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Analyses Saison 2020-2021

Bilan collectif de mi-saison : les chiffres défensifs du PSG

Nous poursuivons le bilan collectif du jeu parisien de la première partie de saison en nous intéressant dans ce second volet à l’aspect défensif, toujours à l’aide des statistiques. Si, au premier abord, les données semblent flatteuses pour les coéquipiers de Kimpembe, à y regarder de plus près, ce n’est pas forcément le cas. Explications. 

Après l’attaque, intéressons-nous désormais aux données défensives de cette première partie de saison du PSG. Le bilan défensif pourrait presque se résumer en une phrase : le PSG a encaissé peu de buts, mais c’est surtout grâce à son gardien et à la maladresse des attaquants adverses.

2ème meilleure défense d’Europe ?

Avec 10 buts concédés, soit 0.6 par match, le PSG possède la 2ème meilleure défense des principaux championnats européens, derrière l’Atletico de Madrid (5 buts en 13 matches). Cette moyenne de buts encaissés est en outre une des plus faibles du PSG ces dernières années.

En Ligue 1, le PSG a d’ailleurs fini la saison sur trois « clean-sheets » consécutifs, ce qui porte à 10 sur 17 le nombre de matches sans but encaissé.

Néanmoins, quelques données viennent un peu pondérer ce tableau. Le PSG ne concède pas de buts, certes, mais beaucoup d’occasions en revanche.

Avec 10,6 tirs adverses par match, le PSG n’est par exemple que 6ème de Ligue 1 pour cet indicateur :

L’an dernier, la moyenne de tirs subis par le PSG était de 9.9.

La seconde donnée qui vient relativiser la solidité défensive provient des expected goals : selon le site understat.com, le PSG aurait du concéder 1.1 but par match (et non 0.6). Ces 1.1 « buts attendus contre » sont largement supérieurs aux stats des années antérieures, toujours inférieures à 1 :

Deux conclusions sont à faire à la lecture de ce graphique : le PSG concède beaucoup plus d’occasions cette année que les précédentes (1.1 xG contre 0.8 l’an passé par exemple). Mais ces occasions adverses ne se traduisent que rarement en buts. L’écart entre les buts attendus et les buts encaissés est même très élevé (0.51/match). Le PSG est même l’équipe de Ligue 1 avec le différentiel le plus favorable :

Selon le modèle du site understat.com, le PSG aurait en effet dû encaisser près de 19 buts, au lieu des 10 réellement concédés (écart de 8.75 buts). 

Merci Navas et… la maladresse des attaquants adverses !

La faute à qui ? Probablement en partie aux attaquants adverses. Mais également à Keylor Navas. Là aussi, les datas nous permettent d’objectiver cette performance du gardien parisien et même de calculer le nombre de buts qu’il a réellement sauvés.

Les Post-Shot Expected Goals, version complémentaire des expected goals, ne se contentent pas d’analyser la position du tir adverse mais également sa qualité réelle. En effet, un tireur peut bénéficier d’une position extrêmement favorable mais ne pas trouver le cadre. Le gardien n’y est alors pour rien. A l’inverse, une frappe d’une position anodine peut générer un arrêt difficile pourvu que le tireur ait surperformé par rapport au modèle.

Les Post-Shot Expected Goals nous apprennent que les gardiens du PSG ont évité 4.9 buts cette saison en Ligue 1 : 3 pour Navas, 1.6 pour Rico et 0.3 pour Bulka. Pour Navas, c’est notamment lors du match à Nice qu’il eut le plus à s’employer (1.5 buts sauvés).

Cet écart de 4.9 buts évités font des gardiens du PSG les plus efficaces de la Ligue 1 jusque-là :

En résumé, certes le PSG n’a pas encaissé beaucoup de buts mais selon le modèle des Expected Goals, il aurait dû en concéder 9 de plus. Cela a été évité grâce au talent des gardiens parisiens (5 buts évités environ) et à la maladresse adverse (4 buts environ).

Gros déchet dans les tacles tentés

Défensivement, un dernier indicateur a retenu notre attention : les tacles. Cela avait été flagrant notamment face à Lyon, où les milieux parisiens se faisaient transpercer par leurs homologues lyonnais. La tendance est en fait générale sur l’ensemble de cette première partie de saison puisque le PSG présente des stats de réussite aux tacles en net retrait par rapport aux années antérieures et qui en font carrément un des cancres de la Ligue 1 dans ce domaine.

Que ce soit le nombre de tacles réussis (15.3) ou le taux de réussite (59 %), jamais le PSG sous QSI n’avait affiché des moyennes aussi faibles.

La comparaison ci-dessous avec les équipes de Ligue 1 n’est pas non plus à l’avantage du PSG qui se classe 16ème sur 20 en terme de réussite dans les tacles.

Verratti qui est passé de 60 % de réussite dans cet exercice à 43 % et Herrera (de 68 % à 48 %) sont notamment responsables de cette baisse.

Si en apparence l’efficacité défensive vient compenser le manque de réalisme offensif, il faut être prudent dans l’analyse des buts encaissés. Les attaquants adverses vont finir par régler la mire et Navas ne pourra pas toujours faire des miracles. C’est collectivement que le PSG doit trouver des solutions pour réduire les occasions concédées. Un vaste chantier pour Pochettino !

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