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PSG-Lyon (2-1) : Neymar l’équilibriste

Présent aussi bien offensivement que défensivement, Neymar est le grand artisan de la victoire parisienne arrachée dans les arrêts de jeu face à de valeureux Lyonnais ce dimanche (1-0). Par son coup de rein retrouvé et son implication défensive, il a montré que plus que tout autre, c’est certainement de lui qu’allait dépendre la qualité de la saison du PSG. Explications.

Neymar l’équilibriste
Neymar en attaque, roi du déséquilibre
Neymar garant de l’équilibre défensif de l’équipe

Non, contrairement à ce que le titre pourrait laisser penser, il ne sera pas (ou peu) question dans cet article des numéros de soliste sur un fil de l’acrobate Neymar. Le propos sera plutôt de montrer en quoi les déséquilibres offensifs, mais aussi l’équilibre défensif du PSG, dépendent en grande partie de la santé et de la bonne volonté du Brésilien. Le match d’hier face à Lyon en est la parfaite illustration. Et partant de là, il en dit beaucoup sur la saison que peut vivre le PSG.

Neymar, le roi du déséquilibre

Pour commencer, intéressons-nous à la partie offensive du match de Neymar. Et après deux matches où il peinait à faire des différences, le Brésilien a montré contre Lyon qu’il était toujours le roi du déséquilibre.

Ses stats de dribbles attestent des dégâts qu’il a causés : 10 dribbles réussis 17 ! En cumulé contre Reims et Bruges, il n’avait réussi que 2 dribbles sur 6. Il a réussi près de la moitié des dribbles totaux du PSG lors de ce match :

Il n’avait pas passé au moins 10 dribbles en Ligue 1 depuis décembre 2020 et un match contre… Lyon ! Depuis son arrivée au PSG, c’est la 11ème fois en championnat qu’il atteint cette barre des 10 dribbles réussis. Son record est de 14 (face à Toulouse pour son 1er match au Parc en août 2017 et face à Lille la saison suivante).

Evidemment cette saison au PSG, personne n’avait approché une telle marque. La meilleure perf jusque-là en termes de dribbles réussis était Mbappé avec 6 face à Strasbourg.

Quel que soit le style de l’adversaire, au profil joueur comme l’équipe de Bosz, ou en mode bus le plus souvent face à Paris, la capacité de déséquilibre en un contre un est un élément indispensable. Et le PSG dispose d’un maître en la matière. Et même de plusieurs compte tenu des individualités parisiennes, surtout cette saison.

Compte tenu de la relative pauvreté du jeu collectif made in Pochettino, il est probable que le salut parisien viendra souvent de ses individualités. On peut le regretter et se lamenter sur le manque de déséquilibre causé collectivement par un jeu plus léché. Mais on peut aussi se dire (qu’en attendant ?) qu’on va se régaler des arabesques de Neymar & Co et que le Parc ne demande que ça pour s’enflammer.

Revenons aux stats de dimanche. La capacité du numéro 10 parisien à faire des différences ne se voit pas qu’à travers les dribbles. Il est notamment à l’origine de 11 actions amenant un tir. Car éliminer un adversaire c’est bien, le faire dans le sens du jeu pour créer une occasion, c’est encore mieux. Contre Lyon, Neymar a donc provoqué 11 tirs : 5 par la passe, 3 par les coup-francs obtenus, 1 par son pressing (on y reviendra) ses dribbles et ses coups de pied arrêtés.

Neymar est donc à l’origine de 11 des 14 tirs du PSG face à Lyon ! Le pénalty est un bon exemple de son influence : il le provoque et le transforme, évidemment !

Là aussi, aucun Parisien n’avait lors des cinq premières journées atteint un tel nombre d’occasions créées. Le record était jusque-là détenu par Mbappé avec 7 contre Clermont.

On a notamment en tête sa géniale talonnade pour Messi (32ème minute) ou bien sûr son pénalty, généreusement accordé pour une faute de Gusto. C’est aussi lui qui avait obtenu le coup-franc frappé par Messi sur la barre.

Ses dribbles ont fait mal mais il a aussi créé le danger par la passe. Il est notamment l’auteur de 4 passes vers le dernier tiers du terrain et surtout de 6 passes progressives (seul Messi a fait mieux avec 7).

Bref, il a rendu fou les Lyonnais, son compatriote Paqueta en tête, auteur de grosses fautes sur son copain de sélection. En tout, Neymar a provoqué 7 fautes. C’est nettement au-dessus de sa moyenne de la saison dernière en Ligue 1 (4.3/90 minutes) et c’est évidemment le record à la fois du match et de la saison pour un Parisien :  

Tous les indicateurs témoignent des différences faites balle au pied par le Brésilien. La métamorphose par rapport aux deux précédents matches est impressionnante.

Comment l’expliquer ? Outre le rythme qui revient avec les matches, les possibilités d’associations avec Mendes lui ouvrent aussi de nouvelles perspectives suite aux brèches créées. Quand Pochettino alignera aussi Hakimi, Neymar n’aura que l’embarras du choix une fois le déséquilibre créé dans l’axe ou à gauche : décalage à gauche pour la fusée Mendes, passe en profondeur dans l’axe pour l’appel de Mbappé, combinaison en jeu court avec Messi (ou Di Maria) ou renversement de jeu vers Hakimi !

L’entente avec Mendes est d’ailleurs prometteuse. Face à Lyon, l’ancien piston du Sporting est le second joueur avec lequel Neymar a le plus combiné (20 ballons échangés) :

Mendes est le joueur qui a le plus trouvé Neymar (13 passes), que ce soit dans le couloir ou via ses magnifiques passes claquées à l’intérieur du jeu dont le Portugais semble être un spécialiste.

Neymar, garant de l’équilibre défensif

Principal responsable des déséquilibres créés dans la défense adverse, Neymar, aussi fou que cela puisse paraître, est aussi le garant de l’équilibre du jeu parisien. On force un peu le trait mais Pochettino ne peut pas aligner ses « 4 fantastiques » (Neymar, Messi, Mbappé, Di Maria) comme il l’a fait hier contre une grosse écurie sans avoir des garanties sur le repli et les efforts de ses ouailles. En particulier les deux joueurs évoluant sur les côtés. Sinon, c’est open bar sur les ailes et les latéraux vont prendre l’eau.

Rien de tout ça ne s’est passé hier. Est-ce une prise de conscience individuelle ? Un message du staff qui passe mieux ? Un regain de forme physique qui lui permet de répéter les efforts ? L’odeur du sang contre le Lyon de son copain Paqueta ? L’envie de répondre aux commentaires désagréables sur son état de forme physique ?

Sûrement un peu de tout ça. En tous les cas, il ne s’est pas contenté d’attaquer. Loin de là. Toutes les stats défensives confirment l’impression visuelle d’un Neymar impliqué à la perte du ballon.

Les ballons récupérés en premier lieu :

Non, vous ne rêvez pas : Neymar a récupéré autant de ballons que Gueye (6). C’est juste un de moins qu’Herrera, leader du match côté parisien. Actif, en mouvement, Neymar a en effet repris le ballon dans les pieds adverses, même ceux de Paqueta.

Pour voler ces ballons, il a notamment été très présent au pressing avec 7 actions réussies sur 17. Aucun Parisien n’a réussi plus de pressings que lui !

Jamais cette saison les Parisiens n’avaient réussi autant d’actions de pressing (47) et les attaquants n’y sont pas pour rien (22 pressings réussis pour le quatuor d’attaque). Neymar a été très efficace dans l’exercice avec 41 % de succès dans ses tentatives (la moyenne de l’équipe est de 30 %).

Les zones de pressing de Neymar sont en outre très révélatrices de son implication : il ne s’est pas du tout contenté de « contre-presser » à la perte du ballon, en zone offensive (ou de courir pour aller gêner la relance de Lopes). En effet le site fbref.com ne recense que 4 pressions en attaque ; il a plutôt harcelé ses adversaires au milieu de terrain (7 pressions) et en zone défensive (6). A part Gueye, aucun Parisien n’a d’ailleurs plus de pressings effectués en zone défensive que lui !

Sa « heatmap » traduit d’ailleurs bien son activité à la fois en attaque, mais aussi dans son propre camp :

Il fut moins heureux dans ses tentatives de tacles (1 seul réussi sur 5) mais il n’est pas pour rien dans le fait que le PSG a battu contre Lyon son nombre de tacles effectués (38) cette saison.

Actif à la fois offensivement et défensivement, Neymar affiche logiquement des stats de duels de haute volée : il est crédité de 30 duels disputés, dont 18 gagnés ! L’écart sur le match avec ses coéquipiers est colossal :

Ses 30 duels disputés sont supérieurs au total cumulé des deux autres joueurs qui en ont joués le plus (Gueye + Di Maria = 28). Avant ce match, les plus haut totaux en nombre de duels était de 13 gagnés et 19 disputés par (Rafinha contre Clermont). C’est dire la performance de Neymar hier.

Son record personnel avec Paris commence à dater puisqu’il s’agit des 25 duels gagnés contre Toulouse en août 2017. S’il le battait cette saison ce serait un joli clin d’œil et un très bon signe de son état de forme.

Car que nous disent ces chiffres de Neymar contre Lyon ? Que le PSG tient certes là un joueur d’exception, mais aussi que la saison du club de la capitale risque de beaucoup dépendre des copies rendues par le Brésilien.

En attaque, on l’a dit, il a cette capacité unique à déverrouiller des situations bloquées. En attendant de voir réellement Messi à l’œuvre, c’est lui qui fait les différences pour le moment. Mais s’il y a bien un domaine où l’on sait d’office que l’Argentin n’égalera jamais le Brésilien, c’est concernant la partie défensive du job.

Neymar l’a déjà démontré par le passé, il est capable de jouer milieu gauche dans un 4-4-2 (ou 4-2-3-1) et d’aider son latéral à défendre. S’il maintient cet état d’esprit (car c’est avant tout une question de volonté), Paris pourra aligner son carré d’as de rêve en attaque et sera non seulement injouable offensivement, mais aussi un minimum solide défensivement.

En revanche, s’il se blesse de nouveau, perd la forme et/ou le moral, Paris peut dire adieu à son équilibre et le 4-2-3-1 privilégié par Pochettino devient suicidaire. Déséquilibrant en attaque et garant de l’équilibre en défensif : un beau challenge pour le Brésilien !

En conclusion, Neymar tient entre ses mains le sort de la saison parisienne. Un comble pour celui qui, la saison dernière, affichait la plus basse moyenne de points de l’ensemble des joueurs parisiens (1.9 points par match en sa présence). En effet, la saison passée, le PSG non seulement encaissait plus de buts quand Neymar était là, mais il en marquait aussi moins !

Il y a fort à parier que cette stat, indigne du talent de l’ancien Barcelonais, n’est plus qu’un lointain souvenir et qu’au contraire son impact sur les résultats de l’équipe soit à son maximum cette année. Il a tant de choses à se faire pardonner…

Pour le plaisir, une compil de ses meilleures actions du match face à Lyon :

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