déjà nettement en retrait par rapport aux saisons précédentes), il a touché le fond face à Monaco avec seulement 13 touches dans les 18 mètres adverses.

Les 13 ballons touchés dans la surface de Monaco constituent, et de loin, le plus faible total de la saison.

Le détail par joueur fait également froid dans le dos puisque les trois attaquants n’en comptent que 9 en cumulé. C’est moins que la moyenne par match du seul Mbappé cette saison en Ligue 1 (10) !

Il n’est pas ici question de remettre en cause la qualité du match de Mbappé, seule lumière dans la grisaille parisienne actuelle. Mais jamais cette saison il n’avait si peu eu l’occasion de s’illustrer dans la surface adverse :

Comme le montre le graphique ci-dessus, Mbappé a touché deux fois de ballons dans la surface lors d’un match entier (ou presque puisqu’il est sorti à la 88ème minute) face à Monaco que lors des 20 minutes disputées à Bollaert le week-end précédent…

Jamais au cours des trois dernières saisons (en jouant au moins 80 minutes), l’attaquant francilien n’avait eu si peu de cartouches offensives.

L’incapacité du PSG à s’approcher du but de Nübel se voit également dans la répartition des zones occupées par le PSG lorsqu’il était en possession du ballon. L’équipe de la capitale a certes eu la possession (53%) mais l’immense majorité du temps (78 % exactement), le ballon se trouvait soit au milieu du terrain (44 %), soit carrément dans sa propre zone défensive parisienne (34 %) :

Là aussi, ce taux de 21 % du temps passé dans le tiers offensif du terrain est le plus bas de la saison côté parisien :

Ce taux de 21 % est même 10 points inférieur à la moyenne de la saison (31 %) qui est pourtant elle-même en retrait par rapport à la saison dernière (32 %).

Pour aller dans la surface adverse, il aurait fallu réussir ses passes vers l’avant et, dans ce domaine, les Parisiens étaient moins inspirés que jamais. Le site spécialisé www.fbref.com ne recense en effet que 19 passes réussies vers le dernier tiers, pire total de la saison :

A titre de comparaison, les Monégasques en ont réussi 25, dont 8 par Fofana. Messi n’en a par exemple réussi que 4 alors qu’il tourne à plus de 7 par 90 minutes en moyenne. Surtout, Verratti, seul joueur régulièrement capable de mettre du liant entre le milieu et l’attaque, était dans un jour sans. Il n’a ainsi réussi que 3 passes vers le dernier tiers. C’est très loin de son rendement habituel (10/90 minutes).

Conclusion logique de cette difficulté à installer son jeu et à approcher la cage du portier monégasque, le PSG a eu toutes les peines du monde à se procurer des occasions.

Les expected goals ne sont pas mauvais (1.9) et pourraient faire croire à une orgie de tirs et d’occasions. Mais la stat est fortement gonflée par le pénalty, responsable de 0.76 xG, soit 40 % du total.

Si l’on retire les pénaltys (la stat s’appelle Non-Penalty Expected Goals : NPxG), le match contre Monaco est bien celui où le PSG s’est montré le moins dangereux cette saison :

Les 1.14 NPxG constituent bien la plus mauvaise prestation de la saison du PSG en Ligue 1. Rien d’illogique puisqu’il s’agit aussi du match avec le plus faible nombre de tirs (9, à égalité avec le match face à Bordeaux).

Il n’y a que lors de la défaite à Rennes que le PSG a enregistré un plus faible nombre de tirs cadrés (2 contre Monaco, 0 à Rennes).

Alors, est-ce suffisant pour qualifier la « performance » parisienne de dimanche de plus grosse purge de la saison ? Peut-être pas, car d’autres stats collectives sont moins catastrophiques : 53 % de duels gagnés, 37 pressings réussis, 16 interceptions (record de la saison).

Pourtant, si le match était à ce point soporifique, mais aussi parfois énervant, c’est également en raison des nombreuses erreurs techniques qui l’ont émaillées. Et ça, pour le coup, c’est assez inhabituel chez les « Rouge et Bleu ».

On peut en effet reprocher généralement beaucoup de choses aux hommes de Pochettino (au choix : de l’envie, des courses, des enchaînements collectifs, des sorties de balle travaillées, des renversements de jeu…), mais il est rare de les prendre en défaut sur la maîtrise technique.

Or, face à Monaco, Paris a fait preuve d’un déchet technique bien supérieur à ses standards. Plusieurs datas en témoignent, à commencer par les ballons perdus.

Les Parisiens ont rendu à l’adversaire 115 ballons dimanche soir. Ce n’est certes pas le record de la saison , mais ramené au total de ballons joués (727), on est sur une des pires performances de l’exercice 2021-2022 (16 %) :

Il n’y a que contre Bordeaux que Paris a égaré une proportion plus importante de ballons (18 % contre 16 %). Les Parisiens qui sont d’habitude très (trop ?) précautionneux dans l’utilisation du cuir se sont montrés beaucoup plus maladroits, sans pour autant que « l’intensité » de la rencontre puisse être jugée responsable de cela…

Et, chose inhabituelle, ce ne sont pas spécialement les attaquants qui sont responsables de ce taux élevé :

Les taux de ballons perdus de Mbappé (28 %), Messi (26 %) ou Di Maria (23 %) sont en effet inférieurs à leur moyenne de la saison.

En revanche, les 16 ballons perdus par Diallo sont très hauts (son record avec Paris est de 17 et sa moyenne cette saison est de 13 % de ballons perdus). Son passage en latéral gauche suite à la blessure de Bernat (50ème minute) l’a en particulier vu enchaîner les imprécisions techniques.

Il n’est pas le seul responsable puisque la contagion a même gagné le gardien Donnarumma qui a rendu 10 ballons à l’ASM. Il termine le match avec 20 passes réussies sur 29 (dont 5 passes longues sur 13), soit son plus mauvais ratio de la saison :

Le pressing des attaquants monégasques (85 pressions recensées pour le quatuor Ben Yedder-Diop-Golovin-Martins, contre 24 par exemple pour le trio Messi-Di Maria-Mbappé) associé à un jeu long moins précis que d’habitude expliquent ce déchet du portier parisien.

Même Verratti (9 « turnovers ») et Marquinhos (6) ont rendu des ballons qu’ils ne perdent pas habituellement. Sans parler de LA stat du match : Icardi a perdu 100 % des ballons qu’il a touchés (en fait un seul) !

Ces ballons perdus sont principalement issus de passes ratées. Avec 87.6 % de passes réussies, le PSG présente un taux certes honorable mais qui est son plus mauvais de la saison, excepté le match contre les Girondins.

C’est Donnarumma qui a le plus mauvais ratio (69 %), devant Di Maria (80 %) et Messi (85 %).

Une accumulation de maladresses dans le jeu long (qui partait pourtant d’une bonne intention) explique en partie ce faible taux de réussite : 27 passes longues réussies sur 51 (53 % de réussite contre 65 % de moyenne cette saison). Diallo notamment en a raté 4, Messi et Marquinhos 3 et Kehrer 2.

Le mauvais « mood » technique se voit aussi dans le taux de tirs cadrés : seulement 22 % (2/9) alors que la moyenne de la saison est de 35 %.

On le voit, la partie face à Monaco a rassemblé tout ce qu’il y a de moins bon dans ce PSG : expression collective pauvre et erreurs techniques individuelles. D’ailleurs les deux sont évidemment liés : les maladresses techniques n’ont pas favorisé la fluidité du jeu collectif. A moins que cela ne soit l’inverse : difficile de donner la pleine mesure de son talent individuel dans un collectif aussi approximatif.

Ce match présente, au niveau stats et résultats, pas mal de similitudes avec le PSG-Rennes de la saison dernière (10ème journée). Paris l’avait emporté nettement (3-0) sans avoir eu la mainmise sur le match mais en faisant preuve d’un réalisme à toute épreuve : 3 buts marqués avec 7 ballons touchés dans la surface, 49 % de possession (moyenne de la saison : 60.1 %), 85 % de passes réussies (plus bas taux de la saison), 19 passes réussies vers le dernier tiers (moyenne de la saison : 45), seulement 22 % du temps passé dans le tiers de terrain adverse (plus bas taux de la saison).

Le scénario est en tous points identique face à l’ASM : Paris a gagné surtout parce qu’il a su profiter des erreurs adverses. C’était un peu Noël avant l’heure sur les deux buts parisiens (pénalty « plaisir d’offrir » sur le premier, et passe généreuse cadeau à Messi sur le second).

Cela n’a pourtant pas empêché le PSG de gagner, encore une fois (jusqu’à quand ?). On aurait pourtant pu penser que le but inscrit pour une fois très tôt (12ème minute) aurait pu libérer un peu les Parisiens et emballer un peu la rencontre. Au contraire, le 2ème but juste avant la pause les a même conduits à en faire le moins possible au retour des vestiaires (seulement 3 tirs en 2ème mi-temps !).

Après tout, si cela suffit à ramener les trois points de la victoire, sur les ailes d’un Mbappé en mode super héros, pourquoi en faire plus ?

Alors, au final, est-ce que cela fait de ce match le plus mauvais de la saison ? Les stats nous y incitent en grande partie. L’impression visuelle aussi. C’est peut-être les Monégasques qui nous aident à trancher, car, si on a coutume de dire que pour faire un bon match il faut être deux, pour un mauvais aussi ! Ce qui contribue à avoir une image aussi désastreuse de la rencontre c’est que les coéquipiers d’un Ben Yedder transparent y ont mis du leur également en multipliant également les imprécisions (on vous épargne les stats, croyez nous sur parole).

Pour nous, il s’agit donc du plus mauvais match de la saison. Jusqu’au prochain contre Lorient ?

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