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Analyses Saison 2019-2020

La saison d’Angel Di Maria vue par les stats

Nous poursuivons le tour d’horizon des performances individuelles des joueurs du PSG en Ligue 1 en 2019-2020 avec les joueurs offensifs, en commençant par les « ailiers ». Il s’agit plutôt dans le 4-4-2 de Thomas Tuchel de numéros 10 excentrés, sans être pour autant collés à la ligne de touche. Faute de minutes suffisantes (685 en Ligue 1), Julian Draxler ne sera pas analysé et l’étude portera donc sur Angel Di Maria, Neymar, et Pablo Sarabia. On commence cette mini-série par l’Argentin, auteur d’une saison de toute beauté.

  1. On a aimé

Qu’il ne succombe pas à l’épidémie de blessures

Di Maria est un homme de fer. Parmi les joueurs du PSG titularisés au moins cinq fois en championnat la saison écoulée, il est le seul à n’avoir manqué aucun match sur blessure. Il a donc disputé 41 matches : 26 sur 27 en championnat (sur le banc contre Montpellier), 9 matches sur 11 en Champions League (mis au repos pour le match sans enjeu face à Galatasaray, suspendu contre Atalanta), 5 sur 10 dans les coupes, plus le trophée des champions. En fait, Tuchel s’est surtout servi des coupes nationales pour faire reposer l’un de ses rares cadres fiables.

En Ligue 1, il est le joueur qui a disputé le plus de matches (26) et de minutes (2005) :

En nombre de matches de Ligue 1, il devance largement ses poursuivants (Sarabia, Thiago Silva et Navas) qui ont joué cinq matches de moins que lui. En nombre de minutes, le deuxième joueur de champ, Gueye, en a disputé 350 de moins que lui, soit quasiment l’équivalent de quatre matches. C’est absolument colossal et significatif à la fois des nombreuses blessures qui ont touché la quasi-totalité des joueurs et de la confiance accordée à Di Maria par le staff.

Qu’il porte l’équipe en l’absence de Neymar

On ne compte plus les matches où, en l’absence de Neymar, Di Maria a pris les choses en main pour porter le PSG. Lors des 16 matches (Ligue 1 et Champions League confondues) où Paris a dû faire sans « Le Roi », l’Argentin a été décisif 19 fois ! Il a en effet marqué 8 buts et délivré 11 assists lors de ces 16 parties.

On a forcément en mémoire les « Masterclass » de Ligue des Champions : doublé contre le Real en ouverture ou triplé de passes décisives face à Bruges. Mais c’est tout aussi bien en championnat : double buteur à Nice, double passeur face à Marseille, ou encore buteur et passeur face à l’OL.

Bref, en l’absence de Neymar, l’ancien Madrilène a su élever son niveau de jeu et se comporter en véritable leader.

Qu’il tire de loin, lui

Avec 35 tirs pris d’en-dehors de la surface, Di Maria se distingue nettement de ses coéquipiers.

Pour mémoire, le PSG n’est que la 18ème équipe de Ligue 1 (et la 72ème sur les 98 équipes des cinq grands championnats européens) avec 4.4 tirs de loin par match. Malgré les efforts de Di Maria qui ne ménage pas sa peine puisque quasiment une de ses tentatives sur deux est prise de l’extérieur de la surface (35/74).

A lui seul, il a pris près de 30 % des tirs de loin du PSG en Ligue 1 (35/119). Cela représente 1.6 tir toutes les 90 minutes. Sa cible préférée ? Dijon, face à qui il a tiré 7 fois dont 5 fois de loin.

Malheureusement, pour la première fois depuis son arrivée au PSG, il n’a pas marqué de loin en championnat. Son record est de 6 buts en 2018-2019.

Il n’a pas marqué de loin en championnat mais il s’est rattrapé en Ligue des Champions avec son but face au Real Madrid.

Son titre de meilleur passeur du championnat

Avec 14 passes décisives (en 26 apparitions), Di Maria s’est emparé du titre de meilleur passeur de Ligue 1, le second après celui glané en 2016 avec ses 18 passes en 29 matches.

6 de ses 14 caviars ont été servis à Mbappé, signe d’une complicité évidente avec le jeune Français qui se régale des ouvertures de l’Argentin (comme en témoigne également sa double passe décisive pour le Français à Bruges en Ligue des Champions).

Seulement 3 des 14 assists ont pour origine un coup de pied arrêté : deux corners pour Marquinhos et un pour Kouassi.

Pour le plaisir, ci-dessous le récapitulatif par saison, en championnat uniquement, des passes décisives d’El Fideo depuis 2010 :

Son record reste donc sa première saison à Paris (2015-2016). On peut toutefois imaginer que si la saison était allée à son terme, il l’aurait sûrement battu.

Il devance cette année au classement Iman Slimani (Monaco) et Yoann Court (Brest), auteurs de 7 passes décisives.

Ne figure pas dans ce classement Dimitri Payet (Marseille) qui est pourtant le seul à devancer Di Maria en terme de passes clés délivrées cette saison en championnat (87 à 78).

Personne au PSG n’a fait mieux que l’Argentin en terme de passes clés, que ce soit en volume total ou ramené à la minute jouée :

On ne recense que trois matches de Ligue 1 sans aucune passe clé distribuée. Curieusement, il s’agit de trois rencontres consécutives (Reims-Bordeaux-Angers) entre le 25 septembre et le 5 octobre, avec une excuse évidente pour le match contre Angers où il n’a joué que 7 minutes.

Son record de la saison est de 8 passes clés à Nice (dont plusieurs coups de pied arrêtés) dans l’un de ses meilleurs matches de la saison. Aucune ne fut transformée en but par ses partenaires mais il avait lui-même inscrit un doublé ce soir-là.

2. On a moins aimé

Qu’il soit aussi transparent quand Neymar était sur le terrain

Leader offensif en l’absence de Neymar, Di Maria fut en revanche beaucoup plus effacé quand le Brésilien était sur le terrain. En terme de data, il n’y a pas photo : alors même qu’il a disputé un match quasi identique avec Neymar que sans lui, Di Maria a des stats beaucoup plus importantes quand le Brésilien n’est pas là : 8 buts et 11 passes décisives contre 3 buts et 9 passes. Les stats de tirs, de dribbles et de passes clés vont également dans le même sens.

L’Argentin est beaucoup plus effacé quand Neymar est sur le terrain.

Il faut dire que le jeu parisien a clairement penché à gauche la saison passée, profitant des présences conjuguées dans cette zone de Neymar, Mbappé et Verratti. 41 % des attaques s’y sont produites, contre seulement 30 % à droite. Le PSG est ainsi l’équipe de Ligue 1 avec le taux d’offensives sur le côté droit le plus bas (et de loin : deuxième Reims avec 34 %). 70 % des attaques ont donc lieu soit à gauche, soit dans l’axe.

Il s’agit d’un axe de progression important pour la prochaine saison : davantage impliquer Di Maria quand Neymar est sur le terrain. Cela ne fera que rendre l’attaque parisienne plus imprévisible. Le bon exemple étant le match retour face à Dortmund où les deux joueurs excentrés, Neymar et Di Maria, ont eu une influence très positive sur le jeu et le résultat tout en partageant les responsabilités : l’Argentin, qui a d’ailleurs touché presque autant le ballon que Neymar (61) est à l’origine de toutes les actions dangereuses du match (dont les 2 buts) ; quand le Brésilien, qui n’a pas monopolisé le ballon (70 ballons joués « seulement ») s’est lui trouvé à la conclusion (1 but).

Le déchet technique

L’Argentin a un jeu à risques. C’est un fait et cela a toujours été. Mais plusieurs indicateurs témoignent d’un déchet technique particulièrement important cette année.

Tout d’abord, son ratio de ballons perdus cette saison en Ligue 1 dépasse le raisonnable. Il surpasse même Neymar, c’est dire.

Di Maria a en effet perdu 32 % des ballons qu’il a joués en Ligue 1 cette saison : 538 ballons perdus sur 1703 joués exactement. La proportion est très importante. Il dépasse donc même les attaquants (Mbappé, 30 % ; Cavani, 21 %) et les autres joueurs de percussion, Neymar y compris (28 %).

Il a particulièrement abusé un soir d’août face à Toulouse avec pas moins de 41 ballons rendus à l’adversaire (sur 101 joués) ! Cela ne l’avait pour autant pas empêché d’être présent sur trois des quatre buts parisiens du soir. Mais quel déchet…

En lien avec ses pertes de balles, on peut mettre en avant son faible taux de réussite dans ses tentatives de dribbles : seulement 51 %. C’est le plus mauvais ratio de l’équipe après Kurzawa et Icardi.

Mbappé fait certes à peine mieux, mais Neymar, avec un volume encore plus important est nettement au-dessus (61 %).

Quand on regarde ses stats en carrière, ce n’est finalement pas son taux de réussite de cette année qui dénote (il est dans sa moyenne) mais plutôt son volume de dribbles. Hormis sa saison mancunienne, il n’avait en effet jamais tenté autant de dribbles.

Lors de ses quatre premières saisons dans la capitale, il tentait en moyenne 3.5 dribbles/90 minutes. Il est monté à 5.9 cette saison, soit une progression de 69 % ! C’est notamment lors des absences de Neymar que l’Argentin a usé et abusé de cette arme (15 dribbles face à Toulouse notamment).

Enfin, dernier indicateur illustrant son déchet technique, c’est lui qui porte le bonnet d’âne de l’effectif parisien en terme de pourcentage de réussite aux passes : personne ne fait en effet moins bien que ses 78.5 %.

Il est donc le seul joueur sous la barre des 80 % de passes réussies. Il est dans sa moyenne en carrière mais c’est vrai qu’au PSG, la moyenne est extrêmement élevée (89.9 % cette saison en Ligue 1).

On recense 12 matches de Ligue 1 (sur 26 joués) avec au moins 10 passes ratées.

Au final, on retiendra néanmoins surtout de Di Maria cette saison en championnat son nouveau titre de meilleur passeur et sa capacité à porter l’équipe offensivement quand Neymar était absent. De quoi en faire le meilleur joueur Parisien de la saison ? Pourquoi pas. Il est en tous les cas assurément dans le trio de tête.  

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