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Matches Saison 2020-2021

Dijon-PSG (0-4) : le réalisme parisien à l’œuvre

Il n’a fallu que 7 tirs aux Parisiens face à Dijon pour inscrire 4 buts samedi (victoire 4-0). Une performance rare et un réalisme inédit qui nous incitent à nous pencher sur les statistiques des buts et des tirs du PSG cette saison.

Le gardien de but dijonnais, Anthony Racioppi, a dû se dire qu’il était maudit samedi après-midi : 1er tir parisien de la rencontre, but (de Kean, 6ème minute) ; 2ème tir (frappe ratée de Kehrer mais détournée du bras par Celina), pénalty ; 3ème tir, pénalty de Mbappé et voilà Dijon mené 2-0 après 32 minutes de jeu. En une grosse demi-heure, les Parisiens ont donc eu besoin de tirer 3 fois au but pour inscrire 2 buts. Ils finiront la mi-temps avec 4 tirs (1 pour Dijon).

Le même scénario ou presque se répète en seconde mi-temps : Paris ne frappe que trois fois au but mais marque quand même deux nouveaux buts par Mbappé sur un beau mouvement collectif (51ème) et par Danilo sur corner (82ème).

Au total, les Parisiens ont donc réalisé 7 tirs, aux cinq précités il faut ajouter une frappe lointaine de Kimpembe et un tir de Sarabia peu après son entrée en jeu (78ème), bien arrêté par le gardien suisse.

On va voir qu’à l’occasion de cette rencontre, les Parisiens ont été complètement à l’encontre de leurs stats offensives de la saison.

Tout d’abord, comme les Dijonnais n’ont frappé que 5 fois au but, il n’y eut que 12 tirs dans cette rencontre. La moyenne des matches du PSG cette saison est de 26 ! Sur les quatre dernières saisons, aucun match impliquant le PSG en Ligue 1 n’a enregistré moins de tirs. Le PSG-Marseille de mars 2019 (victoire 3-1) avait également vu douze tirs seulement (dont 9 pour le PSG).

Opta nous indique ensuite que c’est la sixième fois que Paris marque au moins 4 buts ou plus que son adversaire cette saison en Ligue 1, soit au moins trois fois de plus que toute autre équipe. C’est l’occasion de nous plonger dans les rencontres où le PSG a inscrit 4 buts et de voir combien de tirs il avait fallu pour atteindre ce total.

En Ligue 1, sur les deux dernières saisons, c’est la 16ème fois que le PSG marque 4 buts (11 fois la saison passée). La moyenne de tirs pris quand le PSG a marqué 4 buts ces deux dernières saisons (avant ce match) est de 20, soit près de 3 fois le total de samedi face à Dijon.

On remarquera au passage que les Dijonnais, après avoir battu Paris en novembre 2019 (2-1) ont ensuite subi trois 4-0 d’affilée, série en cours.

Un but tous les sept tirs pour Paris en moyenne en championnat

Il n’a donc fallu que 7 tirs pour inscrire 4 buts samedi. Quel est le ratio habituel du PSG ? C’est-à-dire, combien de tirs lui faut-il en moyenne pour marquer un but ? Puisque les Parisiens, avant le match de samedi, avaient tiré 395 fois au but et marqué 57 fois, le ratio est d’un but tous les 7 tirs. Avec ce ratio, ils n’auraient donc inscrit qu’un but aux hommes de Linares. Ce taux se dégrade d’ailleurs par rapport aux saisons antérieures où il était toujours inférieur ou égal à 6.

En Ligue 1, Monaco présente un meilleur ratio que le PSG avec un but tous les 6.3 tirs. La moyenne des équipes du championnat est d’un but tous les 8.6 tirs. On signalera au passage que les Parisiens ont certes la meilleure attaque du championnat (2.3 buts par match) mais c’est Lyon qui frappe le plus souvent au but (16.8 contre 14.9).

Plus faible taux de tirs cadrés des années QSI

Autre stat inédite des Parisiens samedi, le taux de tirs cadrés : alors qu’ils cadraient en moyenne jusque là 37 % de leurs tentatives, ils ont cette fois trouvé la cible à 71 % (5/7). Il faut remonter à la victoire face à l’OM de mars 2019 pour trouver trace d’un meilleur taux (7/9 soit 78 %).

En Ligue 1, seul Montpellier a un taux de tirs cadrés supérieur à celui du PSG avec 38.5 %.

La saison en cours est aussi celle, pour le moment, où le PSG cadre le moins depuis que les Qataris ont pris le contrôle du club.

Au sein de l’effectif, ceux qui cadrent le plus parmi les joueurs offensifs sont Sarabia (54%, 14/26), Mbappé (51 %, 36/70) et Kean (44 %, 17/39).

Le taux de tirs cadrés face à Dijon est certes impressionnant mais c’est un peu l’arbre qui cache la forêt. Le nombre de tirs reste lui famélique. C’est même le plus faible de la saison, à égalité avec le match face à Lyon. C’est moitié moins que la moyenne de la saison (15.2 avant ce match).

Lors des quatre derniers matches de championnat, les Parisiens n’ont franchi la barre des 10 tirs qu’à une seule reprise (17 face à Nice). La baisse de production offensive sous Pochettino n’est pas importante mais elle existe néanmoins : de 15.4 tirs/match sous Tuchel à 14.1 avec Pochettino.

D’excellentes positions de tirs

Les Parisiens ont donc été extrêmement réalistes samedi. Les expected goals confirment ce constat : compte tenu des positions de frappes des deux équipes, le score attendu était de 0.25 à 2.12 (source : understat.com). Soit un écart de 1.88 entre les buts réellement inscrits et les buts attendus. Il s’agit du 3ème plus gros différentiel positif de la saison après Angers (+3.1) et Rennes (+1.97). Malgré cela, le PSG reste en retard d’un peu plus d’un but (1.4) par rapport au modèle sur l’ensemble de la saison : 61 buts marqués contre 62.4 attendus.

Ces 2.12 expected goals en seulement 7 tirs constituent d’ailleurs en eux-mêmes une performance puisque cela implique un taux moyen par tir de 0.3, taux record de la saison pour Paris. Autrement dit, chaque frappe parisienne avait 30 % de chances de se transformer en but. Cela signifie que certes les Parisiens ont peu frappé au but mais les positions de tir choisis étaient très favorables. Bien sûr le pénalty et son xG de 0.76 influe ce constat mais même sans, le ratio aurait été très haut (23%).

Le taux moyen de xG/tir du PSG cette saison est de 0.16, ce qui reste supérieur à l’ensemble des équipes de Ligue 1 dont la moyenne est de 0.11.

Ce taux reste néanmoins inférieur à celui des deux précédentes saisons du PSG (0.17).

Autre fait notable sur les tirs et les buts du PSG face à Dijon : celui inscrit en fin de match par Danilo l’a été de la tête et c’est déjà le 7ème cette saison. C’est un de plus que la saison passée (en autant de matches).

Le record parisien de l’époque moderne est de 13 en 2018-2019, la moyenne est de 8.6. Les buteurs de la tête parisien cette saison sont Kean à deux reprises, Florenzi, Draxler, Marquinhos, Sarabia et donc Danilo. Le PSG est la 4ème équipe de Ligue 1 pour cet indicateur (1er Montpellier avec 12, dont Delort 5).

Seulement le 3ème but sur coup de pied arrêté

L’autre caractéristique du but du Portugais de samedi, c’est qu’il a été marqué sur une phase arrêtée. Et il s’agit d’un événement puisque c’est seulement le 3ème but inscrit de cette façon cette saison, après Marquinhos à Nice et Kean face à Brest.

Le PSG est purement et simplement dernier de Ligue 1 au nombre de buts sur coup de pieds arrêtés ! Tout en ayant la meilleure attaque. Sacré paradoxe qui traduit bien une déficience dans ce secteur.

Malgré le but de samedi, le PSG a donc inscrit seulement 5 % de ses buts sur phase arrêtée en Ligue 1. C’est le plus faible ratio du championnat.

La comparaison ci-dessous avec les deux premiers de chaque grand championnat européen est également éloquente.

La moyenne chez cet échantillon de top club européens est de 15%, soit trois fois le taux parisien. Leipzig a inscrit 11 de ses 45 buts de cette manière. Manchester City a marqué 10 buts sur coup de pied arrêté.

Pour positiver néanmoins, on mettra en évidence que le PSG, en sept matches de Ligue des Champions, a mis autant de buts sur phase arrêtée qu’en 27 de Ligue 1 : Martial contre son camp contre MU, Kean deux fois (sur corner de Mbappé à Basaksehir et sur coup-franc de Paredes à Barcelone). Autre élément qui permet de pondérer le diagnostic : le PSG se crée des occasions sur phase arrêtée puisqu’il affiche une moyenne de 3.5 tirs par match dans cette situation. Y a plus qu’à concrétiser.

Voilà pour ce tour d’horizon des tirs et des buts parisiens cette saison en s’appuyant sur le match face à Dijon où les coéquipiers de Mbappé ont fait mentir leurs statistiques offensives. Le tableau global n’est pas très positif mais le PSG a encore onze matches de Ligue 1 pour se rattraper. A combien d’entre eux participera Neymar ? Le Brésilien, à l’aller face à Dijon, avait réussi à lui seul 7 tirs. C’est autant que le PSG dans son ensemble samedi face au même adversaire. 

Article publié sur Culture PSG en février 2021

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