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Analyses Saison 2017-2018

Le début de saison du PSG en L1 vu par les stats

Nous profitons de cette trêve hivernale pour faire un bilan du début de saison du PSG, analysé à travers les statistiques.

Comme pour le bilan à fin août, les données sont issues des sites whoscored, lfp, paris-canal historique, histoire du psg, cotestats, et des comptes Twitter Michel Kollar, Opta et PSG stats.

Cette analyse portera sur les huit matches de championnat disputés en les comparant notamment aux prestations de la saison passée ou à ceux des meilleures équipes européennes. Une étude sur les données de Champion’s League, et les probables différences avec le jeu développé au niveau national, sera réalisée à l’issue des matches de poule.

Pour ne pas alourdir la présentation, ce bilan sera divisé en plusieurs parties.

Dans la première partie, nous essaierons de montrer que ce début de saison en fanfare du PSG repose tout d’abord sur les mêmes principes de jeu que les saisons passées (forte possession, maîtrise technique). Nous verrons cependant dans un second article que, principalement sous l’effet des recrues estivales, des évolutions positives dans le style de jeu de l’équipe apparaissent. Enfin, nous mettrons quelques bémols dans une dernière partie qui s’attachera à montrer les marges de progression des joueurs d’Unai Emery. Tout ceci à l’aide des statistiques disponibles, avec les limites que cela implique.

Un début de saison historique

Un constat simple pour commencer : jamais dans l’histoire du club, le PSG n’avait aussi bien commencé une saison. Six victoires en six matches, il s’agit en effet d’une 1ère dans l’histoire du club (le précédent record était de 4). Ce n’était d’ailleurs pas arrivé du tout en Ligue 1 depuis… Marseille en 2012-2013.

L’accroc montpelliérain ne vient même pas ternir ce bilan extrêmement positif puisqu’avec sept victoires en huit matchs de Ligue 1, c’est un autre record du club que ce PSG version 2017-2018 a battu.

Signalons au passage qu’Emery est, le coach le plus victorieux de l’histoire du club avec 74 % de matches gagnés. Il a d’ailleurs atteint la barre des 50 victoires en 65 (il en avait fallu 72 à Laurent Blanc).

Le bilan comptable après 8 journées est quasi parfait : 22 points (sur 24), soit le meilleur total de l’ère QSI.

Il s’agit donc du meilleur départ de l’histoire du club et de l’un des meilleurs de l’histoire de la Ligue 1, y compris en terme de différence de buts : Paris affiche en effet un différentiel de +22 (27 buts marqués, 5 encaissés), soit le total le plus élevé à ce stade depuis Reims en 1952/53 (+25).

Ce qui marque surtout, c’est le nombre de buts marqués : 27 réalisations, c’est 10 de plus (soit une augmentation de 59 % !) que l’an dernier au même stade. 19 de ces 27 buts ont été inscrits à domicile (en 5 matches) : personne n’a fait mieux en 1ère division depuis 45 ans (Nice, 20 buts en 1972-73). Paris caracole donc en tête des attaques de Ligue 1 avec 3.4 buts par match, loin devant Monaco avec « seulement » 2.8 buts par rencontre ! Paris est même la 2ème meilleure attaque des 5 grands championnats européens avec 3.4 buts par match (derrière Naples avec 3.6).

Une identité de jeu inchangée

Sur quelles recettes ce PSG record s’est-il appuyé pour réaliser ce départ canon ? On verra plus loin que de nouveaux ingrédients ont été ajoutés mais le plat de résistance reste le même. Paris s’appuie encore et toujours sur sa maîtrise technique et son jeu de possession pour « régaler » en Ligue 1.

Les statistiques en la matière sont même encore plus impressionnantes que les années passées, et ce n’est pas peu dire. Le taux de possession est en effet de 64 % à fin septembre contre 61.5 % en 2016-2017. Il s’agit d’un record sous l’ère QSI (plus haute saison : 63.4 % en 2015-2016).

Dans ce domaine, le PSG est évidemment leader en Ligue 1 (devant Nice avec 57 % et Lille 54.7 %) et est même au second européen derrière Dortmund qui affiche 64.6 % de possession en Bundesliga.

Révélateur du style de jeu de l’équipe, on sait bien que cette statistique du taux de possession ne constitue pas en soi un indicateur de la qualité de jeu de l’équipe. Pour preuve, le match le plus haut en la matière (74.7 %) s’est soldé par un match nul à Montpellier, et le plus bas (59.4 %) par un festival offensif contre Bordeaux (6-2).

Les statistiques relatives au jeu de passes sont, elles aussi, encore en amélioration par rapport aux exercices précédents. Le PSG a en effet réussi 90.5 % de ses passes (contre 88.9 % l’an passé). C’est même la première fois que la barre des 90 % est franchie. Par conséquent, le club de la capitale domine non seulement la Ligue 1 dans ce secteur (devant Nice avec 87.8 % et Bordeaux 84.3 %) mais également les cinq grands championnats européens comme le montre le tableau ci-dessous où l’on constate que les meilleures équipes du continent se retrouvent en tête de cette catégorie statistique.

ClassementEquipeTaux de passes réussies
1PSG90,4%
2Naples89,7%
3Manchester City88,6%
4Barcelone88,3%
5Real Madrid88,2%
6Juventus88,1%
7Nice87,8%
8Bayern Munich87,6%
9Inter Milan87,3%
10Milan AC86,8%

Ce taux de passes réussies en hausse est même tout à fait remarquable quand on intègre le fait que deux des principaux nouveaux joueurs du onze n’affichent pas des chiffres exceptionnels en la matière (Neymar à 77.3 et Mbappé à 82.8 %). Le graphique ci-dessous montre même que tous les joueurs, sauf Kurzawa et Cavani, sont en progression (après 8 matches) dans ce secteur par rapport à l’an passé, et pour certains dans des proportions importantes (Draxler, Rabiot) :

Ces statistiques de possession et de passes réussies confirment, s’il en était besoin, que le PSG, en championnat, n’a pas fondamentalement varié son style de jeu et s’appuie toujours sur sa maîtrise technique et son patient jeu de passes pour construire ses attaques.

Nous verrons dans la 2ème partie les nuances que l’on apporter à ce constat.

Nous avons vu dans notre première partie de l’article consacré au bilan statistique des matches d’août et septembre du championnat que le PSG réalisait un début de saison historique et s’était appuyé pour cela sur ses principes fondamentaux, possession du ballon et maîtrise technique, poussées même à leur paroxysme.

Nous allons voir dans cette seconde partie que ce début de saison fait néanmoins émerger quelques nouveautés que les statistiques permettent d’illustrer.

Un réalisme offensif à faire peur

La principale nouveauté de ces huit premiers matches provient de l’efficacité des Parisiens devant le but adverse. La tendance émergente en aout sur les quatre matches inauguraux s’est confirmée lors des quatre suivants.

La statistique des « expected goals » illustre parfaitement ce nouveau réalisme offensif, qui contraste avec les chiffres de la saison passée : Paris a inscrit 27 buts marqués contre 19.8 attendus. Il s’agit du plus gros différentiel de toute la Ligue 1. Paris a donc inscrit près d’un but de plus par match qu’attendu compte tenu des (pourtant nombreuses) occasions qu’il s’est procuré. A voir si cela se confirme dans la durée mais c’est tout bonnement remarquable. L’évolution par rapport à la saison passée est saisissante puisque l’an dernier Paris marquait autant qu’attendu (2.18 contre 2.13 par match). A titre d’illustration, rappelons que contre Bordeaux, Paris a trouvé le chemin des filets sur ses 3 trois premiers tirs de la rencontre.

Difficile de ne pas faire le lien entre cette statistique et les arrivées des stars offensives au mercato estival. Les données de Mbappé (0.48 but par match contre 0.37 attendu) et surtout de Neymar (0.64 but pour 0.29 attendu) sont assez sidérantes, et, au passage, bien meilleures que celles de Cavani (0.78 but pour 0.8 attendu).

Dans le prolongement des « expected goals », les stats relatives aux tirs confirment ce nouveau réalisme parisien. On peut citer le % de tirs cadrés qui atteint 44.3 % (et même 50 % si on intégrait les frappes sur les montants) : ce ratio est en forte hausse par rapport à 2016-2017 (38.3 %) et c’est le meilleur de Ligue 1. On peut surtout mettre en avant le rapport entre le nombre buts et le nombre de tirs : Paris inscrit depuis le début de saison un but tous les 4.9 tirs, contre un but tous les 7.1 tirs l’an passé. Le ratio est encore meilleur que celui de Monaco l’an passé (5.2 tirs pour un but, meilleure efficacité d’Europe à l’époque). Le summum a été atteint contre Bordeaux avec 6 buts en 11 tirs.

Avec un but tous les 3.3 tirs, Neymar contribue évidemment fortement à cette efficacité retrouvée. Cet apport de Neymar, et des nouvelles recrues en général, se retrouve d’ailleurs dans d’autres statistiques qui permettent de faire émerger quelques autres nouvelles tendances dans le jeu parisien.

Paris do Brasil

La statistique où l’apport de Neymar se fait le plus sentir reste sans surprise celle du dribble. Paris en a tenté en moyenne 21.3 par match contre 18.9 l’an dernier, et en a réussi 14.9 contre 12.6 l’an dernier. Neymar, à lui seul, en a réussi 7.7 par match (leader de Ligue 1 devant Ndombélé avec 4.7), contre « seulement » 2.8, par exemple, pour Mbappé 2ème dans cette catégorie.

On sent d’ailleurs bien l’apport des derniers joueurs arrivés puisqu’en incluant Draxler (recruté à l’hiver dernier), 4 des 6 meilleurs dribbleurs (en nombre moyen de dribbles réussis par match disputé) sont des recrues récentes : Neymar 7.7, Mbappé 2.8, Draxler 1.8 et Alves 1.2.

Cela change quelque peu l’identité de l’équipe en l’orientant davantage vers la prise de risque individuelle que vers le jeu de passes. Cela se traduit dans les chiffres de la manière suivante : Paris est désormais l’équipe du championnat de France qui réussit le plus de dribbles (2ème l’an dernier) et se classe 2ème au niveau européen derrière Barcelone (16.3). On peut noter au passage que l’on retrouve 9 équipes de Ligue 1 parmi les 20 premières d’Europe au nombre de dribbles réussis.

Un centre de gravité qui se déplace vers l’attaque ?

On peut rajouter à ces statistiques sur le réalisme offensif et la prise de risque individuelle des attaquants une évolution intéressante concernant la répartition du temps passé dans dernier tiers du terrain. Cette donnée indique en effet que cette année Paris passe 32 % du temps dans le dernier tiers adverse du terrain. Il s’agit d’une progression assez nette par rapport aux années antérieurs :

Le PSG, longtemps mal classé en Ligue 1 dans cette catégorie statistique qui témoigne assez bien de la pression mise sur les défenses adverses, est désormais leader du championnat. Paris se situe même dans la moyenne des meilleures équipes européennes (à titre d’exemples : Real Madrid 37 %, Manchester City 36 %, Bayern Munich 34 %, Barcelone 32 %, Dortmund 30 %, Chelsea 26 %)

En conclusion de cette seconde partie, on se gardera bien de dire que les arrivées galactiques de cet été ont révolutionné le jeu d’attaques placées du PSG mais les statistiques indiquent bien un frémissement vers un jeu moins stéréotypé et plus efficace. Bref, l’ADN est toujours bien là mais une mutation semble en cours. Nous verrons dans la troisième partie que ce n’est pas sans poser quelques problèmes et que des marges de progrès importantes semblent exister.

Après avoir constaté dans les deux premiers volets consacrés au bilan vu des stats du début de saison parisien que le PSG commençait la saison sur des bases records en s’appuyant à la fois sur ses principes de jeu habituels mais aussi sur les variations apportées par ses recrues stars de l’été, nous allons, dans cette troisième et dernière partie, tempérer quelque peu ce tableau trop idyllique.

Deux types de données nous amènent à relativiser un peu la qualité du jeu parisien : d’une part, les écarts avec les meilleures équipes européennes dans un certain nombre de secteurs, et d’autre part l’évolution entre août et septembre de plusieurs indicateurs à caractère défensif.

L’exploitation des statistiques des équipes des cinq grands championnats du continent fait en effet émerger au moins trois domaines où les Parisiens présentent une marge de progression importante. Il s’agit du jeu long, du nombre de frappes et des coups de pied arrêtés. Il n’est évidemment pas question, après huit matches de championnat, de tirer des conclusions définitives sur les éventuelles lacunes du jeu parisien mais plutôt de mettre en évidence certaines écarts par rapport aux références continentales et de voir comment cela évolue au fil de la saison.

Un jeu qui manque de variété

Concernant le jeu long, les statistiques nous disent ceci : 6 % des passes des joueurs de la capitale sont des « passes longues ». Ce taux est en baisse par rapport à la saison dernière (7.4 %) et surtout très inférieur aux meilleures équipes européennes. A titre de comparaison, le Bayern Munich est à 11.8 %, le Real Madrid et la Juventus sont au-dessus des 10 % et le Barça, à la philosophie de jeu proche de celle du PSG, est à 9.3 %. Au classement général du nombre de passes longues réussies par match, le PSG est seulement 8ème de Ligue 1 et se situe surtout au 42ème rang (sur 98 équipes) des cinq principaux championnats ! Paris réussit 31 passes de ce type par rencontre contre 56 pour le Bayern, leader en la matière.

C’est grave docteur ? Cela n’est évidemment pas pénalisant jusqu’à présent au niveau des résultats mais cela semble traduire un manque de variété dans le jeu des Rouge et Bleu qui pourrait être dommageable à terme. Cette absence de diversité dans les passes rend plus prévisible le jeu parisien et le style d’attaque pratiqué. Ainsi, seulement 1.8 passe clé provient d’une longue passe : c’est le 38ème score d’Europe, à égalité avec Troyes, et le 10ème de Ligue 1 (les premiers sont Strasbourg, Monaco et Caen avec 2.3).

Autant que le taux, c’est l’évolution à la baisse de ce ratio qui peut interroger. Les « responsables » de cette baisse sont à chercher chez les nouveaux venus (Neymar est à 4.5 % de passes longues et Mbappé à 2 %) et les défenseurs centraux (-4.3 passes longues réussies par match pour le trio Thiago Silva-Marquinhos-Kimpembe par rapport à la saison dernière) alors que les milieux parisiens tendent au contraire à varier davantage leur jeu (+3.4 pour Verratti-Thiago Motta-Rabiot). 

Seulement 3 buts sur coups de pied arrêtés

Dans deux autres catégories statistiques, le PSG présente une marge de progression importante : les coups de pied arrêtés et le nombre de frappes au but.

Les phases arrêtées ne sont en effet génératrices que de 3.4 tirs par match, soit le 48ème rang européen et le 8ème de Ligue 1. C’est, là aussi, un ratio en baisse par rapport à la saison passée (3.9) dont il faudra surveiller l’évolution au cours de la saison. Hors pénalty, Paris n’a inscrit que 3 buts sur coups de pied arrêté contre déjà 8 pour Monaco, spécialiste en la matière. Bon, pour être honnête, on préfèrera quand même toujours les coups-francs géniaux (mais rares) de Neymar (contre Bordeaux) aux (fréquents) buts de la tête de Kamil « don’t call me Shrek» Glik.

Enfin, concernant le nombre de frappes au but, si Paris présente un score (16.4 par match) qui en fait le leader dans l’hexagone, les comparaisons avec les meilleures équipes européennes sont très défavorables. Les joueurs d’Unai Emery se classent en effet 15ème au niveau européen, très loin derrière les leaders dans ce secteur que sont le Real Madrid (20.7 tirs par match) et Naples (19.9). Surtout, presque toutes les équipes pratiquant un style de jeu axé sur la possession du ballon présentent des statistiques plus favorables que les parisiens. Compte tenu du niveau de possession du ballon, on pourrait en effet s’attendre à être plus dangereux offensivement. Le graphique ci-dessous montre que parmi les 10 équipes ayant le plus fort taux de possession du ballon toutes réalisent, sur ce début de saison, plus de tirs au but que le PSG, sauf Barcelone.

Paris plus mis en danger défensivement en septembre qu’en août

Le dernier angle analyse des données statistiques des huit premiers matches de la saison qui nous invite à la prudence concerne l’évolution des indicateurs défensifs entre août et septembre.

Le tableau ci-dessous décrit la tendance entre les quatre premiers matches et les quatre suivants pour les statistiques du domaine défensif. Elles mettent toutes en évidence que les coéquipiers de Thiago Silva ont été davantage bousculés et mis en danger sur les dernières rencontres (Metz, Lyon, Montpellier et Bordeaux) que sur les quatre premières (Amiens, Guingamp, Toulouse, St Etienne).

Août 2017Septembre 2017
Nombre tirs subis par match7.311
Nombre d’arrêts d’Areola par match0.82.8
% de tirs cadrés subis14 %32 %
Tirs adverses par match dans la surface2.87.1
% de tacles réussis66.1 %60.2 %
Nombre de dégagements par match11.315.5
Nombre de corners subis par match2.84.3
% de duels gagnés51.9 %54.8 %

Paris a certes été séduisant et très réaliste offensivement mais il semble se mettre au fil des matches disputés plus en danger qu’en tout début de saison. Bordeaux a par exemple frappé 11 fois dans la surface parisienne, et Lyon à 7 reprises. Areola a eu plus d’arrêts à effectuer contre Lyon lors de la 6ème journée que lors des cinq premiers matches cumulés.

Pris isolément, chacun de ces indicateurs aurait peu de sens. C’est la conjonction de tous ces signaux qui connaissent la même évolution, assez nette, entre août et septembre qui nous incitent à les mettre en avant. Cela n’a pas eu d’incidence sur le total de points gagnés en championnat mais cela conduit à relativiser (un peu) l’excellent parcours estival des joueurs de la capitale.

En conclusion de cette étude du jeu parisien à fin septembre vu par l’intermédiaire des statistiques, le PSG semble à un tournant. C’est un peu comme si les attaquants étaient, en quelque sorte, en train de prendre le pouvoir aux milieux de terrain. Avec les avantages et les inconvénients que cela implique. L’arrivée des recrues offensives apporte une formidable nouvelle dimension, plus risquée, au jeu jusque-là quasi exclusivement basé sur la possession du ballon. Tout l’enjeu sera d’intégrer cette nouvelle arme offensive tout en préservant une solidité défensive dont on a vu qu’elle pouvait commencer à légèrement faiblir. A Emery et ses joueurs de trouver le bon équilibre…

Article publié sur Culture PSG en octobre 2017

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