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Analyses Saison 2019-2020

La saison de Pablo Sarabia vue par les stats

Nous concluons l’étude des performances des joueurs offensifs de côté par l’Espagnol Pablo Sarabia. Pour sa première saison dans la capitale, malgré quelques lacunes, l’ancien Sévillan a montré pas mal de bonnes choses. Retour en stats et en graphiques sur un premier exercice globalement réussi.

  1. On a aimé

Ses buts en Coupe de France

Sarabia a marqué lors de chaque tour de coupe de France, hormis la finale :  deux fois contre Linas pour débuter, unique buteur à Lorient ensuite, il marque en 1/8ème à Pau, est l’auteur d’un doublé en quart à Dijon et participe à l’orgie en demi-finale à Lyon ! Soit 7 buts en 6 matches.

Mais il ne s’est pas contenté de marquer en coupe de France. L’ancien Sévillan a en tout inscrit 14 buts et est le seul, avec le duo Mbappé-Neymar et l’improbable Choupo-Moping, à avoir scoré dans chacune des compétitions.

Sur la saison, il est donc le quatrième meilleur buteur du club, devant Di Maria et Cavani s’il vous plaît !

Habile des deux pieds, le gaucher a marqué 8 buts du pied gauche, 5 du droit et 1 de la tête.

Si l’on ajoute ses 7 passes décisives, cela fait une saison plus que satisfaisante pour l’Espagnol. Dans la lignée de ses stats gargantuesques de la saison précédente avec Séville (23 buts et 17 passes).

Son état d’esprit irréprochable

Seulement 14ème temps de jeu en championnat (1165 minutes) en ayant pourtant disputé le deuxième total de matches le plus important derrière Di Maria (21), on ne l’a pas pour autant entendu se plaindre de son traitement. Son temps de jeu moyen par match en championnat est pourtant faible (55 minutes) et seuls Cavani, Paredes et Choupo-Moting ont encore moins de minutes par match que lui.

Il est entré huit fois en cours de partie en Ligue 1, et quatre fois en Champions League mais toujours en se livrant à fond, même pour quelques minutes. Il a d’ailleurs été récompensé de cet excellent état d’esprit, et de ses bonnes performances, en étant titularisé au retour à Dortmund et face à l’Atalanta en quart.

Peu en réussite en début de saison malgré plusieurs titularisations, il a su rester positif et retrouver le chemin des filets alors que les stars revenaient progressivement dans l’effectif. Polyvalent, adroit des deux pieds, il a montré au staff technique qu’il pouvait être utile et efficace à tous les postes de l’attaque.  

Autres indicateurs témoignant de son excellent état d’esprit : ses stats défensives. Avec 2.5 tacles, 0.4 dégagements et 0.8 interceptions par 90 minutes, il fait bien mieux que ses coéquipiers évoluant au même poste que lui, Neymar et Di Maria.

La mise au niveau technique

Une incertitude planait en début de saison sur la capacité de Pablo Sarabia à se mettre au niveau technique requis pour s’imposer dans l’effectif du Paris SG. Pari gagné pour l’Espagnol. Tout n’est pas parfait mais on sent que les bases sont là, solides.

Solides comme ses statistiques de réussite dans ses passes : 82.7 % en Ligue 1, 81.5 % en Champions League. Bien sûr, on n’atteint pas les 90 %+ des défenseurs centraux ou autres Verratti, mais c’est mieux que Neymar (80.6 %) et Di Maria (78.5 %), les titulaires du poste qu’il occupe.

Le plus marquant est qu’il présente un taux de réussite supérieur à ce qu’il faisait en Espagne, avec un volume de passes supérieur :

Il franchit en effet pour la première fois de sa carrière les 80 % de réussite dans ses tentatives de passes. On notera également que son taux de réussite est en hausse quasi constante, année après année, depuis ses débuts avec Getafe en 2011.

Ses axes de progression au niveau technique sont connus et seront analysés infra : les centres et les dribbles. 

2. On a moins aimé

Son manque de précision devant le but

Sarabia n’a cadré que 33 % de ses tirs en Ligue 1, soit le taux le plus bas parmi les joueurs offensifs (après Di Maria mais ce dernier prend la majorité de ses tirs de l’extérieur de la surface).

L’excuse des tirs de loin n’est pas valable pour l’Espagnol puisqu’il a pris 73 % de ses tirs de l’intérieur de la surface. Cependant son ratio d’expected goal/tir témoigne quand même de positions de tirs peu évidentes. En effet, avec 11 %, il se situe bien loin des tentatives de Cavani et Icardi (supérieures à 30 %) et il se retrouve même dans les mêmes eaux que Di Maria dont on a dit qu’il tentait majoritairement sa chance de loin.

Ce faible taux d’expected goal par tir signifie que les positions choisies par Sarabia ne sont pas vraiment favorables (présence de défenseurs, mauvais angle, mauvais pied…). Un travail est certainement à effectuer par l’Espagnol pour améliorer sa sélection de tirs. 

En tous les cas, en Espagne, il cadrait beaucoup plus souvent ses frappes, tout en tentant globalement aussi souvent sa chance :

Cette saison, il n’a jamais cadré plus de 2 frappes au cours d’un même match (face à Angers).

Les centres

Une des grosses déceptions dans l’apport de Sarabia cette saison est sa qualité de centre. Avec 10 % de réussite (4/40), il présente même le plus faible taux de tous les joueurs de l’effectif !

Il avait d’ailleurs commencé la saison de Ligue 1 en ratant ses 10 premiers centres (6 contre Nîmes, 2 contre Rennes et 2 contre Toulouse). Entre octobre et février, il a connu une autre série noire avec 12 matches consécutifs de championnat sans centre réussi (13 échecs) !

Pourtant le jeu sur les côtés n’est pas à proprement parler un point fort du jeu parisien et on aurait pu imaginer que sa qualité de pied aurait pu faire remonter le danger venu des ailes.

Le problème doit être plus structurel et propre au jeu parisien (construction des attaques, nombre de joueurs dans la surface, capacité à se démarquer des attaquants) car Sarabia, en carrière, n’avait jamais présenté des stats aussi faibles.

Lors de ses meilleures années en Liga, il tournait à 24 % de réussite, avec un volume de centres supérieur à celui réalisé cette année à Paris.

Son manque d’initiative 

Arrivé dans la capitale française sans faire de bruit, sans le statut d’international et avec un montant de transfert modeste (18 M€), l’Espagnol s’est montré un peu timide pour sa première saison en Ligue 1.

Trois indicateurs en témoignent :

  • Son faible nombre de ballons joués 

Avec 66 ballons touchés toutes les 90 minutes, il est clairement en retrait par rapport à Neymar (comme tout le monde) mais aussi Di Maria (76). Plus surprenant, Draxler, a un meilleur ratio que lui également (77).

Sarabia fait même partie des cinq joueurs qui touchent le moins le ballon (derrière les quatre attaquants).

On recense d’ailleurs seulement deux matches au-dessus des 70 ballons touchés : face à Toulouse (71) et Strasbourg (75), alors qu’à l’inverse, Neymar n’est descendu sous cette barre des 70 ballons que face à Lille, en raison d’une sortie prématurée (65ème) !

  • Son faible nombre de dribbles

Lancien Sévillan a tenté 9 dribbles dans toute la saison de Ligue 1 ! C’est moins que Neymar en un match… Si d’un côté le Brésilien abuse, l’Espagnol fait quant à lui preuve de trop de retenue.

Comme le montre les taux de réussite du graphique ci-dessous, il n’a jamais été un grand dribbleur. Mais son manque d’initiative traduit une fébrilité qu’il conviendra de corriger pour rendre l’équipe moins prévisible.

Son taux de réussite de ses années espagnoles (autour de 45 %) le situerait clairement dans les moins joueurs de l’équipe (la moyenne de l’équipe est à 60 %). Mais malgré tout, ses 0.7 dribbles tentés toutes les 90 minutes restent pénalisants car les adversaires anticipent que Sarabia ne va que rarement les provoquer en un contre un.

Lors de 15 des 21 matches de Ligue 1 disputés, il n’a pas tenté le moindre dribble. Son record est de 3 à Brest. Il est même resté sans dribble tenté neuf matches d’affilée (entre le 4 décembre face à Nantes et le 23 février face à Bordeaux) !

  • Son faible nombre de passe passes longues

Le nombre de passes longues réussies par l’Espagnol constitue une autre petite déception : 0.9 toutes les 90 minutes, c’est moins que ce qu’il faisait en Liga (1.5 de moyenne) dans des équipes qui avaient pourtant moins le ballon que le PSG.

Il s’est mis à la mode PSG du redoublement de passes courtes et a perdu ses bonnes habitudes espagnoles.

Son taux de réussite n’est en outre pas fameux (52 %). Bref, là aussi, il y a une marge d’amélioration pour l’ancien de Getafe.  

Son manque d’impact dans les duels

C’est peut-être le plus gros point noir de Sarabia sur cette saison : son manque d’impact dans les duels, quantitativement et qualitativement. Car non seulement, il a disputé peu de duels (en cohérence avec la timidité décrite supra) mais, en outre, il en a gagné très peu en proportion.

Il est même le joueur de l’effectif avec le plus faible taux de duels gagnés (34 %). Il en perd en effet près de deux sur trois (58 sur 88). Il ne gagne que 2.3 duels toutes les 90 minutes, soit le pire ratio de l’équipe, juste devant Icardi. Son record de duels gagnés sur un match de Ligue 1 (5) correspond là aussi au plus faible sur une partie de Neymar !

L’ancien Sévillan manque de percussion balle au pied (cf. ses tentatives de dribbles analysées supra) et peine à exister défensivement également malgré ses efforts. Il n’a par exemple réussi que 12 des 33 tacles qu’il a exécutés, soit, là encore, le pire ratio de l’équipe juste devant Icardi.

Il y a donc clairement à la fois un problème de confiance dans ses tentatives de dribble et de capacité physique à résister à l’impact en Ligue 1 (où le niveau physique est supérieur à celui de la Liga) pour le relativement frêle (70 kilos) Espagnol.

Les marges de progression sont clairement identifiées : plus d’impact dans les duels, plus de précisions dans les centres, plus de prise de risques balle au pied. Mais malgré ces lacunes, le bilan de l’international espagnol est positif après cette première saison en Ligue 1. Il a dépassé Draxler dans la rotation parisienne et s’est même imposé comme le premier choix en attaque dès qu’une des vedettes a fait défaut. Il a d’ailleurs tout du remplaçant idéal pour un club du standing du PSG : l’écart d’efficacité devant le but avec les titulaires est raisonnable, il ne rechigne pas à défendre et il ne râle pas quand il ne joue pas.

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