Après 4 rencontres de championnat, il est évidemment trop tôt pour tirer quelque conclusion que ce soit quant au jeu du PSG pour l’an 2 de Thomas Tuchel. Néanmoins, dans une série de petits articles, nous allons revenir sur les cinq statistiques marquantes du PSG en ce début de saison. Le premier volet s’attarde sur l’un des maux récurrents de la formation de la capitale : le faible nombre de tirs de loin.
18ème de Ligue 1 l’an passé au nombre total de tirs pris d’en-dehors de la surface, le PSG fait encore moins bien en ce début de championnat puisqu’il est la lanterne rouge de ce classement. Avec 2.5 tirs de loin en moyenne par match, la formation de Thomas Tuchel a encore régressé par rapport à la saison dernière (4.3). Comme le montre le graphique ci-dessous, jamais sous l’ère QSI, le PSG n’était descendu sous la moyenne de 4 tirs de loin par rencontre.
L’écart avec les saisons précédentes est donc important. Mais que dire de celui qui sépare le PSG des équipes de Ligue 1 ? Avec 10 tirs de loin en 4 journées, le PSG, leader du championnat, est très loin de Nantes qui domine ce classement avec 37 frappes longue distance depuis le début de saison. Le total des équipes de Ligue 1 est quant à lui près du double de celui du PSG (19.4 contre 10).
La saison passée, les deux Argentins Di Maria et Paredes avaient permis au PSG d’éviter le bonnet d’âne de la Ligue 1. Mais cette année, Di Maria fait beaucoup de choses mais peu de frappes de loin (seulement 2, soit une moyenne de 0.5 par match contre 1.3 l’an passé) ; et Paredes n’a pas passé assez de temps (48 minutes) sur le pré pour tester les gants des gardiens adverses.
Faute de spécialistes, les 10 tirs de loin parisiens de ce début de saison sont donc répartis entre 6 joueurs : 3 tentatives pour Mbappé, 2 pour Di Maria et Draxler, 1 pour Choupo-Moting, Bernat et Sarabia. Ce dernier tournait à 0.8 par match l’an passé et devrait donc avoir l’occasion, durant la saison, de nous montrer ses aptitudes dans ce domaine.
On notera aussi pour l’anecdote que Mehdi Abeid (milieu de terrain de Nantes) en a pris à lui seul en 3 matches disputés presque autant (9) que tout le PSG en 4 matches (10). Encore plus inquiétant : aucune des 10 frappes de loin du PSG n’a trouvé le cadre…
Tous les cadors européens tirent également plus de loin que le PSG
La comparaison avec les autres champions 2018-2019 ne fait que confirmer que le PSG présente une carence dans ce domaine.
Les quatre autres vainqueurs d’un grand championnat européen (Manchester City, Juventus, Barcelone et Bayern) affichent tous des stats supérieures au PSG. C’était déjà le cas l’an dernier, et ça l’est encore en ce début de saison dans des proportions grandissantes. Si le nombre total de tirs (13 en moyenne) du PSG reste dans la moyenne de notre échantillon de cadors européens, le nombre de tirs de loin est quant à lui lui nettement inférieur, notamment par rapport à la Juventus (6) ou à City (5.3).
En élargissant l’échantillon servant de comparaison, on se rend encore mieux compte à quel point les stats parisiennes sont faibles : la Roma, par exemple, a tiré de loin à 11 reprises par match en moyenne depuis le début de saison ; le Real Madrid 8.3, ou encore Dortmund 7.
Le nombre de tirs total reste également globalement insuffisant : 13 tirs par match, c’est moins que les 14.8 de l’an passé qui constituait la plus faible moyenne des 4 dernières saisons. Avec ce ratio, le PSG n’est que 4ème de Ligue 1 pour le moment (1er Nantes avec 16.3). C’est notamment lors des matches à l’extérieur que le bât blesse (9 tirs à Rennes et 10 tirs à Metz).
Mal récurrent depuis plusieurs saisons, le faible nombre de tirs de loin, arme qui pourrait pourtant être utile face aux défenses regroupées, ne semble pas s’améliorer en ce début de saison. Est-ce que l’arrivée d’Icardi pourrait changer la donne ? Ses stats en carrière (0.4 tir de loin par match) n’incitent pas à l’optimisme…
Article paru sur Culture PSG en septembre 2019