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Analyses Saison 2018-2019

Mbappé-Cavani, analyse comparée de leur saison, vue des stats

Nous reprenons notre tour d’horizon des performances individuelles des joueurs du PSG en 2018-2019 avec Kylian Mbappé. Puisque la saison écoulée, le jeune prodige Français a principalement occupé le poste d’avant-centre, nous en avons profité pour comparer ses stats à celles de l’autre titulaire du poste, Edinson Cavani. Retour, via les stats, sur les performances des deux goleadors parisiens en 2018-2019. 

Pour chaque indicateur statistique analysé, nous comparerons les données de Kylian Mbappé et d’Edinson Cavani mais nous mettrons aussi en perspectives leurs performances de la saison dernière avec celles de leur carrière. Les données sont issues du site Whoscored.

Cet article comprend trois volets. Dans le premier, nous mettrons en évidence les domaines où Mbappé a nettement progressé par rapport aux saisons précédentes et surclasse Cavani. Dans le second, nous verrons ceux où l’ancien Monégasque affiche des stats stables voire en baisse. Dans une dernière partie, nous analyserons l’impact de l’association Cavani-Mbappé à la pointe de l’attaque parisienne. 

Temps de jeu : plus haut total de minutes en carrière pour Mbappé, plus bas pour Cavani

Kylian Mbappé a disputé 2344 minutes en Ligue 1 en 2018-2019. Il s’agit du total le plus élevé de sa jeune carrière. Cela représente 247 minutes (soit près de 3 matches) de plus que l’an passé. Il a disputé le même nombre de matches (29) que lors de la saison 2016-2017 avec Monaco mais réparti différemment : 24 fois titulaire avec 5 entrées en cours de match (dont 3 dès la mi-temps), contre 17 +12 avec l’ASM. Ces entrées ont d’ailleurs parfois été décisives : à Guingamp pour ses débuts en Ligue 1 cette saison et à Marseille où il débloque la rencontre à peine arrivé sur le terrain. Il n’a été remplacé qu’une fois en cours de match (à Amiens, en janvier)

Pour Cavani, au contraire, son temps de jeu 2018-2019 en championnat (1676 minutes) est le plus faible de sa carrière, et de loin. Son plus faible total jusque-là était de 2299 minutes (en 2013-2014, lors de sa 1ère saison à Paris). Il n’a en outre disputé que 21 matches alors qu’il n’était jamais descendu sous les 30 en championnat jusqu’à présent. En raison de sa blessure, il n’a joué en tout et pour tout que 22 minutes en mars et avril (5 contre Manchester en mars et 17 contre Monaco en avril), au moment où la saison est normalement en train de se décider. 

Tirs : Mbappé leader en Ligue 1

Avec 4.3 tirs en moyenne par match, Mbappé est tout en haut du classement des joueurs de Ligue 1, et de loin (2ème Gradel avec 3.3).

Mbappé a disputé 8 matches de championnat en tirant plus de 5 fois, dont deux rencontres à 9 tirs (contre Lyon avec un quadruplé à la clé, et contre Nîmes avec un doublé).

Encore plus fort : il n’a jamais rendu de copie blanche. Comprenez qu’il n’a jamais terminé une partie de Ligue 1 sans avoir tiré au moins une fois.

En Champions League, c’est un peu plus compliqué tout en restant très honorable : avec 3.6 tirs/match, il est 11ème de la compétition (1er Messi 5.4, 2ème Ronaldo 5.3, 3ème Ziyech 5.1), dont un match à 7 tirs contre l’Etoile Rouge.

Alors que le « génie français » est en progression constante depuis ses débuts en Ligue 1 (2.9 la saison précédente), Cavani est au contraire sur la pente descendante : il a affiché cette saison ses plus basses stats au tir de sa carrière (2.5 tirs/match). Pour la 1ère année (mais sûrement pas la dernière), Mbappé a plus frappé au but que lui.

Alors qu’il avait la 4ème moyenne aux tirs de Ligue 1 en 2017-2018, l’Uruguayen est descendu au 18ème rang cette saison. En Ligue des Champions, (1.7 tirs/match), ce n’est pas mieux puisqu’il a divisé par deux ses stats par rapport à la saison précédente (3.4).

Tirs cadrés : Mbappé, tireur d’élite

En Ligue 1, Mbappé affiche le taux hallucinant de 57 % de tirs cadrés. Pour donner un ordre d’idée, Messi, en carrière, toutes compétitions confondues, est à 48 %, Cristiano Ronaldo à 41 %.

Cela représente une moyenne de 2.4 tirs cadrés par match en moyenne, soit 4 matches à au moins 5 tirs cadrés. Sa cible favorite ? Son « ami » Anthony Lopes qu’il a martyrisé avec 11 tirs cadrés en 2 matches contre Lyon.

On ne recense par ailleurs que 2 matches sans tir cadré (2 parties où il n’a joué que 45 minutes : à Strasbourg et contre Bordeaux au Parc)

Il a donc doublé sa moyenne de tir cadrés par match par rapport à la saison précédente de 1.2 à 2.4.

Autre stat hallucinante : il représente à lui seul 71 des 230 tirs cadrés du PSG en Ligue 1 cette saison, soit 30 %. C’est lui qui prend le plus de tirs et c’est lui qui cadre le plus !

Avec 57 % de tirs cadrés, Mbappé est le joueur de l’effectif du PSG qui cadre le plus devant Draxler (55 %) et Neymar (48 %).

Cavani n’est pas en reste et présente un honorable taux de tirs de cadrés de 46 % qui en fait le 4ème joueur le plus adroit du PSG. 

Cependant, avec 1.1 tir cadré/match, l’Uruguayen connaît sa plus basse moyenne depuis qu’il est à Paris. Il n’a d’ailleurs aucun match à son actif cette saison avec plus de 3 tirs cadrés, et quatre parties avec aucune frappe cadrée.

Buts : Mbappé affole les compteurs

Un petit graphique (un de plus !) pour bien prendre conscience de la saison de mammouth que vient de réaliser Mbappé en terme d’efficacité offensive.

A lui seul, en Ligue 1, le jeune Bondynois d’origine a inscrit 31 % des buts de l’équipe. Si l’on ajoute les 18 buts de Cavani, à eux deux, ils ont marqué près de la moitié des buts du PSG (51/105) en championnat. En Ligue des champions, avec 4 buts pour Mbappé et 2 pour Cavani, on tombe à 30 % des buts inscrits par la formation de Thomas Tuchel (6/20).

Quelques comparaisons pour apprécier à sa juste valeur la performance historique du jeune Parisien. 33 buts en Ligue 1, c’est :

  • Plus que lors de ses trois premières saisons en Ligue 1 cumulées
  • Autant que Cavani et Neymar réunis cette saison
  • Plus que 4 équipes de Ligue 1 : Amiens, Dijon, Caen, Guingamp
  • 11 de plus que le 2ème meilleur buteur de Ligue 1 : Pepe (22 buts dont 9 pénaltys)
  • Plus d’un but (1.1) de moyenne par match
  • 1 quadruplé (contre Lyon), 2 triplés (contre Guingamp et Monaco), 4 doublés (contre Nîmes, Dijon, Guingamp, Caen) 
  • Seulement 7 matches sans but (dont les deux contre Strasbourg), dont 3 commencés comme remplaçant. L’an dernier il avait disputé 16 matches sans but en Ligue 1
  • 1.16 buts/90 minutes contre 0.96 « expected goals » : non seulement il se crée un nombre d’occasions incroyable mais en plus il en convertit plus qu’attendu !

Pour « chipoter », on mettra en avant les domaines où il peut progresser : les buts de loin tout d’abord puisque 32 de ses 33 buts ont été inscrits dans la surface. Il a donc frappé 20 fois de loin cette saison pour une seule réussite ; les coups de pied arrêtés ensuite : un seul but suite à une phase statique (sur corner contre Nantes) ; le jeu de tête enfin : aucun but de la tête, 30 du droit et 3 du gauche.

Et Cavani, dans tout ça ? Ses 18 buts peuvent paraître bien maigres comparés aux 33 de la nouvelle star du football mondial. Et pourtant… Avec 0.9 but de moyenne par rencontre, il affiche encore un niveau de performance incroyable.

En Ligue 1, cette moyenne de 0.9 but par match le situe sur la 3ème marche du podium derrière… Mbappé et Neymar !

Surtout, si l’on s’intéresse à ce ratio dans les quatre autres grands championnats européens, il n’y a que Messi (1.1 but par match) en Espagne pour faire mieux que Cavani, et égaler Mbappé. Les autres (Aguero 0.6 en Angleterre, Ronaldo, Piatek et Quagliarella 0.7 en Italie, Alcacer et Lewandowski 0.7 en Allemagne) font moins bien. C’est dire le niveau encore affiché par l’attaquant parisien.

Et l’adjectif « encore » n’est pas superflu tant Cavani produit des stats de buteur de très haut niveau depuis de nombreuses années. A Paris, malgré un nombre de buts facialement en baisse, sa moyenne par match est proche de l’unité depuis 3 ans, après trois premières saisons autour de 0.5.

Cette saison, il a signé deux triplés (contre Monaco et Guingamp) et deux doublés (contre Reims et Rennes). Pour la première fois de sa carrière, il n’a marqué aucun but de l‘extérieur de la surface (pour 6 tirs). Au contraire de Mbappé, il a inscrit 3 buts de la tête (soit 17 % de son total). En carrière, toutes compétitions confondues, sa moyenne de buts de la tête est de 15 % (42/275).

Ses « expected goals » sont certes inférieurs au prodige français, mais, comme Mbappé, il marque plus qu’attendu : 0.60 attendu contre 0.71 buts marqués (pour 90 minutes). Il ne lui faut en outre même pas trois tirs pour marquer un but (1 but tous les 2.9 tirs) contre un peu moins de 4 tirs pour Mbappé (1 but tous les 3.8 tirs). A titre de comparaison, Cristiano Ronaldo était cette saison à 8.4 tirs pour 1 but et Leo Messi à 4.7.

Nous avons vu, dans cette première partie de l’analyse consacrée aux stats du duo Mbappé-Cavani, les secteurs où le jeune Français avait affiché une progression incroyable cette saison. On retiendra principalement que dans le secteur du tir, notamment cadré, et du but, il a présenté cette saison des stats phénoménales. Cavani, quant à lui, reste performant, mais avec un temps de jeu déclinant. Nous verrons dans un second volet, les domaines où Mbappé dispose encore d’une marge de progression.

Nous continuons notre analyse de la saison 2018-2019 du duo d’attaquants du PSG via les stats. Après avoir mis en évidence dans une première partie les domaines (tirs et buts principalement) où Mbappé affichait des taux d’évolution incroyables par rapport aux années précédentes, nous allons voir dans ce second volet qu’il existe des secteurs où sa progression a été moins tangible.

Passes décisives, passes clés : Mbappé domine Cavani mais ne progresse pas

Alors oui, le « génie français » affiche des stats de passes clés et de passes décisives intéressantes, et supérieures à celles du Matador. Mais l’écart avec son compère de l’attaque n’est pas aussi important qu’il y paraît au premier abord, et, en outre, la progression par rapport aux saisons antérieures est limitée.  

En termes de données brutes, Mbappé distribue beaucoup plus de passes clés que Cavani, c’est indiscutable : 1.6 contre 0.6 en Ligue 1, et 2 contre 0.4 en Ligue des Champions.

Mais, l’indicateur des « expected assist/passe clé » nous permet d’apprécier la qualité des passes clés. Et avec un ratio de 0.11 contre 0.24 à Cavani (qui le situe au 2ème rang du PSG), Mbappé présente un des plus mauvais ratios de l’équipe (15ème). Cela signifie que les passes qu’il réalise et qui aboutissent à un tir d’un partenaire n’ont que peu de chances de provoquer un but. A l’inverse, quand Cavani met un coéquipier en position de tir, celui-ci a plus de chances d’inscrire un but (source : cotestats.fr). En résumé : plus de passes clés pour Mbappé, mais des passes clés de moins bonne qualité.

En outre, compte tenu du talent du garçon on est « en droit » d’attendre plus de passes clés. En effet, comparé aux autres joueurs de l’effectif parisien, et ramené à 90 minutes, il ne se situe qu’au 4ème rang, entre Alves et Draxler. Il devance à peine Diaby ou encore Dagba. Il doit pouvoir faire mieux en terme de contribution au jeu collectif et de capacité à mettre ses partenaires en position de tir, étant donné sa capacité à faire des différences balle au pied.

Il s’agit en outre de sa plus mauvaise moyenne des 3 dernières saisons, signe qu’il a bel et bien une marge de progression importante dans ce domaine.

Cavani, quant à lui, n’a réalisé que 0.6 passe clé par match (0.7 pour 90 minutes). C’est moins que sa moyenne en carrière à Paris (0.8) et moitié moins que la saison précédente (1.2). Il n’est que le 14ème joueur de l’effectif parisien dans cette catégorie statistique. On recense pas moins de 12 matches sur ses 21 de Ligue 1 sans la moindre trace de passe clé…

Cette diminution des passes clés des deux principaux attaquants de l’équipe interroge d’ailleurs sur le nombre de frappes de l’équipe (en diminution cette saison) et sur la frilosité de leurs coéquipiers à tenter leur chance.

En termes de passes décisives (source : Whoscored), les deux attaquants font jeu égal. Mbappé en a distribué deux de plus en Ligue 1 (7 à 5) mais ramené à la moyenne par match, le ratio est identique (0.2)

Là encore, on pourrait s’attendre à plus de la part du prodige de Bondy. Certes, si l’on ajoute ses 5 passes décisives de Ligue des Champions, son bilan est supérieur à celui des saisons passées, mais la progression est faible comparativement à d’autres catégories statistiques.

Neymar est le destinataire de la moitié de ses 12 assists et ils ne sont en tout que 3 joueurs à avoir reçu une offrande de Mbappé : Neymar donc (6), Cavani (3 fois) et le surprenant Bernat (3 fois dont deux en Champions League).

Autre particularité pas si anecdotique : en Ligue 1, à 5 reprises sur les 7 matches où il fait une passe décisive, il a aussi marqué. Et à chaque fois, il a d’abord marqué avant de réaliser la passe décisive plus tard dans le match… De là à imaginer qu’il ne devient altruiste une fois seulement qu’il a atteint son objectif de buteur, il n’y a qu’un pas que nous ne franchirons pas !

Cavani, de son côté, a produit des stats conformes à sa moyenne en carrière : 5 passes décisives en Ligue 1, 1 en Ligue des Champions.

Le destinataire quasi unique de ses passes décisives se nomme…Kylian Mbappé (5 sur 6), comme un symbole de l’efficacité du duo d’attaque (on y reviendra).

Ballons joués, passes : Cavani et Mbappé, les « cancres » du PSG

Le nombre de ballons joués est bien supérieur chez Mbappé (49 pour 90 minutes de jeu contre 31 pour Cavani), mais les deux attaquants du PSG font partie des trois joueurs les moins « participatifs » au jeu de l’équipe. Les écarts avec les autres joueurs (115 pour Verratti) est même saisissant et donne un bon aperçu du style de jeu du PSG qui aime prendre son temps pour construire ses attaques et ne cherche pas prioritairement ses attaquants.

Malgré un positionnement souvent plus axial, la moyenne de l’ancien Monégasque est stable par rapport à la saison précédente. Le fait de peu toucher le ballon n’altère d’ailleurs pas forcément son efficacité puisque lors du match où il a eu le moins souvent la balle (à Caen, 29 ballons joués), il a quand même marqué deux fois.

Les stats de Cavani sont encore plus basses : 31 ballons toutes les 90 minutes en moyenne, plus basse moyenne de l’équipe. Son record de la saison culmine à 39 ! On recense pas moins de 7 matches disputés en intégralité avec moins de 30 ballons joués. Mais l’ancien Napolitain est un expert pour faire beaucoup avec peu comme en témoigne son match à Monaco (en novembre 2018) où il marque 3 fois (en 3 tirs) avec seulement 23 ballons touchés !

L’indicateur du nombre de passes par match confirme celui des ballons joués : Mbappé a globalement le même volume de jeu que lors de la saison précédente et les deux attaquants affichent les stats les plus basses de l’équipe.

Mbappé affiche une réussite aux passes plus faible (79 % vs 83 %) qu’en 2017-2018, et l’une des plus basses de l’équipe mais c’est Cavani qui a le plus bas taux de passes réussies de l’équipe (76.3 %).

Le volume de passes de Cavani est quand même extrêmement faible : l’Uruguayen ne réussit en moyenne que 13 passes par match en Ligue 1 (8 en Ligue des Champions). Sa moyenne est stable par rapport à la saison précédente. Il a dépassé une seule fois dans sa carrière les 20 passes réussies en moyenne par match (en 2015-2016).

Il a fini l’année en beauté avec son record de la saison contre Reims : 24 passes réussies avec une passe décisive à la clé (pour Mbappé). C’est le seul match de l’année où il a franchi le cap des 20 passes réussies lors d’une rencontre de Ligue 1 alors que c’est arrivé 16 fois (sur 24 matches) à Mbappé.

Dribbles : Mbappé domine Cavani mais stagne

La comparaison entre les deux avants-centres du PSG est sans ambiguïté et ne surprendra personne : Mbappé est un meilleur dribbleur que Cavani. Pour autant, le jeune francilien affiche plutôt des stats en baisse dans ce domaine, et les performances de l’ancien Napolitain méritent que l’on s’y attarde un peu.

Mbappé a réussi en moyenne 2.2 dribbles par match en Ligue 1 cette saison. Il est deuxième de l’équipe dans cet exercice derrière Neymar (4.4/match). Il est néanmoins en recul par rapport à 2017-2018 où il avait réussi 2.9 dribbles par rencontre. Le graphique ci-dessous nous montre également qu’il a tenté moins de dribbles (4 contre 5.1). Sa position plus axiale, plus dense et parfois dos au but, a forcément réduit ses possibilités de dribbles.

On notera également qu’avec 55 % de réussite, il affiche un des taux les plus bas de l’effectif (Neymar est à 60 %, Choupo à 69 %). Son match référence en la matière est sa démonstration contre Dijon : 7 dribbles réussis (dont 3 dans la surface adverse) sur 9, dans un match où il joue pourtant en pointe.

Les supporters parisiens retiendront également qu’à 6 reprises en Ligue 1, et, surtout, une fois en Ligue des Champions (le match retour contre Manchester United), il n’a pas réussi un seul dribble (on aurait pourtant tant aimé qu’il le gagne ce fichu face-à-face contre le gardien mancunien à la 84ème…). Ça ne lui était jamais arrivé en 2017-2018 de finir un match sans dribble réussi (en Ligue 1).  

Cavani, a contrario, a égalé avec 0.6 dribble réussi/match sa meilleure moyenne de sa carrière parisienne. Il reste loin cependant des stats « Mbappéennes » ou même de sa meilleure saison italienne (1.1)

Le graphique ci-dessus revient sur ses stats aux dribbles en carrière. Et ce n’est donc pas complètement une légende : Cavani tente et réussit (un peu) plus de dribbles avec sa sélection uruguayenne que sous les couleurs parisiennes.

Cependant, les proportions ne sont pas extraordinaires : 0.8 dribble réussi par match avec la Celeste contre 0.5 avec le PSG. On reste marqué par sa dernière Coupe du Monde et son impeccable 7/7 aux dribbles (en 4 matches). C’est d’autant plus remarquable qu’il avait fait 4/4 (en 4 rencontres aussi) lors de la World Cup précédente. Il n’a donc pas raté un dribble (en 11 tentatives) en 2 participations et 11 matches de coupe du monde ! Mbappé est peut-être champion du monde mais ce record, il ne pourra pas lui chiper !

Il dribblait plus également en Italie qu’à Paris, mais avec pas mal de déchets (0.7/1.5, soit 46 %).

Deux fois plus d’interventions défensives pour Cavani

Tous types d’interventions confondues, Cavani réalise 2 gestes défensifs par match contre 0.7 pour Mbappé en moyenne.

C’est sur les tacles (1 vs 0.4) et surtout les dégagements (0.7 vs 0.1) que Cavani fait la différence : il faut y voir certes un plus gros investissement défensif de l’Uruguayen, plus prompt aux efforts défensifs, mais également un positionnement sur les corners défensifs qui lui permet de réaliser ces dégagements.

Ce nombre de tacles est cohérent avec ses statistiques en carrière (1.5/match, toutes compétitions confondues). A noter qu’avec un taux de réussite de 52 % dans cet exercice (11/21), il est dans les plus bas niveaux de l’équipe (seuls Neymar et Di Maria font moins bien).

Ces chiffres de tacles n’ont cependant rien d’extraordinaire, en tous les cas en Ligue 1 : on recense sur la saison 2018-2019 pas moins de 29 avants-centres réalisant au moins un tacle en moyenne par match ! C’est plutôt la discrétion de Mbappé dans ce secteur qui est atypique…

Avec 0.7 dégagements par match, Cavani égale sa plus haute moyenne parisienne (saison 2017-2018). Il a cependant produit des saisons à près de 2 à Naples.

Mbappé, quant à lui, a diminué son nombre de tacles mais avec un meilleur taux de réussite : 62 % contre 46 %. Avec 62 %, il est au même niveau qu’Alves ou Verratti (avec un volume 10 fois moindre que l’Italien cependant…)

On ne recense que 7 matches avec au moins un tacle réussi (22 sans tacle réussi). Le duel défensif, ce n’est clairement pas son truc, et il aurait beaucoup à apprendre de son compère de l’attaque dans ce domaine.

Discipline : Mbappé dans le collimateur des arbitres

Mbappé provoque et dribble plus que Cavani : il n’est donc pas illogique qu’il subisse près de deux fois plus de fautes que Cavani (1.5/match contre 0.8).

En revanche, plus surprenant, malgré une activité défensive moindre, et, pour être honnête, parfois proche du néant, l’attaquant français commet plus de fautes que le Sud-Américain (0.7 contre 0.5).

Mbappé a même réussi à commettre plus de fautes (19) qu’il n’a tenté de tacles (13) sur l’ensemble de la saison !

Cela a été un des rares points noirs de sa saison : la discipline. Il a récolté 5 cartons jaunes et 1 rouge en 29 matches de Ligue 1, générant plusieurs matches de suspension. Avec 5 cartons jaunes et 1 rouge en seulement 19 fautes commises, il affiche il est vrai un ratio de « cartonite » défiant toute concurrence. Il a d’ailleurs reçu chacun de ses cartons jaunes à l’occasion de sa seule faute du match (ou souvent pour contestation plus que pour des fautes). Il n’a jamais fait plus de 2 fautes au cours d’un même match !

Ce total de 19 fautes commises sur l’ensemble de la saison correspond à celui de ses deux saisons précédentes cumulées, signe de sa nervosité cette année et de sa nouvelle réputation auprès des arbitres.

Il est donc 4ème du PSG au nombre de cartons jaunes reçus (1er Verratti avec 7) alors qu’il n’est que 14ème au nombre de fautes commises.

Il n’a de son côté pas été plus pris pour cible par les adversaires que lors de la saison 2017-2018 puisque sa moyenne par match de fautes subies est quasi identique (1.5 contre 1.4). C’est contre Marseille que ses chevilles ont été le plus martyrisées par les défenseurs adverses (5 fautes subies).

Au final, il n’est que le 4ème joueur le plus sanctionné de l’équipe, loin derrière Neymar (3.4), mais, plus surprenant, également derrière Kimpembe (1.7) !

Cavani, lui, n’a commis que 11 fautes en 21 matches de championnat (0.5/match). C’est sa plus basse moyenne depuis son arrivée en Europe. Il a quand même pris un jaune contre Nice sur son unique faute du match.

Avec 0.8 faute subies par rencontre, il est dans sa moyenne de ses années françaises. Il provoquait un peu plus de coups de sifflets en Italie (1.2 en moyenne).

Nous avons vu dans cette seconde partie que, au-delà des chiffres incroyables produits par Mbappé en termes de buts, sa saison, sur les autres indicateurs statistiques, marque plutôt une stabilité (passes décisives, volume de jeu), voire une diminution (dribbles réussis, passes clés, cartons jaunes, tacles). Avec une question en suspens : son obsession du but a-t-elle eu un impact sur les autres aspects de son jeu ?

Article paru sur Culture PSG en juillet 2019, en 2 parties

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