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Analyses Saison 2019-2020

Analyse des tirs des joueurs du PSG (partie 2) : frappes cadrées, positions de tir

Dans ce deuxième volet de notre étude consacrée aux statistiques relatives aux tirs des joueurs du PSG, nous allons nous intéresser aux frappes de loin, éternel point faible de l’équipe de la capitale, aux pourcentages de tirs cadrés et aux positions de frappes privilégiées par chaque joueur.

On l’a rappelé dans l’article consacré aux tirs de l’équipe en général, les frappes de loin sont une arme très peu utilisée par le PSG, et ce depuis plusieurs saisons. Pourtant, certains joueurs essayent d’inverser cette tendance comme le montre le graphique ci-dessous :

Les Argentins Di Maria et Paredes sont à eux deux les auteurs de près de la moitié des tirs hors surface du PSG en Ligue 1 cette saison (53/119). Pour El Fideo, ces frappes lointaines représentent près d’un tir sur deux (35/74, dont 5/7 à Dijon). D’ailleurs, avec 35 frappes de loin, il est 4ème de ce classement de toute la Ligue 1 (1er Cyprien avec 46). Il n’a malheureusement pas encore marqué de cette distance cette saison en Ligue 1 (6 la saison passée).

« Le capitaine », lui, a pris l’intégralité de ses tirs de l’extérieur de la surface depuis le début de saison en Ligue 1 (18 sur 18, dont 4 à Montpellier) ! C’était déjà le cas l’an dernier pour l’ancien de Boca, ce qui signifie qu’en deux saisons, il a déclenché 32 tirs avec le PSG, tous de l’extérieur de la surface !

Aucun tir de loin pour Icardi, 1 seul pour Cavani

Neymar a également un taux de frappes de loin supérieur à la moyenne de l’équipe, mais certainement favorisé par l’exécution des coups-francs (comme Di Maria). Ceux qui « plombent » la moyenne sont les avant-centres de l’équipe : Mbappé a pris seulement 13 tirs de loin (15 % de ses frappes), Cavani un seul (4 %) et Icardi tout simplement aucun ! L’Argentin n’a jamais été un gros frappeur (0.3 par match l’an passé avec l’Inter) ; en revanche, Cavani, en Italie, ou même au PSG, avait l’habitude de davantage prendre sa chance de loin (cf. graphe ci-dessous).

Lors de sa période italienne, El Matador prenait en moyenne un quart de ses tirs de l’extérieur de la surface. Ce taux, pourtant stable lors de ses deux premières saisons en France, est tombé à 15 % à Paris en moyenne sur ses sept saisons.

Il paraît évident qu’il manque à cet effectif, en plus des coup-francs de Neymar et des frappes de Di Maria un expert en frappes lointaines, qui forcerait les « bus » compactes adverses à s’effriter un peu. La présence de Paredes dans le onze est trop irrégulière, et ses buts de loin restent rares (9 en carrière en championnat). Les défenseurs, quant à eux, n’ont jamais fait la démonstration qu’ils avaient cette aptitude, ni même l’envie de tenter leur chance : 4 frappes de loin jusque-là cette saison et seulement 2 buts de cette distance en carrière en championnat pour l’ensemble des défenseurs de l’effectif (1 pour Thiago Silva en 2011-12 avec Milan et 1 pour Kurzawa avec Paris en 2015-16) !

Qui sont les joueurs qui cadrent le plus ?

Mbappé, tout en haut à droite du graphe ci-dessus, est donc à la fois l’attaquant qui tente le plus sa chance (5.2 par 90 minutes) mais aussi celui qui cadre le plus (56 %). Icardi, certes avec un nombre de tirs deux fois moins important (2.6 par 90 minutes) a un taux de précision aussi fort. A l’autre extrémité du graphe, on retrouve Di Maria (32 % de tirs cadrés) et Sarabia (33 %).

Un lien évident peut donc être fait entre la proportion de tirs cadrés et la propension à tenter sa chance de loin. Icardi et Mbappé frappent majoritairement de près, tandis que Di Maria affectionne les tirs lointains. On est plus étonnés du faible taux de tirs cadrés de Sarabia puisqu’il ne prend que 27 % de ses tirs d’en dehors de la surface. L’an dernier avec Séville, il cadrait plus (41 %) avec pourtant un taux de frappes de loin plus élevé (37 %).

Cavani, avec un taux de « cadrage » de 39 % est également bien en-deçà de ses standards en carrière à Paris jusque-là (48 %), ou même en Italie (42 %).

Les modèles à suivre ? Kehrer et Kouassi. Ils ont tous les deux cadré les trois frappes qu’ils ont réalisées !

Quelle probabilité qu’un tir se transforme en but ?

On a vu dans un précédent article que la dangerosité moyenne des tirs parisiens, c’est-à-dire la probabilité qu’un tir se transforme en but, était restée identique entre 2018-19 et 2019-20, autour de 17 %. Mais tous les joueurs ne prennent pas leur chance du même endroit, ni dans les mêmes conditions (bon pied, présence de défenseurs entre le but et le tireur…) et n’ont donc pas la même dangerosité moyenne dans leurs tirs. Les expected goals décrivent cette probabilité qu’un tir génère un but.

Regardons la dangerosité moyenne des tirs des joueurs du PSG cette saison en Ligue 1 :

On constate tout d’abord que Cavani et Icardi, en renards des surfaces, ont les tirs en moyenne les plus dangereux. Toujours bien placés, à l’affut, ils se positionnent pour être à la réception des passes ou des centres de leurs coéquipiers et vont donc privilégier les tirs à fort taux d’expected goal. En moyenne, un tir sur trois les concernant devrait être un but. C’est un taux exceptionnellement haut. A titre de comparaison, Ben Yedder (Monaco) est à 23 %, Dembélé (Lyon) à 20 % et Osimhen (Lille) à 18 %. On verra dans le volet 3 de cette mini-série sur les tirs des joueurs parisiens si les deux avant-centres sud-américains du PSG traduisent réellement en buts ces occasions « ultra-franches ».

De manière plus surprenante, on trouve derrière eux Marquinhos qui affiche un taux de « dangerosité » de ses tirs de 22 %. Le volume est moindre (11 tirs seulement) mais le Brésilien a su se mettre en position pour obtenir des situations claires de buts, principalement sur coups de pied arrêtés. Ce sont notamment ses deux tirs (et ses deux buts) de très près face à Bordeaux qui expliquent ce taux élevé.

1 tir sur 5 de Mbappé ou Neymar doivent se transformer en but

En 4ème et 5ème positions, avec un nombre de frappes beaucoup plus conséquent, apparaissent dans ce classement les meilleurs buteurs du club en Ligue 1, Mbappé et Neymar. Pour tous les deux, environ un tir sur cinq est censé se transformer en but. On retrouve là des ratios proches de ceux des autres leaders du classement des buteurs du championnat de France. Pour Mbappé, ce taux est cependant en baisse par rapport à la saison dernière (24 %). Cela signifie que les positions de tirs utilisées cette année sont moins « évidentes ».

Juste derrière les deux stars, se situe le surprenant Diallo avec 19 %, soit le même taux que Mbappé. Cela s’explique par les grosses occasions dont a bénéficié l’international Espoir à Nice (et qui ont d’ailleurs été sorties par Benitez). Ses trois tirs de cet unique match lui valent 0.8 expected goals.

Plus à droite sur le graphique, on trouve Sarabia avec un faible 12 % : les positions de frappes de l’Espagnol sont beaucoup plus complexes que celles de ses partenaires de l’attaque. Même constat pour Di Maria (11 %) qui, on l’a vu précédemment, privilégie les frappes de loin, logiquement moins valorisées en terme d’expected goals.

Enfin, on retiendra que, selon le modèle des expected goals, seulement 3 % des tirs de Paredes avaient une chance de provoquer un but. Difficile donc de lui en vouloir d’être toujours à 0 but (pour mémoire : sa frappe victorieuse à St Etienne a été accordée à Neymar auteur d’une légère déviation sur l’action).

Cette seconde partie de l’étude consacrée aux tirs des joueurs parisiens a permis d’affiner l’analyse des statistiques brutes vues dans la première partie. Dans un troisième et dernier volet, nous verrons dans quelle mesure ces positions de tirs se transforment en buts. 

Article paru en 2 parties sur Culture PSG en mai 2020

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