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Saison 2022-2023

Le PSG de Galtier joue-t-il vraiment mieux que celui de Pochettino ?

On profite de cette trêve internationale pour faire un premier bilan, nécessairement très partiel compte tenu du faible nombre de matches disputés (8 en Ligue 1), du PSG version Christophe Galtier. Le PSG est leader du championnat avec la meilleure défense et la meilleure attaque, c’est donc que le nouveau coach a su amener des choses positives. Néanmoins, l’ensemble est loin d’être parfait et il y a même des aspects du jeu où Paris semble régresser. Analyse

Les progrèsLes reculs
La capacité à se créer des occasionsEncore moins de centres
Le réalisme offensifEncore moins de tirs de loin
Les buts en contre-attaqueEncore moins de jeu long
Les aspects défensifsTrop de dribbles
Encore moins de pressing

Ce qui fonctionne mieux avec Galtier que sous Pochettino

La capacité à se créer de (bonnes) occasions

Le PSG tire plus de 17 fois par match en moyenne. Non seulement c’est mieux que la saison dernière (14.8) mais il s’agit pour le moment d’un record sous QSI :

Ce PSG n’a pas encore connu de vrai jour sans où rien ne va. Il n’a d’ailleurs jamais tiré moins de 13 fois au cours d’un match, alors que cela était arrivé à 10 reprises en 2021-2022.

Logiquement, les expected goals (c’est-à-dire les buts attendus compte tenu des positions de tir) sont en hausse également : 1 expected goal de plus en moyenne par match que la saison dernière :

En Europe, il n’y a que le Barça qui arrive à suivre cette cadence infernale (3.2 xG/match également) mais, sinon, tous les autres gros clubs européens sont loin derrière : City, la Roma et le Real sont à 2.5 xG/match, le Bayern à 2.7.

En Ligue 1, l’écart entre le PSG (25.5 xG) et son premier poursuivant, Lyon (17 xG), est colossal.

Ce qui est aussi marquant cette saison, c’est la qualité des occasions que le PSG se crée. Les positions de tirs sont plus nettes, les décalages mieux réussis. On en a la confirmation avec ce ratio des xG/tir qui mesure la probabilité moyenne qu’un tir fasse mouche. Il est de 18 % cette saison au PSG et n’a jamais été aussi élevé dans l’histoire récente du club.

Ce ratio est aussi dû à la baisse des tirs de loin (3.9 par match contre 5.1 la saison dernière)

Le réalisme offensif

Le PSG made in Galtier tourne après 8 journées à 8.5 tirs cadrés par match : il s’agit tout simplement là aussi d’un record sous QSI. Et presque 3 tirs cadrés de plus match que sous Pochettino !

C’est bien sûr dû au nombre de tirs plus important mais aussi et peut-être surtout à une plus grande précision face aux buts adverses : 49 % de tirs cadrés, soit 10 points de plus que sous Pochettino :

Ce réalisme face aux cages adverses génère logiquement un nombre de buts marqués important. Personne en Europe ne fait mieux que les 26 buts inscrits par le PSG en championnat. En moyenne par match, le PSG et Manchester City sont au coude à coude (3.3)

Pour le moment, le PSG marque en moyenne près d’un but de plus par match que la saison dernière :

S’il tient ce rythme jusqu’à la fin de saison, le PSG marquerait 123 buts, ce qui lui permettrait de faire chuter cet incroyable record de 118 buts du Racing Club Paris (saison 1959-1960).

Plus de buts sur contre-attaque

Il est évidemment trop tôt pour tirer des conclusions et cette stat est très dépendante de l’interprétation qui en est faite, mais après 8 matches, le PSG a inscrit, selon Whoscored, 5 buts sur contre-attaque (2 à Clermont et à Lille et 1 à Nantes)

En 8 matches, le PSG a déjà égalé son total de buts marqués en contre de la saison écoulée. Personne en Europe ne fait aussi bien.

C’est sur ce genre de phase de jeu que l’on attend Galtier, qui s’est notamment fait une réputation par la qualité du jeu de transition de ses équipes.

Les aspects défensifs

Toutes les stats à caractère défensif sont en amélioration par rapport à la saison dernière.

Tout d’abord, le PSG concède moins de buts (seulement 4 en 8 matches) :

Cette moyenne de 0.5 buts encaissés par match est même pour le moment la meilleure dans toute l’histoire du PSG sous QSI (à égalité avec 2015-2016).

Le PSG reste d’ailleurs sur une série de 4 matches de Ligue 1 consécutifs sans prendre de but, ce qui ne lui était plus arrivé depuis la saison 2020-2021 (en octobre-novembre 2020).

Le PSG est la meilleure défense de Ligue 1 et, au niveau européen, il n’y a que trois équipes qui encaissent moins de but par match. Barcelone est premier avec seulement 1 but pris en 6 matches :

Si le PSG encaisse peu de buts, c’est déjà parce qu’il laisse moins de tirs à l’adersaire :

L’équipe de Galtier laisse 9.5 tirs à son adversaire en moyenne par match. C’est certes loin des meilleures équipes européennes dans ce domaine (Manchestir City 5.7, Barcelone 6.3) mais c’est beaucoup mieux que sous Pochettino (10.8).

Les tirs des adversaires sont non seulement moins nombreux, mais aussi pris dans de moins bonnes positions. Chaque tir pris avait moins de 8 % de générer un but, contre plus de 9 % la saison écoulée :

On a vu dans cette première partie que le PSG, avec ou sans le ballon, affichait de nets progrès par rapport à la saison écoulée et présentait même certaines stats sans équivalent sous QSI.

Néanmoins, comme on va l’analyser dans ce second temps, tout n’est pas rose et il y a même des aspects du jeu, qui au contraire se dégradent encore cette saison.

Ce qui est encore pire avec Galtier

Encore moins de centres tentés

C’est assez flagrant quand on regarde un match du PSG : même quand les pistons sont servis et ont fait la différence, ils n’ont pas de solution dans la surface et préfèrent faire une passe en retrait plutôt qu’un centre.

La question que l’on pose est donc : à quoi bon positionner les latéraux plus hauts sur le terrain si ce n’est pas pour créer le danger dans la surface ? Hakimi et Mendes sont comme déconnectés du reste de l’équipe : peu servis sur attaque placée et inutiles le ballon aux pieds puisque personne ne se présente dans la surface.

A qui la faute ? Au club qui n’a pas acheté d’avant-centre de surface ? Au staff qui n’élabore pas de schéma de jeu permettant aux latéraux de centrer ? Aux joueurs qui ne se présentent pas dans la surface ? Sûrement un peu des trois. Mais le résultat c’est que le PSG centre encore moins que jamais.

Le propos n’est pas de dire qu’il faut abuser de centres et chercher le jeu de tête de Messi. Mais simplement d’être cohérent avec le fait de positionner les pistons plus hauts et de profiter de leurs qualités supersoniques.

Encore moins de tirs de loin

Le faible nombre de tirs de loin constitue historiquement, l’une des faiblesses du PSG, saison après saison. Et cela ne s’améliore pas avec Galtier. C’est même pire : 3.9 tirs de loin par match contre 5.1 en 2021-2022 :

Là non plus, le propos n’est pas de dire qu’il faut tirer sans cesse de loin. Mais face à des blocs regroupés, cela peut être utile et créer des espaces. Or cette saison, malgré la hausse du nombre de tirs, les frappes de loin, elles, diminuent.

Encore moins de jeu long

On pourrait faire un copier-coller du paragraphe précédent… Le jeu long, comme les tirs de loin, sont une faiblesse historique du jeu parisien. Et le changement de staff n’a fait qu’empirer les choses puisque les passes longues ne représentent plus que 4 % des passes totales :

Le PSG est dernier de Ligue 1 aux passes longues réussies et aux passes longues tentées. Pour ce dernier indicateur, l’avant-dernier, Troyes, en tente en moyenne 43.6 par match, soit 16 de plus que le PSG !

D’ailleurs aucun club parmi les 5 principaux championnats européens n’en tente aussi peu.

Encore une fois, il n’est pas souhaitable de voir le PSG jouer systématiquement long mais un peu de variété, pour lancer Mbappé, ou pour contourner les blocs, ne ferait pas de mal…

Trop de dribbles

Le PSG a tenté 39 dribbles contre Lyon pour son dernier match de Ligue 1. Il s’agit de son record cette saison. On ne recense que 5 matches de L1 dans l’histoire du PSG sous QSI où il a en a tenté plus !

Le PSG est même l’équipe qui tente le plus de dribbles en Europe, devant Lyon et Angers.

Encore moins de pressing

Après 8 journées de championnat, le PSG ne réalise en moyenne que 113 actions de pressing par rencontre. Il s’agit de son plus faible ratio depuis que la stat est disponible (2017-2018) :

Le tableau est encore plus négatif lorsque l’on ajuste les stats à la possession (plus une équipe a le ballon, moins elle a d’occasions de presser) : la possession parisienne étant un peu plus basse cette saison (60.9 % contre 63.3 % la saison dernière), le nombre de pressions exercées devrait être, toutes choses égales par ailleurs, plus élevé.

Le taux de pressing gagnant est en revanche meilleur (31.7 % contre 28.9 %).

On le voit, si le bilan comptable est très bon et l’impression générale plutôt satisfaisante, il y a encore beaucoup de points noirs dans le jeu parisien. En quelques mois, Galtier et son staff ne peuvent certes pas accomplir de miracle. Mais, on attend encore mieux et des progrès sont indispensables si l’équipe veut atteindre ses objectifs cette saison.

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